Les "I" français en défense du titre dans le Harper Hanovers
C’est le Groupe 1 qui lancera le grand week-end de l’Elitloppet (Gr.1), samedi, en compagnie de la Sweden Cup (Gr.2). Le Harper Hanovers (Gr.1) est à Solvalla ce que le Prix de Paris Marathon Race est à Vincennes : un moment de bravoure sur longue distance. Dans le créneau de l'ultra tenue, il fait évidemment référence à l’échelle planétaire. Une nouvelle fois, le contingent tricolore sera fort et ambitieux avec trois 7 ans de grand talent. Tous sont prêts à prendre la succession d’Izoard Védaquais.
Le tenant du titre du Harper Hanovers (Gr.1) est français. Il s’agit d’Izoard Védaquais (Bird Parker), vainqueur l’an dernier d’une édition d’anthologie. L’épreuve avait été courue en deux fois après un incident de course et alors que 2.500 mètres avaient été couverts dans sa première version. Izoard Védaquais y avait écrasé l'opposition en signant le nouveau record de la course, dans la réduction kilométrique d’1’11’’8 ! Place à l’édition 2025 où trois candidats envoyés de l’hexagone vont tenter de lui succéder. Et ce trio a la particularité d’appartenir à la même génération dorée qu’Izoard Védaquais (celle aussi évidemment d’Idao de Tillard), née en 2018. Avec Ibiki de Houelle (Love You), It's A Dollarmaker (Saxo de Vandel) et Inmarosa (Amiral Sacha), la délégation française a, une nouvelle fois fière allure.
Un trio ambitieux
Les trois n’ont plus à faire leurs preuves dans l’exercice de la grande tenue à haut niveau. Celle qui endossera le rôle de chef de file, Inmarosa, compte ainsi un premier accessit dans le Critérium des 5 Ans (Gr.1 – 3.000m) et le Prix de Paris Marathon Race (Gr.1 – 4.150m). Sa forme est optimale. Ne vient-elle pas de réussir avec brio son premier test à l’étranger en décrochant la 3ème place du Paralympiatravet (Gr.1) aux termes d’une fin de course remarquée ? Quant à Ibiki de Houelle, il vient de produire une de ses meilleures valeurs en disposant d’Iguski Sautonne (Village Mystic) et Hohneck (Royal Dream) dans le Prix des Ducs de Normandie (Gr.2). Quatrième dans la même épreuve, It’s A Dollarmaker évoluait dans le cadre d’une semi-rentrée et doit pouvoir encore, à Solvalla, monter son niveau de jeu. Bref, les missiles français peuvent faire mouche. Et d'ailleurs :
Inmarosa et Ibiki de Houelle sont désignés favoris sur le programme officiel de Solvalla.
Tous seront lancés du troisième échelon de départ, à 3.180 mètres (contre 3.140m pour les deux candidats les moins riches). Mais qu’importe : les trois derniers vainqueurs nationaux,
Bird Parker (2016),
Diable de Vauvert (2022) et
Izoard Védaquais (2024), se sont imposés dans ce même scénario.
Inmarosa et
Ibiki de Houelle figurent d’ailleurs en tête des pronostics du programme officiel de Solvalla.
3 + 2 = 5
En renfort du trio venu de France, la force de frappe tricolore pourra compter sur deux autres représentants entraînés à l’étranger. Avec
Goeland d'Haufor (
Voltigeur de Myrt) et
Jos Maza (
Bird Parker), il y aura un quatrième et un cinquième trotteur français au départ. Le premier, un élève et un ex représentant de Christian Bigeon, est désormais sous la coupe de Markku Nieminen en Finlande. Titulaire de quatre sorties dans son pays d’adoption depuis mars, il compte deux victoires ajoutant aussi une gratifiante troisième place dans la Seinäjoki Race (Gr.1), remportée par
Borups Victory (Googoo Gaagaa) en avril. Evoluant un ton en dessous des meilleurs durant le dernier meeting (avec des lignes intéressantes contre Inexess Bleu), il n’est nullement hors d’affaire pour monter sur le podium. Lui aussi rendra 40 mètres. La tâche s’annonce moins évidente pour
Jos Maza, ultra régulier dans le programme néerlandais où il accumule les victoires. En dépit d’un succès à Jägersro l’été dernier en bonne compagnie (il battait par exemple le respectable
Coquaholy), il aura cette fois fort à faire. Trois plus deux : ce seront donc cinq Trotteurs Français qui défendront l'élevage tricolore samedi dans le Harper Hanovers. C'est plus que lors des précédentes éditions. Ils étaient par exemple trois l'an dernier,
Izoard Védaquais étant suppléé par
Horchestro (Sam Bourbon), troisième, et
Gamin Jaba (Kesaco Phedo), quatrième.
