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Triomphe de Joumba de Guez et Jean-Michel Bazire
Actualité - 23.02.2025

Joumba de Guez convoque l'histoire !

C’est une victoire qui entre dans l’histoire du trot. Plus encore, le succès de Joumba de Guez dans le Prix de Prix Marathon Race convoque et réunit plusieurs pans historiques que l’on peut dérouler comme une pelote. Vingt-et-un ans après Jag de Bellouet, elle réalise le doublé rarissime Cornulier/Paris lors du même meeting. Elle permet aussi à son driver Jean-Michel Bazire d’ajouter une ligne supplémentaire à son cv en devenant le recordman du nombre de victoires dans l’épreuve (8), dépassant seul la marque établie par Jean-René Gougeon avec 7 titres.

C'est comme une boîte à musique que l'on ouvre de laquelle surgissent souvenirs et poudre du passé. Le triomphe de Joumba de Guez (Carat Williams) est riche d'antécédents historiques qui se déploient comme un origami que l'on relâche après l'avoir compressé. Avec Joumba de Guez, il y a d'abord l'histoire familiale. Sa mère Quoumba de Guez (Urfist des Prés), fierté de son éleveur René Guézille, avait conclu 3ème du Prix de Paris en 2013. La fille a fait mieux que sa mère. Il y a ensuite la si riche histoire de Jean-Michel Bazire et de son équipe avec le Prix de Paris Marathon Race. JMB devient ce dimanche recordman de l'épreuve en nombre de victoires avec huit marques. Le professionnel a accepté de se prêter au jeu du bilan avec un enthousiasme toujours... juvénile : "Je signe mon 8ème succès dans ce Prix de Paris. J'ai eu beaucoup de chance tout au long de ma carrière d'être associé à de très grands chevaux. J’ai toujours été au bon endroit au bon moment. J'ai tout de même mis plus de 30 ans pour en arriver là. J'ai connu de grands moments avec Jardy et le dernier de Belina Josselyn mais le plus beau est toujours le prochain." Jardy (3 victoires dans le Prix de Paris), Bélina Josselyn (2), les grandes références de la saga Bazire dans le "Paris" sont lancées.
Et puis, il y a aussi l'exploit sportif de la gagnante qui réussit le doublé lors du même meeting hivernal Prix de Cornulier/Prix de Paris. Elle met ainsi ses pas dans ceux du géant Jag de Bellouet (Viking's Way), le dernier à l'avoir signé en 2004. Une attente de vingt-et-un ans qui résume bien à elle seule la difficulté du challenge. Une référence à Jag de Bellouet qui se transforme aussi en hommage, quelques semaines après la disparition du crack.

Un frère ou une soeur de Joumba dans les prochains jours
René Guézille nous apprend sur sa représentante : "Joumba de Guez ressemble dans son caractère à sa mère Quoumba, laquelle vient toujours me dire bonjour avant de repartir à ses affaires. On attend son poulain de l’année par Idao de Tillard à naître j’espère cette semaine. Ce sont toujours des moments extraordinaires."

Le J, lettre d’or du Prix de Paris

J comme Joumba (de Guez), Jean-Michel (Bazire), Jardy, et Jag (de Bellouet). En proposant une révolution de l'alphabet, passant de la promotion des "J" née en 2019 à celle née en 1997, emblématique du Prix de Paris avec Jag de Bellouet et Jardy, c'est la lettre J qui s'impose en lettre d'or de la Marathon Race. Une lettre qui signe aussi le recordman de l'épreuve, Jean-Michel Bazire.

Un deuxième grand titre pour l'association Guézille/Bazire
Avec cette victoire, l'association de l'Ecurie Vautors, lancée par René Guézille, avec la team Bazire, une histoire de plus de trente ans, trouve un nouvel écho au sommet. René Guézille salue cette victoire comme un travail d'équipes : "C’est extraordinaire et je n’en reviens pas encore. Jean-Michel a aussi encore été capable de me surprendre. Quand je l’ai vu partir aussi vite, en démarrant très fort, j’étais inquiet. Ce n’est pas ses habitudes dans cette course où il est souvent derrière et se montre très calculateur. Je me suis d’abord dit : "On n’ira jamais au bout". Mais c’est évidemment une super jument avec un très grand entraîneur, un super travail d’équipe et un pilote exceptionnel. Je veux dire que c’est un vrai succès d’équipe, de ceux en charge de l’élevage à la team Bazire à l’entraînement."

Retrouvez la saga des "Guez", dans notre édition de 24h Le Mag du 17 janvier (par ce LIEN). René Guézille et son fils Julien s'y projettent notamment sur l'avenir.

La force de la confiance

Plaisir, bonheur mais pas vraiment surprise dans le succès de Joumba de Guez. René Guézille avait en effet reçu tous les signaux de la confiance maximale : "Toute la semaine, Nicolas et Jean-Michel m’avaient dit que la jument était très bien. Ce matin Jean-Michel m’a envoyé une vidéo de la jument où elle était très gaie."

