Justin Bold, au nom de la mer
En face, ce n'est pas l'Amérique. C'est l'Angleterre. Entre le deux, la Mer du Nord rejoint la Manche. Bienvenue à Marck dans le Pas-de-Calais, où est basée l'Écurie du Damier. La chaleur humaine est ici une vertu et compense la froideur du climat. C'est ici que s'entraîne Justin Bold (Bold Eagle). Découverte d'un lieu, rencontre avec une équipe, écoute d'un patron.
Un lieu, une âme
Les plages du Nord ont le charme naturel de ces lieux qui n’ont pas subi la folie bétonnière de créations balnéaires en tous genres. Pour être exact, on devrait d’ailleurs plus parler de littoral que de plage. Ici, au quotidien, les chevaux de l’Ecurie du Damier côtoient les chasseurs plutôt que les bronzés. Pas une serviette de bain à l’horizon. Non, plutôt les côtes voisines britanniques et des cargos. Et encore quand le temps est dégagé, comme ce jeudi de janvier où nous sommes venus découvrir l’outil de travail de Jean-Rémi Delliaux, un enfant du cru, l’entraîneur de
Justin Bold (
Bold Eagle), prétendant dimanche au Prix d’Amerique Legend Race. Oui, celui pour qui il était difficile il y a moins de dix ans
"d’acheter des yaourts après le 15 du mois" sera dimanche au départ du Prix d’Amérique.
"C'est un truc de fou quand même… Moi qui me rappelle avoir accroché des posters d’Ourasi dans ma chambre quand j’étais gamin.". Avec son accent délicieux du Nord, Jean-Rémi Delliaux mesure le chemin parcouru en l’espace de quelques années à la vitesse de la bise, ce vent venant lui aussi du Nord :
"Je suis né à Gravelines, à un quart d’heure d’ici. Pour moi, le Nord c’est important. Au tout début, j’ai commencé chez Monsieur Biallais, sur l’hippodrome de Saint-Omer, avant de partir dans le Sud-Ouest, revenir en Picardie et enfin revenir ici à Marck, et à ce moment-là, je voulais arrêter le métier. Puis, j’ai connu une période de transition durant laquelle je me suis aussi occupé de pur-sang. Pour finalement me retrouver ici à Marck à m’occuper des chevaux de Bernard Hapiette. Ses chevaux étaient présentés comme des chevaux de reforme mais j’ai voulu, par curiosité, les tester, en fait ils étaient aptes à la compétition et s’est créée alors l’Ecurie Mexique Ranch. C’était parti pour une aventure de six ans avant une nouvelle période de transition et jusqu’à la création de l’Ecurie du Damier d’Eric Bée que je connais depuis des dizaines d’années. Je me rappelle qu’à l’époque, Eric m’avait dit : « trouve-moi un terrain près de la plage… » Alors, évidemment, on s’est retrouvés ici et on a tout transformé. Pendant les travaux, on était installé dans le centre équestre juste en face avec nos quatre ou cinq chevaux. Quelle aventure ! L’écurie était réellement créée il y a six ans et c’est vrai que c’est incroyable de se retrouver où on se retrouve maintenant au départ de l’Amérique."
C’est un truc de fou quand même… Moi qui me rappelle avoir accroché des posters d’Ourasi dans ma chambre quand j’étais gamin.