Le Bourgogne, un must des tables de fêtes
La destination finale du Prix d’Amérique Legend Race se fait de plus en plus proche : le Prix de Bourgogne-Amérique Races Q5 (Groupe 2) est l’avant-dernière étape sur le chemin royal. A l’origine, elle était même la dernière. Pourtant disputée sur la courte distance, elle n’en constitue pas moins un fort bon tremplin en vue du jour J.
Jusqu’au milieu des années 1970, le Prix de Bourgogne était l’ultime tournoi amenant au championnat de janvier, le Prix de Belgique, aujourd’hui dernier palier, n’étant pas inscrit au calendrier. Le "Bourgogne" se courait alors départ volté, sur 2.250 mètres, les 2.100 mètres, autostart, n’ayant été définitivement adoptés qu’en l’an 2000, avec la victoire de Giant Cat.
La courte distance, pour préparer la longue
Force est de constater qu’en dépit d’un contexte différent, en termes de distance, le Prix de Bourgogne-Amérique Races Q5 amène favorablement à la Legend Race. Ainsi le doublé des deux courses, au cours du même hiver, a-t-il été réalisé par une douzaine de concurrents, là où les deux premières
qualificatives, les Prix de Bretagne Amérique Races Q1 et du Bourbonnais Amérique Races Q2, n’ont fourni, respectivement, que neuf et huit lauréats de l’épreuve reine.
Face Time Bourbon est le dernier en date, en 2021, à avoir doublonné. Il avait été précédé par son demi-frère, Bold Eagle, en 2017, tandis que leur père, Ready Cash, avait préludé, par deux fois, en 2011 et en 2012. Auparavant, on citera les passes de deux de Meaulnes du Corta, en 2009, de Jag de Bellouet, en 2005, de Késaco Phédo, en 2004, de Moni Maker, en 1999, d’Abo Volo, en 1997, d’Ourasi, en 1987 et 1988, de Lurabo, en 1984, ou encore, plus lointainement, de Roquépine, en 1967, celle-ci en rendant vingt-cinq mètres dans la première des deux compétitions.
Les plus cités
Trois chevaux se partagent le leadership au nombre de victoires dans ce Prix de Bourgogne.
Ourasi (1987, 1988, 1989),
Ready Cash (2011, 2012, 2013) et
Bold Eagle (2017, 2018, 2019) s’y sont ainsi imposés à trois reprises.
Du côté des drivers, ce sont Jean-René Gougeon et Franck Nivard les plus titrés, avec cinq succès chacun, grâce, pour l’un, à
Une de Mai (1972),
Hadol du Vivier (1978) et
Ourasi (1987, 1988, 1989), et, pour l’autre, aux seuls
Ready Cash (2012, 2013) et
Bold Eagle (2017, 2018, 2019).
Dans les rangs des entraîneurs, un seul maître à bord : Sébastien Guarato, cinq fois vainqueur, consécutivement qui plus est, avec
Bold Eagle (2017, 2018, 2019),
Billie de Montfort (2020) et
Face Time Bourbon (2021).
Une de Mai, la dernière à rendre victorieusement la distance
Lorsqu’elle se disputait départ volté, la course a longtemps imposé un rendement de distance de vingt-cinq mètres aux concurrents les plus riches. La tâche était ardue pour les chevaux concernés, car c’est le tracé court de la grande piste qui était emprunté, soit, à l’époque, le parcours des 2.250 mètres. Le dernier cheval à avoir pu s’acquitter de sa tâche dans cette configuration est la championne du comte de Montesson, Une de Mai, qui, en 1972, a rendu victorieusement vingt-cinq mètres à Vismie. Après quoi, même le crack Bellino II n’est pas tout à fait parvenu à ses fins, lors de son grand hiver, en 1976, devant se contenter de la troisième place, derrière ses cadettes, Clissa et Dimitria. Mais, quelques semaines plus tard, dans le Prix de France, sur la même distance, pareillement handicapé de vingt-cinq mètres, eu égard à son succès dans le Prix d’Amérique, le phénomène de Maurice Macheret allait, cette fois, mener sa tâche à bien et disposer de Clissa et Espoir de Sée, sur le pied de 1’15’’9. Il était alors le premier trotteur à descendre sous la barre des 1’16’’ à Vincennes.
Un record au féminin
C’est une femelle qui détient le record de la course,
Délia du Pommereux, en l’espèce, qui y signa sa dernière victoire, à l’âge de 10 ans, en 2023, sur le pied de 1’09’’6. Dans l’ensemble, la compétition sourit, d’ailleurs, assez souvent aux juments avec, aussi, à son palmarès, les
Roquépine (1967),
Vanina B (1971),
Une de Mai (1972),
Clissa (1976),
Khali de Vrie (1983, 1985),
Réussite de Rozoy (1991),
Uka des Champs (1993),
Vourasie (1994, 1995),
Moni Maker (1999),
Olga du Biwetz (2010) et
Billie de Montfort (2020).
