Idao de Tillard, un Prix d'Amérique à la puissance 2
Il n’y a pas que le doublé d’Idao de Tillard. Le nombre « deux » a été la clé de l’édition 2025 du Prix d’Amérique Legend Race, le coefficient multiplicateur indissociable de l’événement. Retour, en chiffres et en lettres, sur cette singulière mainmise.
PRIX D'AMÉRIQUE LEGEND RACE
2 - Comme la passe de deux d’Idao de Tillard
En s’imposant pour la deuxième fois dans le Prix d’Amérique Legend Race,
Idao de Tillard est devenu le vingt-troisième trotteur de l’histoire à pouvoir s’enorgueillir d’un tel doublé. Parachèvera-t-il ce coup de deux en un coup de trois, voire mieux, dans les années à venir ? Il en a, incontestablement, les moyens et le temps qui lui est imparti est suffisant, puisque, à 7 ans, il est en capacité, dans l’absolu, de prendre encore part quatre fois à l’épreuve.
« Lorsque 2 fait 3, puis 4… »
S’il parvient à compter jusqu’à trois,
Idao de Tillard fera, alors, aussi bien que les quasi légendaires
Bellino II, à l’honneur de 1975 à 1977,
Roquépine, mêmement consacrée de 1966 à 1968, et
Uranie, reine de la course de 1926 à 1928. Et, s’il venait à aller jusqu’à quatre, ce serait le phénoménal
Ourasi, sur le trône en 1986, 1987, 1988 et 1990, qu’il égalerait. Quant à un éventuel cinquième titre, n’osons pas même y penser…
Mais le chemin demeure à faire, car ils sont dix-huit, avant lui, à être restés en rade, soit qu’ils aient échoué à muer le doublé en triplé, soit qu’ils n’aient pas même essayé. Dans un passé récent,
Ready Cash et ses fils,
Bold Eagle et
Face Time Bourbon, pourtant d’authentiques cracks, n’ont pu transformer l’essai. Vainqueur en 2011 et en 2012,
Ready Cash a dû s’incliner face à son contemporain et grand rival,
Royal Dream, en 2013. Lauréat en 2016 et en 2017,
Bold Eagle s’est vu contraint de laisser passer
Readly Express, en 2018, se classant encore cinquième de Bélina Josselyn, en 2019. Quant à
Face Time Bourbon, victime d’un problème physique, il a quitté la compétition sans pouvoir remettre en jeu ses titres, glanés en 2020 et en 2021.
Jamin, un précédent qui fit changer la règle
Un peu plus lointainement,
Offshore Dream, gagnant en 2007 et en 2008, n’a pu que se classer sixième de son camarade d’entraînement,
Meaulnes du Corta, en 2009. Précédemment,
Varenne (2001, 2002),
Idéal du Gazeau (1981, 1983) ou bien
Tidalium Pélo (1971, 1972) n’ont pas tenté, pour divers motifs, d’améliorer leur score. A la différence de
Jamin, le gagnant de 1958 et de 1959, qui, en 1960, sera « seulement » troisième d’
Hairos II et du crack italien,
Tornese. A la décharge de l’élève du Haras des Rouges-Terres, le handicap de cinquante mètres qui lui était, à l’époque, réglementairement imposé, en raison de ses deux succès précédents. Un an plus tôt, il avait déjà dû rendre vingt-cinq mètres. Cette fois, c’en était trop. Jean Riaud, d’ailleurs, son mentor, ne voulut pas être de l’expédition, jugeant l’entreprise trop difficile. Qu’à cela ne tienne :
Jamin courut tout de même, mené par l’allemand Gerhard Krüger, et obtint le très satisfaisant classement que l’on sait, dans un « chrono » alors record (1’19’’9). La polémique initiée par Jean Riaud ne fut pas sans conséquence et le rendement de distance fut bientôt sagement retiré des tablettes du Prix d’Amérique.