L'empreinte vertueuse de la filière hippique
La filière des courses hippiques développe un modèle singulier, tant dans son mode de financement, largement excédentaire pour l’Etat, que par la myriade d’intervenants qu’elle réunit en son sein. Ses spécificités largement mises en avant lors du mouvement contre la surtaxation des paris hippiques en octobre et novembre dernier, notamment par des élus locaux et des parlementaires, trouvent dans une étude inédite réalisée par le cabinet international Deloitte des indicateurs et chiffres (sur des données 2022) qui permettent de quantifier son empreinte du moment. Voilà qui éclaire opportunément les rôles et poids socio-économiques des courses dans notre société.
Les dimensions économiques et sociales de la filière hippique ont été au cœur de la riche séquence qu’elle vient de traverser, comme lors des travaux conduits avec les parlementaires pour obtenir avec succès un amendement qui autorise de nouvelles formes de paris hippiques. Le rapport d'étude commandé par la SETF et France Galop au cabinet Deloitte pour "quantifier et qualifier les impacts de notre activité en termes de fiscalité, d’emploi, de balance commerciale et de contribution au PIB national" apporte de nouveaux arguments aux courses. Qu'apprend-on ? Par exemple que la filière contribue à hauteur de 2,3 milliards d'euros au PIB français dont 1,6 milliard sous forme directe.
Une filière qui compose un écosystème vertueux
La synthèse de cette étude, établie sur les données de 2022, conforte le principe d'une filière globale qui impacte la société dans toutes ses dimensions. Les présidents de la SETF et de France Galop, Jean-Pierre Barjon et Guillaume de Saint-Seine, la diffuseront lors du Salon de l'Agriculture et soulignent dans leur commentaire :
"Les données établies confirment notre position atypique de filière agricole qui, grâce au pari hippique, s’autofinance, est directement contributrice au budget de l’Etat et génère de la richesse au cœur des territoires."
Le caractère multidimensionnel, créant une filière autonome et productrice de valeurs dans tous les secteurs, est le point remarquable de cette étude. Les courses irriguent :
◆ le secteur travail avec 40.000 emplois directs et indirects,
◆ le budget national avec 951 M€ de fiscalité contributive directe,
◆ la richesse nationale avec 2,3 milliards d'euros de contribution au PIB français (dont 1,6 milliard en contribution directe),
◆ la balance commerciale avec 770 M€ d'excédent,
◆ le secteur des jeux et paris avec 9,6 milliards d’euros d’enjeux annuels, dont 7,3 milliards pour les gains des parieurs,
◆ l'animation du territoire avec 233 hippodromes couvrant l'ensemble des régions,
◆ l'aménagement du territoire avec 89 départements animés par des activités d’élevage ou d’entrainement,
◆ le secteur de la formation avec plus de 1.000 élèves/apprentis.
Une filière créatrice de richesse
Chaque euro dépensé par la filière génère 2,02 euros de retombées économiques pour la France.
Une filière génératrice de bénévolat
Contributeur essentiel des courses, les bénévoles sont estimés à 12.000 dont 6.000 actifs. Ils fournissent 1,6 million d'heures par an. La valorisation de leur temps passé s'élève à 39 M€.
2,3 milliards d’euros de contribution annuelle au PIB français
La répartition des différents contributeurs, activité par activité, donne les volumes suivants :
● 101 M€ par les 9 hippodromes des sociétés mères (Auteuil, Cabourg, Caen, Chantilly, Deauville, Enghien, ParisLonghcamp, Vincennes)
● 39 M€ par les 224 hippodromes régionaux
● 1 milliard d'euros par l'activité paris et jeux
● 173 M€ par les propriétaires
● 120 M€ par les éleveurs
● 94 M€ par les entraîneurs
● 46 M€ par les acteurs des ventes
● autres activités : 720 M€
Le modèle du pari hippique
Les paris hippiques s'élèvent à 9.556 M€ au total (
données 2022) et se répartissent comme tels :
■ 81 M€ sur les hippodromes
■ 9.475 M€ hors hippodromes dont :
→ 9.135 M€ par le PMU (6.726 M€ sur le réseau, 1.006 M€ en online et 1.402 € en export)
→ 340 M€ par les autres opérateurs online
À noter :
1️⃣.
L'activité des paris hippiques dégage un excédent commercial de 681 M€ grâce aux paris internationaux.
2️⃣.
Le PMU verse 130 M€ de commissions aux 14.200 points de ventes.
Repères sur les acteurs des courses
■ Eleveurs : ils sont au nombre de 13.832 (dont 7.059 au trot) pour un total de 28.813 poulinières. Ils génèrent un total de 291 M€ de chiffre d'affaires dont 106 M€ au trot.
■ Propriétaires : 4.227 (tous statuts confondus) au trot qui perçoivent 234 M€ de recettes. Commentaire :
"Les dépenses liées à l’entretien des chevaux (pensions, soins vétérinaires, maréchalerie, etc.) et à leurs engagements en compétition excédent en moyenne l’espoir de gains par les encouragements : le taux de couverture des coûts par les gains est estimé à 55 % en 2022."
■ Entraîneurs : 2.151 entraîneurs sont répertoriés en 2022 (tous statuts confondus). L'étude relève que ceux du trot ne reçoivent que 42 M€ de recettes contre 154 M€ au galop. La différence provient du cumul des statuts au trot (propriétaire + entraîneur) réduisant les recettes liées aux pensions.
Focus sur les emplois
Les presque 40.000 emplois dans les courses se répartissent suivant les clés suivantes.
■ Emplois directs de la filière : 29.089
◆ Elevage : 4.138
◆ Entraînement : 6.046
◆ Institution des courses (hors AFASEC) : 1.071
◆ Formation (AFASEC et autres organismes) : 335
◆ Secteur des paris (PMU, Groupe Carrus) : 2.065
◆ Secteurs des ventes de chevaux et presse : 231
◆ Points de vente PMU : 13.454
◆ Autres : 1.749
■ Emplois indirects générés : 10.719
Commentaire de l'étude : "Ces emplois sont accessibles à tous niveaux de qualification, non délocalisables et particulièrement concentrés dans les zones rurales, contribuant ainsi à maintenir la vitalité économique et sociale de ces régions."