Le Croisé-Laroche, à fond les courses !
Ce n’est pas l’hippodrome le plus septentrional de France mais cela se joue à peu de chose. Grand pole régional, le site du Croisé-Laroche ne trouve que Saint-Omer pour lui damer le pion en termes de latitude nord. La société des courses de la métropole lilloise a déjà lancé sa saison en février et sera comme un fil rouge dans le calendrier national jusqu’en décembre. Dans les coulisses, l’emblématique directeur Gérard Louf a laissé sa place il y a quelques mois à Loïc Rivenet. C’est l’occasion d’une rencontre.
Continuité dans l’engagement pour les courses. Voilà en quelque sorte comment on pourrait résumer la récente passation des clés de l’hippodrome entre le précédent directeur et régisseur, Gérard Louf, figure des courses nordistes à la tête du Croisé-Laroche pendant trente ans, et l’actuel dirigeant Loïc Rivenet. La société est l’une des plus actives de France avec trente réunions annuelles et neuf sessions de qualifications. Une petite quarantaine de rendez-vous qui mobilise une équipe animée donc par Loïc Rivenet.
En première ligne, il y a aussi, bien sûr, le président Bernard Delva. Un "président heureux" qui gère sa société dans le cadre d’une relation de confiance avec la mairie de Macq-en-Baroeul, propriétaire du site.
Parmi les projets imminents, le président nous apprend : "On va refaire le rond de présentation et l’accès du rond à la piste avec un enrobé spécial, avec un toucher caoutchouté, du type de celui qu’on trouve dans les écuries de Vincennes. C'est important pour le confort des chevaux." Le grand rendez-vous annuel sera comme souvent la réunion du Grand National du Trot, le 21 mai prochain, que Le Croisé-Laroche accueille désormais - et de nouveau - tous les ans, logique conséquence de son statut de société membre du groupe fondateur du tour de France des trotteurs.
Le calendrier 2025
■
30 réunions
→ 22 au trot
→ 8 au galop
Période d’activité : du lundi 24 février au lundi 15 décembre
■
9 séances de qualifications
■
Les grandes dates à venir
→ mercredi 21 mai : Grand National du Trot (5ème étape)
→ samedi 8 novembre : Arbre de Noël
Au sujet du nouveau directeur, Bernard Delva nous apprend :
"Loïc Rivenet est arrivé il y a un an. Après une période de tuilage avec son prédécesseur, Gérard Louf, il a pris ses fonctions en début d’année. Il a le dynamisme de sa jeunesse et connaît bien les courses. Tout se passe au mieux." Hormis les contraintes liées à un hippodrome installé en zone urbanisée, et un nombre de places de parking réduit à une peau de chagrin, la société des courses vit en harmonie avec son entourage local et institutionnel. Le site de l’hippodrome est d’ailleurs utilisé par la mairie pour d’autres activités que les courses à sa discrétion. La prochaine réunion aura lieu lundi 14 avril sous format CSI (courses sur internet).
Loïc Rivenet, un choix passionnel
Il vient de fêter son 37ème anniversaire. Loïc Rivenet est depuis le 1er janvier le directeur et régisseur de l’hippodrome du Croisé-Laroche. Rencontre.
24h au trot.- Parlez-nous de votre parcours. Comment devient-on régisseur d’un hippodrome de référence comme Le Croisé-Laroche ?
Loïc Rivenet.- Après des études en ingénierie agricole et environnemental, j’ai passé douze ans dans le service recyclage et environnement d’une grande industrie. J’avais envie de changement pensant avoir fait le tour de mon ancien poste de responsable. Lorsque l’on m’a fait part de l’opportunité ouverte par le poste de régisseur de l’hippodrome, j’ai sauté sur l’occasion.
Comment s'est passée votre intégration ?
L.R.- Pour le mieux. J’ai pu profiter de l’expérience de Gérard Louf mon prédécesseur. Du 1er mars 2024 jusqu’à la fin de l’année, il m'a formé aux différentes tâches et responsabilités qui incombent à un régisseur. Il m’a aussi permis de m'intégrer progressivement dans l’équipe. Il faut féliciter et remercier Gérard Louf qui a occupé ce poste pendant trente ans. Il y a mis beaucoup d’énergie et de dévouement. J’ai pris ma fonction au début d'année mais Gérard Louf reste encore présent lors des réunions de courses et toujours joignable si besoin. C’est un grand passionné !
Votre nom était déjà connu précédemment sur les programmes comme amateur. Dites-nous en plus.
L.R.- Ma passion des courses me vient de mon grand-père qui était exploitant et qui avait des chevaux de courses. Mon père est également passionné et impliqué dans les courses car il est commissaire de course et président de l’hippodrome de Saint-Omer. J’ai passé des vacances et des week-ends chez la famille Verva, avec qui j’ai noué des liens d’amitié fort. J’ai pris ma licence d’amateur en 2010 (avec 88 victoires à son compteur). Je pense que cette expérience est un plus dans ce travail. Cette connaissance du milieu et de ses acteurs ne peut qu’être un atout. Il faut savoir être à l’écoute des acteurs. Un peu comme les professionnels des courses, il est nécessaire de s’impliquer et de ne pas compter ses heures.
Qu’est-ce qu’un régisseur d’hippodrome ?
L.R.- Il a pour mission de permettre aux acteurs des courses d’évoluer dans les meilleures conditions possibles. C’est un métier qui est tout sauf répétitif, c’est aussi ce qui me plait dans ce travail. Le relationnel est aussi au cœur de ce poste. Mon rôle est de veiller à ce que tout se passe bien, avant, pendant et après chaque réunion. Pour cela, c’est beaucoup d’organisation et de travail en amont. D’ailleurs, on a presque plus de travail avant et après la réunion de course que pendant. Pour cela, je peux compter sur une équipe compétente et engagée à mes côtés. Et avec nous, les prestataires sont nombreux : ceux du son, de la vidéo, de l’éclairage, de la piste, des boxes, de la restauration, le maréchal ferrant, les vétérinaires, etc. Et nous avons aussi les commissaires, juges à l’arrivée, starters, bénévoles. En tant que régisseur, il faut être une sorte de facilitateur.
Quelle ligne directrice vous fixez-vous ?
L.R.- Celle de faire venir encore plus de monde aux courses et lui donner envie de revenir. Cela passe par la communication et des animations. On a également de nouvelles pistes en développement que je ne peux pas encore dévoiler mais elles sont sur de bonnes voies. Toutes ont pour objectif de participer à remplir les tribunes. Sachant notre site ouvert à d'autres activités (au centre de l’hippodrome il y a un terrain de golf et quelques terrains de sports), des axes à développer sont aussi le parrainage et des relations croisées avec les autres activités. Bref, les idées ne manquent pas.