Record victoires cheval
Ourasi (x3) : 1987, 1988, 1989.
Ready Cash (x3) : 2011, 2012, 2013.
Bold Eagle (x3) : 2017, 2018, 2019.
Khali de Vrie (x2) : 1983, 1985.
Vourasie (x2) : 1994, 1995.
Insert Gédé (x2) : 2002, 2003.
Késaco Phédo (x2) : 2004, 2007.
Meaulnes du Corta (x2) : 2008, 2009.
Record victoires drivers
Jean-René Gougeon (x5) :
Une de Mai (1972),
Hadol du Vivier (1978),
Ourasi (1987, 1988, 1989).
Franck Nivard (x5) :
Ready Cash (2012, 2013),
Bold Eagle (2017, 2018, 2019).
Roger Baudron (x4) :
Quérido II (1968),
Khali de Vrie (1983, 1985),
Réussite de Rozoy (1991).
Jean-Claude Hallais (x3) :
Casdar (1975),
Fadet (1979),
Bonheur de Tillard (1996).
Michel-Marcel Gougeon (x3) :
Clissa (1976),
Dauga (1977),
Lurabo (1984).
Yves Dreux (x3) :
Rêve d’Udon (1990),
Insert Gédé (2002, 2003).
Jean-Michel Bazire (x3) :
Moni Maker (1999),
Késaco Phédo (2004),
Olga du Biwetz (2010).
Pierre Levesque (x3) :
First de Retz (2001),
Meaulnes du Corta (2008, 2009).
©AprhLa légende Ourasi Record victoires entraîneur
Sébastien Guarato (x5) :
Bold Eagle (2017, 2018, 2019),
Billie de Montfort (2020),
Face Time Bourbon (2021).
Henri Levesque (x4) :
Oscar RL (1965),
Roquépine (1967),
Upsalin (1970),
Hadol du Vivier (1978).
Roger Baudron (x4) :
Quérido II (1968),
Khali de Vrie (1983, 1985),
Réussite de Rozoy (1991).
Jean-René Gougeon (x4) :
Une de Mai (1972),
Ourasi (1987, 1988, 1989).
Jean-Claude Hallais (x3) :
Casdar (1975),
Fadet (1979),
Bonheur de Tillard (1996).
Léopold Verroken (x3) :
Kisin (1982),
Vourasie (1994, 1995).
Jean-Michel Bazire (x3) :
Késaco Phédo (2004, 2007),
Kazire de Guez (2006).
Thierry Duvaldestin (x3) :
Ready Cash (2011, 2012, 2013).
Record de la course
→ Délia du Pommereux, 1’09’’6 (2023).
Record mâle/femelle
●Mâle : Texas Charm et Gu d’Héripré, 1’10’’ (2014 et 2024).
● Femelle : Délia du Pommereux, 1’09’’6 (2023).
Histoires de familles
Lurabo, en la compagnie de Ready Cash
Depuis un demi-siècle, seulement deux vainqueurs du Prix de Bourgogne ont ensuite produit un ou plusieurs gagnants de la course. Il s’agit d’abord de Lurabo, lauréat de l’édition 1984, avant de donner
Abo Volo, le vainqueur de 1997.
Ready Cash –encore et toujours lui !– est l’autre sujet en question, trois fois au palmarès de l’épreuve, en 2011, 2012 et 2013, en prélude à son fils,
Bold Eagle, sacré en 2017, 2018 et 2019. En 2021, un deuxième « Ready Cash » défraiera la chronique du Prix de Bourgogne, à savoir
Face Time Bourbon.
La palme à Fleurasie
La poulinière de Raoul Ostheimer,
Fleurasie, est à la tête d’un petit exploit dans le Prix de Bourgogne, étant cinq fois à son palmarès par progéniture interposée. Son fils,
Ourasi, l’emporta, en effet, à trois reprises, en 1987, 1988 et 1989, avant que sa fille,
Vourasie, ne fasse coup double en 1994 et 1995.
Hadol et Fakir : duel fratricide
L’édition 1978 se singularise, dans la mesure où le jumelé affiché à l’arrivée est constitué des deux frères utérins,
Hadol du Vivier et
Fakir du Vivier. C’est le cadet qui dicte sa loi, mais il faut noter que l’aîné lui rendait vingt-cinq mètres. Quatre semaines plus tard, dans le Prix d’Amérique, « Fakir » repassera devant « Hadol », mais leur duel sera arbitré par Grandpré.
Seulement trois trotteurs étrangers au palmarès
Le Prix de Bourgogne a longtemps été une compétition fermée et ne s’est ouvert à la concurrence étrangère qu’assez tard. L’américaine
Moni Maker a été sa première lauréate non indigène, en 1999, drivée par notre « JMB » national. Il faudra ensuite attendre seize ans pour assister au succès d’un autre trotteur américain, en l’espèce
Solvato, en 2015. Vainqueur en 2022, le norvégien
Cokstile complète le trio.
©SETFVourasie