Éric Raffin : "Le record ne m'obsède pas"

C’est l’un des records les plus emblématiques du trot national. La référence du nombre de victoires signées dans les courses françaises dans une année est au crédit d’Eric Raffin depuis 2021 et s’élève à 351. Quasiment une victoire par jour. Cette année, dimanche 23 décembre au soir, le numéro 1 des pilotes affiche 341. Le record est à portée de mains. Le quintuple Sulky d’or en titre revient pour nous sur son exceptionnelle année et sa possible quête d'un nouveau record.

Le record des pilotes français est un totem. Il a longtemps été la propriété de Jean-Michel Bazire qui l’a porté à 345 en 2006. Il a fallu attendre treize ans pour voir ce record… égalé. En 2019, Eric Raffin rejoint la légende sur le fil, le 31 décembre, pour porter sa marque annuelle à 345 donc. Nous sommes alors au début de son règne. Depuis, le pilote d’origine vendéenne n’a plus quitté la première place du classement du Sulky d’or. Il domine aussi le tableau du Combiné, ne laissant qu’un titre lui échapper en 2023 au profit d’Alexandre Abrivard. En 2021, il signe la nouvelle référence nationale avec 351 succès. Cette année, avec 341 victoires, il est sur la base dudit record, avec même une longueur d'avance car il affichait 340 succès au 23 décembre 2021. La différence entre ces trois ans est qu’Eric Raffin est déjà propriétaire (seul) du record. Alors, dans quel état d’esprit aborde-t-il les derniers jours de 2024 ? "Le record ne m’obsède pas", nous dit-il.
Eric Raffin : "Il n’y a pas que le record dans la vie"
Le discours se veut apaisé par rapport à la course au record. Pas question de prendre des risques et de faire des déplacements supplémentaires en cette fin d’année pour tenter d’améliorer sa propre marque. Les dernières réunions de Vincennes (six jusqu’au 31 décembre) vont compter double dans ces conditions. Eric Raffin nous commente : "Je vais être absent de quelques jours de courses d’ici le 31 décembre (comme ce lundi 23 décembre par exemple) et, pour battre mon record, il aurait sans doute fallu faire un peu de province. Mais cela n'empêche que l’année est splendide et le record m’appartient déjà. Il se passera ce qu’il se passera. À l’heure qu’il est, je ne fais pas une obsession du record. Je vais évidemment essayer sans en faire une fixation."

On sait le mental de battant d’Eric Raffin. Lorsqu’il dit qu’il va essayer, la formule n’est pas anodine. Le professionnel a aussi déjà fait les comptes de son côté : "Pour battre mon record, il faut que j’en gagne encore 11 et cela me paraît compliqué. Honnêtement, cela semble très délicat. Et si je ne pense qu’à cela, c’est là que je vais faire des erreurs. Cela doit venir quand cela doit venir. Il ne faut pas que j’en fasse une obsession."



Pour calmer aussi (peut-être) le jeu dans lequel pourraient le plonger ceux qui l’encouragent à se concentrer sur la course au record, il ajoute encore : "Il ne faut pas non plus "péter les plombs" et abîmer les chevaux pour cela. Et puis je vieillis un peu, alors je relativise. Il y a quelques années, je serais sans doute allé partout en province dans les derniers jours de l'année pour battre ce record. Pas cette année. Ce record est très important mais il n’y a pas que cela dans la vie."



Avec cinq victoires de Groupe 1 en France cette année, et une prestigieuse victoire dans l’Elitloppet (Gr.1) avec Horsy Dream (Scipion du Goutier), 2024 s’est doublée de titres prestigieux. Eric Raffin revient sur les moments forts de sa saison : "Je détacherais trois grands moments dans cette année. Ma plus grande journée sportive a été la réunion de l’Elitlopp (le 26 mai à Solvalla). Une journée exceptionnelle avec les deux victoires d’Horsy Dream, dans la batterie puis la finale de l’Elitlopp, et deux autres succès (avec Oriana Boko et Vaprio).
Il y a eu aussi la journée des Critériums, le 14 septembre à Vincennes, avec deux victoires dans des Critériums (N.D.L.R. : celui des 3 ans avec Lovino Bello et celui des 4 ans avec Keep Going).
Mais du point de vue émotionnel, mon souvenir le plus fort est celui de ma 5.000ème victoire française à Challans, chez moi, le 26 octobre. Je l’ai signée avec une jument de la famille, Kalina Vendéenne, sous la casaque de mon grand-père reprise par mon frère. La jument est entraînée par mon frère et a été élevée par mon père. J’ai vraiment eu beaucoup d’émotion avec cette victoire."