Une opposition scandinave dépourvue de terreur
Alors qui pour tenir tête au trio venu de France et au quintet tricolore sur les trois tours de la piste surchauffée de Solvalla ? On pense d’abord au local
Kentucky River (Father Patrick) présenté par un des maîtres suédois, Daniel Redén.
© AprhInmarosa Âgé de 7 ans (décidément, c’est la génération qui compte dans le Harper Hanovers 2025),
Kentucky River vient de bien se défendre dans le H.K.H. Prins Daniels (Gr.2), en concluant deuxième de
Global Etalon (
Brillantissime). L’épreuve octroyait à ce dernier un carton d’invitation pour être au départ de l’Elitloppet (Gr.1) mais ses atteintes d’après-course en ont décidé autrement, obligeant le cheval à rester dix jours sans courir. Evidemment,
Kentucky River va faire le grand écart en passant de 1.609 mètres à 3.180 mètres mais il faut se souvenir qu’il a conclu deuxième d’
Eric The Eel (Muscle Hill) dans cette épreuve en 2023, alors âgé de 5 ans et entraîné par Per Nordsröm. Vu plusieurs fois à Vincennes, notamment lors du dernier meeting d’hiver,
Kentucky River n’y a jamais vraiment brillé. Voilà qui déroulent en tout cas en faveur de nos frenchies les arguments pour voir l’un d’eux s’imposer. Car, c’est certain, aucun premier plan scandinave ne figure dans le casting de l’année.
Une tradition française dans le Harper Hanovers
La longue distance du Harper Hanover en fait un terrain de jeu idéal pour les trotteurs hexagonaux. Mais c’est bien depuis que l’épreuve a accédé à la catégorie Groupe 1, en 2021, année du sacre de
Wild Love (
Love You), que les ambitions françaises se sont décuplées. Sur les quatre éditions sous son actuel label, deux affichent un lauréat tricolore (
Diable de Vauvert en 2022 et
Izoard Védaquais en 2024). Auparavant, entre 2000 et 2020, l’épreuve comptabilise cinq performers nationaux à son palmarès, entraînés chez nous ou à l’étranger. Il faut ensuite remonter au doublé en 1970 et 1971 de
Tibur (Fandango), qui allait devenir un pilier de l’élevage suédois, pour retrouver trace de la France au palmarès.
Les Français au palmarès
#année : cheval (père) – entraîneur
■ 1970/1971 :
Tibur (Fandango) – Bertil Rogell
■ 2000 :
Etain Royal (Ulf d'Ombree) – Esa Holopainen
■ 2002/2003 :
Flambeau des Pins (Quiton du Coral) – Mathieu Fribault
■ 2004 :
Jess Luxor (Ultra Ducal) – Lutfi Kolgjini
■ 2007 :
Milord de Melleray (Biesolo) – Thierry Duvaldestin
■ 2016 :
Bird Parker (Ready Cash) – Philippe Allaire
■ 2022 :
Diable de Vauvert (Prince d'Espace) – Bertrand Le Beller
■ 2024 :
Izoard Védaquais (
Bird Parker) – Philippe Allaire
Pantocrator, une autre "french touch"
Entraîné dans l’hexagone par Simon Rousselle depuis le début de l’année, Pantocrator (Quarcio du Chêne) sera confié à Paul Ploquin. Le représentant de Tord Olsson sera aussi un concurrent aux accents français. Son driver mayennais aura fait connaissance dans les heures précédentes avec l’anneau de Solvalla en participant à la première et à la troisième batterie de la Sweden Cup (Gr.2). Ce qui lui confère donc une large possibilité de prendre part aussi à la Finale du "petit Elitloppet".
©P.L - Province CoursesDiable de Vauvert, vainqueur 2022
© Province CoursesLe clan français après le triomphe d'Izoard Védaquais l'an dernier