Horsy Dream en phase de reprise
Il est le grand absent du meeting d’hiver de Vincennes. Après une saison printanière et estivale 2024 d’un niveau exceptionnel, durant laquelle il a remporté quatre Groupes 1 à la suite, de l’Elitloppet à l’Aby World Grand Prix en passant par les Prix de l’Atlantique et René Ballière, Horsy Dream trônait sur le toit de l’Europe du trot. Mais aux premiers jours d’octobre, Pierre Belloche, son entraîneur, annonçait devoir faire une croix avec son champion sur le meeting d’hiver à venir en raison d’une blessure au niveau du postérieur droit. Alors que ses potentiels adversaires se disputent les Amérique Races Finales, Horsy Dream enchaîne lui les séances de jogging.
Plus de cent jours après l'annonce de son forfait pour l'UET Elite Circuit Finale dans un premier temps et pour l'ensemble du meeting d'hiver dans un second temps, Horsy Dream (Scipion du Goutier) a repris depuis quelques semaines les séances de jogging sur le centre d'entraînement de Pierre Belloche. Cette semaine, il a rejoint le Haras de Sassy où il s'apprête à entamer sa deuxième saison de monte, lui dont le premier produit (une femelle) a vu le jour ces jours-ci dans la Manche chez Yann Pottier, l'un de ses co-éleveurs et co-propriétaires. "Cela fait un mois et demi environ qu’il jogge, nous apprend l'entraîneur normand. Les derniers examens montre une évolution positive de sa blessure. Il n'a jamais été sans activité, il a toujours été attelé. Au tout début, il sortait deux fois par jour au pas. Progressivement, on a augmenté par tranche de cinq minutes, puis de dix et ainsi de suite."
On essaye de lui concocter un programme progressif et actif. (Pierre Belloche)
En cette dernière semaine de janvier, la charge de travail commence à s'intensifier petit à petit.
"C'est la période où il va reprendre les américaines et la nage au Haras de Sassy, détaille Pierre Belloche.
Le travail en piscine permet de se re-muscler correctement tout en faisant un peu de cardio aussi. Actuellement, il fait deux fois six kilomètres par jour et nage aussi entre six et sept kilomètres l’autre partie de la journée. On essaye de lui concocter un programme progressif et actif."Une rentrée à Caen en mars ?
Est-il dès lors possible de fixer une échéance, sinon une date, pour la rentrée du champion ?
"Je me suis amusé à regarder le programme aujourd’hui (lire jeudi), répond l'homme de l'Écurie du Bois Doufray.
Il a deux courses à Caen au mois de mars. Il s'agit de courses à conditions. Est-ce qu’il sera déjà prêt ? Je ne sais pas. On verra s’il peut courir l’une des deux. En France, ce sont les seules échéances qui vont s’offrir à nous. Un peu plus tard (le 22 mars), il y a le Prix du Bois de Vincennes, mais il devra rendre 25m., ce qui n’est pas l’idéal pour une rentrée."
Potentielles courses de rentrée en France
→ Caen le 06/03 - Prix de Parigny - 2.450m.
Pour 5 à 11 ans inclus, n'ayant pas gagné 30.000 € depuis le 31 octobre dernier inclus. - Recul de 25 m. à 241.000 €
→ Caen le 13/03 - Prix de Cauvicourt - 2.200m.-autostart
Pour 5 à 11 ans inclus, n'ayant pas gagné 35.000 € depuis le 31 octobre dernier inclus, ni une course depuis le 1er mars dernier inclus
→ Vincennes le 22/03 - Prix du Bois de Vincennes - 2.850m.
Pour 4 à 11 ans inclus, ayant gagné au moins 130.000 € - Recul de 25 m. à 850.000 €
"À Caen, ce sont des conditions intéressantes pour remettre en route un cheval comme Horsy Dream", estime Pierre Belloche, alors que demeure aussi la possibilité d'aller courir à Mons (Belgique) pour effectuer cette rentrée comme ont pu le faire plus ou moins récemment
Earl Simon (Prodigious) et
Go On Boy (Password) par exemple.
Avec un cheval comme Horsy Dream, tout ce que l’on provoque est excitant. (Pierre Belloche)
L'échéance du mois de mai
Quelle que soit la décision que sera amené à prendre l'entraîneur, celui-ci a d'ores et déjà l'espoir de voir le cheval de l'Écurie du Closet être présent le dernier dimanche de mai, à Solvalla, au départ de l'Elitloppet.
"Tout dépend de l’évolution du cheval au travail et du programme qui s’offrira à lui pour préparer cette échéance. Mais forcément, on a envie de défendre notre titre si tout va bien, ne cache pas son entraîneur.
C’est un bon et beau challenge qui s’offre à nous et surtout à moi (sourire). Avec un cheval comme Horsy Dream, tout ce que l’on provoque est excitant. Il est exceptionnel et précieux." Pour ramener le champion à son meilleur niveau, toute une équipe veille.
"C’est un travail de dosage avec tout un staff, les deux vétérinaires, l’ostéopathe, le maréchal-ferrant, mais aussi Antoine et Aurélie Lhérété quand le cheval est à Sassy. Il faut être attentif à beaucoup de paramètres, rappelle Pierre Belloche tout en soulignant que la préparation sera forcément différence.
On prépare le retour d’un cheval qui a presque 2 M€ de gains. Ce n’est pas la même préparation que l’année dernière. On a une tout autre physionomie devant nous."
Le regard de Pierre Belloche sur le Prix d'Amérique
Alors qu'il pouvait légitimement s'imaginer vivre un Prix d'Amérique Legend Race dans la peau de l'un des principaux prétendants il y a de cinq mois de cela, l'entraîneur normand a dû regarder l'épreuve devant sa télé.
"Sportivement ne pas participer au meeting d’hiver avec Horsy Dream c’est comme si Mbappé ne participait à la Coupe de Monde, réagit-il.
C’est dur. Mais on n’a pas le droit de se plaindre après tout ce que le cheval a fait l'an dernier. Je ne me plains pas d’ailleurs, c’est juste un petit pincement parce que ce sont des échéances excitantes à vivre."
"On a vu le meilleur gagner." Comme tous les observateurs, il est catégorique quant à la victoire d'
Idao de Tillard (
Severino). Il a aussi particulièrement apprécié la drive de Clément Duvaldestin :
"On a vu un driver très froid qui a su gérer sa position en troisième épaisseur de très belle manière. Il a bien dosé le cardio de son cheval pour que celui-ci soit capable d’accélérer dans la ligne droite. Cela a été intelligent de sa part". Il met aussi en avant la très grande souplesse du désormais double tenant du titre :
"Ce qui est positif dans sa performance est qu'il n'a plus de mal à négocier les tournants. Il était hyper souple et parfait d’allures dans les virages. Je pense que cela a été encore plus déterminant que le déferrage".
© P. Lefaucheux/PCPierre Belloche