Plus de 2,4 millions de spectateurs en 2024

Dans un contexte de recherche de bonnes nouvelles et d'indicateurs positifs, le bilan de la fréquentation des hippodromes français en 2024 révélé par la FNCH ce lundi est à ranger dans la colonne "+" de la France hippique. Plus de 2,4 millions de spectateurs se sont rendus sur l'un des 233 hippodromes du territoire, soit une hausse de 16 % par rapport à 2023. Les vitrines parisiennes ont rempli leur mission tout comme les actions menées sur le terrain par les Fédérations Régionales et les hippodromes eux-mêmes de façon locale. Le tout coordonné par la Fédération Nationale des Courses Hippiques.

C'est sans aucun doute la meilleure façon de recruter de nouveaux aficionados des courses. Si les points de vente de paris doivent concrétiser une action de vente, dans les meilleures conditions possibles, la meilleure vitrine des courses reste et restera les hippodromes. Là où le contact est direct, où les sensations sont vécues au plus près des acteurs, où la magie d'une émotion soit sportive, soit lucrative via le pari, se fait toujours plus grande. Pour les professionnels, évoluer devant des tribunes bien garnies n'a rien de tel. À eux aussi de rendre la pareille par un sourire, un geste sympathique à l'égard du public qui, rappelons-le au passage, est un client.
Et ces clients ont donc été plus nombreux en 2024, dans des proportions élevées puisque la progression est à deux chiffres : +16 %. La FNCH délivre ainsi les bons points à tous les acteurs des courses : "Cette forte progression du nombre de spectateurs récompense d'une part un marketing sur mesure et premium initié par la Société du Trotteur Français et France Galop autour des grands rendez-vous hippiques, notamment grâce à la création d'une offre événementielle pour séduire de nouveaux publics. Les JeuXdi by ParisLongchamp (confirmant leur succès d'année en année avec des records de fréquentation en 2024) ou la première édition de la "Folie Douce" sur l'Hippodrome de Paris Vincennes illustrent cet engouement populaire. 2024 marque d'autre part une très belle performance des hippodromes régionaux qui ont su compenser pendant l'été et l'automne une diminution de la fréquentation du premier semestre liée à de mauvaises conditions météorologiques. Les associations régionales de courses hippiques ont encore une fois démontré l'attractivité de leur cadre et de leur spectacle pour tous".

Ces résultats positifs, dont on peut tous se réjouir, contrastent malgré tout avec le constat de tribunes clairsemées (voire plus) lors des réunions Premium de semaine. Paradoxe ? Non, au contraire, il s'agit justement d'une stratégie tout à fait assumée par la filière comme l'explique la FNCH : "Cette tendance très positive confirme la pertinence de la construction du calendrier des courses hippiques ayant une double finalité au service de la filière :
- Assurer en semaine un circuit à vocation économique, centré sur les hippodromes premium qui permet d'adresser le plus souvent des parieurs expérimentés. Ces hippodromes souvent situés en zone urbaine ou péri-urbaine assument de mieux en mieux leur rôle d'acteur de la vie locale associative, économique et sociale.
- Proposer lors des week-ends, jours fériés et vacances, une programmation de découverte destinée à un public familial, au plus proche des chevaux de course, sur l'ensemble du territoire".
En résumé, la semaine on génère du chiffre d'affaires, le week-end et surtout le dimanche, on recrute, on divertit.


24h au trot.- Depuis quand cette étude globale est réalisée et, au-delà des chiffres bruts, comment guide-t-elle vos plans d'action ?
Pierre Préaud, Secrétaire Général de la FNCH.- On suit ces statistiques annuelles depuis longtemps même si, à tort, on ne comptabilisait que les entrées payantes. À mon arrivée en 2014, on a donc mis en place ce décompte incluant les entrées payantes et les gratuites. Ce baromètre guide nos plans d'action en ce sens qu'on incite toujours plus les sociétés de courses à adapter leur mode de communication et de promotion en allant de plus en plus sur les réseaux sociaux et en valorisant les actions qui marchent bien. Quand ils ont des partenariats avec des journaux qui fonctionnent, on ne leur demande pas de l'abandonner, on garde des recettes efficaces qui fonctionnent bien. Partout, on fait en sorte d'aider les plus petits qui ne sont d'ailleurs pas toujours les moins à l'aise sur les réseaux sociaux. C'est vraiment une question de mentalité des bénévoles. On les incite vraiment à investiguer ces nouveaux territoires et aller chercher de nouveaux clients dans ce sens-là.




La progression de 16 % vs 2023 nous ramène à des chiffres de quelle année antérieure ?
Les chiffres de 2024 sont équivalents à ceux de l'année 2015, preuve donc de la qualité des résultats constatés l'an passé. Globalement, entre 2015 et 2019, la fréquentation sur les hippodromes français a été à peu près stable. Après, évidemment, il y a eu 2020-2021 où ça a plongé pour les raisons qu'on sait. Et depuis, on observe une remontée régulière. Le cas particulier à cette année 2024 est l'augmentation sur les hippodromes des sociétés-mères. Ce sont principalement les très bons scores de Vincennes sur l'opération "Folie Douce" et les très bons scores de leur week-end de fin d'année, de début de meeting de 2024-2025, ainsi que les JeuXdi de Longchamp qui ont fait exploser les compteurs comme les rendez-vous des Grands Prix. Ce sont eux qui, essentiellement, portent cette augmentation globale. En région, on est légèrement positif, mais on note vraiment deux saisons. Le printemps a énormément souffert des intempéries, alors que l'on enregistre d'excellents scores à partir de la dernière semaine d'août, puis en septembre et octobre.

Les chiffres du pari mutuel sont-ils également en hausse et, si oui, dans quelles proportions ? L'objectif est-il de transformer un potentiel visiteur en consommateur du pari hippique ?
C'est un phénomène qu'on observe depuis trois ans : on progresse au niveau de la fréquentation, mis à part les jours de météo défavorable donc, mais cette progression est toujours supérieure à celle du PMH. C'est effectivement tout l'enjeu : arriver à transformer le nouveau spectateur en parieur. On sait que la première fois c'est compliqué parce que le nouveau venu découvre le spectacle des courses, s'approprie l'hippodrome, le rythme des courses, l'agencement du spectacle, le temps entre les courses, les nombreuses animations qu'on organise, etc. Quelqu'un qui ne parie pas la première fois ne s'ennuie pas ! L'enjeu débute à sa deuxième venue : c'est de le faire parier. Ce n'est pas si facile et ça prend du temps.