Une course en avant malgré la distance
L'exercice de longue haleine de plus de 4.000 mètres, avec deux tours de la grande piste au menu, n'a pas empêché Jean-Michel Bazire d'endosser très vite le rôle d'animateur, en relais d'It's A Dollarmaker (Saxo de Vandel). Il nous confie : "Elle a très bien démarré et je me suis dit que je n'allais pas me gêner pour aller devant. Elle était bien décontractée en tête. Nous avons fait le premier tour tranquillement avant d'aller en progression lors du second passage en plaine. À la marque du dernier kilomètre, je lui ai fait un signal dans la bouche d'avancer et elle a répondu aussitôt. Nous avions déjà gagné en abordant les 500 derniers mètres. Je me suis régalé. J'avais déjà beaucoup de feeling avec sa mère et cela se poursuit avec elle. Elle réalise le doublé Cornulier-Paris plus revu depuis Jag de Bellouet, ce n'est pas rien !"

Nous avions déjà gagné en abordant les 500 derniers mètres. J'avais déjà beaucoup de feeling avec sa mère et cela se poursuit avec elle. (J.-M. Bazire)

Les 6 trotteurs qui ont réalisé (par 8 fois) le doublé Prix de Cornulier/Prix de Paris dans l'histoire
1️⃣. Masina : 1962
2️⃣. Quérido II : 1966 et 1967
3️⃣. Bellino II : 1975 et 1976
4️⃣. Dream With Me : 1998
5️⃣. Jag de Bellouet : 2004
6️⃣. Joumba de Guez : 2025


©Bruno Vandevelde/SETF
Le clan vainqueur

Des tribunes bien remplies

Nouvelle belle affluence lors du dernier dimanche du meeting d'hiver 2024/2025. On a recensé 18.000 personnes dans des tribunes à la chaude ambiance.

Du côté des battus

■ Benoît Robin - Hussard du Landret (2ème) : "Cette 2ème place est une victoire ! Le cheval a pris un an de plus et il se retrouve avec des jeunes à l'image de Joumba de Guez, très bien préparée par Nicolas et son écurie. Avant la course, je signais pour la 2ème place. Le Prix de France où il a galopé nous a mis dans le doute. J'ai fait l'erreur ce jour-là de ne pas lui mettre de protections car, aujourd'hui, elles sont rentrées marquées. Cela nous coûte cher car il aurait pris une belle place. Ici, il a encore mis son cœur sur la piste car il est battu dans le dernier tournant et repart dans la ligne droite. Yoann (Lebourgeois) lui a donné la course sur mesure. Il va rejoindre le haras dans les prochains jours et, suivant son comportement, une campagne européenne peut être à son programme car je pense que les courses en batteries peuvent lui convenir."
■ Mathieu Mottier - Fakir de Mahey (3ème) : "Il a eu un bon parcours puis a été bon pour venir doubler à la fin Inmarosa et Josh Power. Il vieillit super bien et je me demande s’il n’est pas meilleur que jamais aujourd’hui. J’ai encore du mal à me déterminer sur son programme à venir."
■ Léo Abrivard - Inmarosa (4ème) : "Nos malheurs de début de meeting lui permettent d'être encore fraîche aujourd'hui donc c'est très bien. Elle fait ce qu'elle peut à chaque voyage. Aujourd'hui je ne pouvais pas rêver mieux : on se fait ramener par des chevaux qui avancent, on a le bon wagon. Elle a peut-être été un peu brillante quand le wagon est venu devant les tribunes mais je n'ai aucun regret."

Iroise de la Noé trop brillante
Parmi les déceptions de l’épreuve, il y a celle causée par la favorite Iroise de la Noé (Tornado Bello). Partie prudemment, elle a été contrainte de produire son effort à un tour du but pour rejoindre les premiers. Toujours brillante par la suite, elle s’est éteinte tôt, dans le dernier tournant, ayant "trop consommé".
4e | PRIX DE PARIS - AMERIQUE RACES
Att - 4150 m - Groupe 1 - 400 000 €
JOUMBA DE GUEZ 1'12"
Carat Williams x Quoumba de Guez (Urfist des Pres)
Driver : J-M Bazire - Entraîneur : N. Bazire
Propriétaire : Ec. Vautors - Eleveur : Ec. Vautors
2e Hussard du Landret 1'12" Bird Parker x Anakine du Bellay
3e Fakir de Mahey 1'12"1 Reve de Beylev x Mahey Storm
4e : Inmarosa - 5e : Josh Power - 6e : Ideal Ligneries - 7e : Hip Hop Haufor

D'où vient-elle ?

Comme son nom l’indique, Joumba de Guez est une élève de René Guézille, au travers de l’Ecurie Vautors. Elle appartient à la deuxième production de Carat Williams 1’10’’, vainqueur du Critérium des 5 Ans (Groupe 1) et continuateur de l’étalon de tête, Prodigious 1’11’’. Elle est le 4ème produit de sa championne de mère et est une proche parente de la semi-classique Kabaka de Guez (Eridan).

Prodigious 1'11''1 Goetmals Wood 1'11''9
Carat Williams 1'10''7 Imagine d'Odyssee
Miss Williams 1'16''9 Sancho Panca 1'15''2
JOUMBA DE GUEZ Quara Williams 1'17''1
Urfist des Pres 1'14''8 Borgia Iii
Quoumba de Guez 1'10''6 Javastrale 1'22''9
Vanina de Mareuil 1'22''9 Neron Granchamp 1'19''2
Quenny de Mareuil
@ ScoopDyga

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