Go On Boy, définitivement le roi d'Europe !

Son sacre était attendu. Plus que tout autre même. Le prince d'Europe Go On Boy méritait sa couronne suédoise et, ce dimanche, le prince est bien devenu roi. Un roi qui ne fait rien comme les autres. Héros aux "pieds lourds", il a gagné ferré contre des opposants pieds nus. Son sacre démultiplie les émotions. Celle d'abord d'une victoire sous bannière bleu-blanc-rouge complétée d'un nom français à chaque place du podium. Emotion encore quand, après la Finale, Richard Westerink annonce la fin de carrière d'Etonnant.

Deuxième de la Finale de l'Elitloppet (Gr.1) 2023, Go On Boy (Password) faisait partie des favoris de l'an dernier. Gagnant de sa batterie, il avait fait la faute dans la finale. Mais parallèlement à ces références, Go On Boy est devenu un grand d'Europe. Avec Romain Derieux, il a sillonné le vieux continent lors des vingt-quatre derniers mois pour décrocher le titre de performer numéro un l'an dernier dans l'UET Elite circuit dont il a par ailleurs remporté la Finale à Vincennes. Le prince d'Europe est devenu roi ce dimanche en survolant l'Elitloppet. Et son éleveur Pierre-Emmanuel Mary nous dit quelques secondes après sa consécration : "J’ai du mal à réaliser. Il méritait une vraie belle victoire. Il a gagné le Prix de France et une finale de l’UET (Elite Circuit) mais, là, aujourd’hui, c’est encore autre chose."

Romain Derieux connaît Solvalla comme sa poche. Il avait déjà décroché le graal en 2019 avec Dijon (Ganymède). Il n'a depuis cessé d'y retourner. Sa troisième tentative avec Go On Boy aura été la bonne et s'écrit comme la somme de ses expériences. Le professionnel a géré la batterie avec sagesse. Dans une épreuve disputée tambour major par Mellby Jinx (Ready Cash), il a longuement temporisé, ne demandant à son partenaire d'effectuer que l'effort final pour s'emparer de la deuxième place. Le style était là, tout en retenue pour la finale. Expérience mais aussi audace quand on sait que Romain Derieux a été le seul professionnel à faire ressortir son partenaire en piste pour un heat, entre sa batterie et la finale. Expérience et audace encore quand il présente Go On Boy ferré en finale. Il sera le seul dans cette configuration. Les autres sont pieds nus ou presque (le finlandais Massimo Hoist (Muscle Hill) étant déferré des seuls antérieurs). Mieux encore, Go On Boy aura plus de poids en finale que dans sa batterie ! Carrément renversant.
C'est le maréchal-ferrant du gagnant, Sébastien Grisez, qui nous explique le choix audacieux effectué en concertation avec Romain Derieux : "Il portait des "Combi-pad" avec un petit alu en pince carré. Il a 180 grammes environ. Il a besoin de cela, de confort. À chaque fois qu’on lui a enlevé un demi-gramme, cela s’est mal passé. Ici, on lui a remis du poids pour la finale. Il a couru sa batterie sans cloche et on a remis une petite cloche pour la finale. On fait la différence en faisant autrement des autres."


Une logique récompense pour le champion d'Europe
Numéro 1 de l'UET Elite Circuit 2024, et solide leader du circuit 2025 (plus encore avec sa victoire du jour), Go On Boy est le champion d'Europe incontestable. Il est donc question de mérite au moment de réagir dans les déclarations de son entourage. Romain Derieux nous confie ainsi : "C’est magnifique et beaucoup d’émotions. J’ai eu la chance de croiser Go On Boy et c’est extraordinaire. Je suis content qu’il ait gagné cette course car il le méritait vraiment. En face, il y a eu un peu de remue-ménage et il y a eu un moment où je n’ai pas eu trop de place. Dans le dernier tournant, je savais que j’avais du gaz et quand j’ai baissé les œillères, il a fait une ligne droite magnifique."
Et que dire maintenant de l'émotion qui innonde la voix de Pierre-Emmanuel Mary, co-éleveur du champion avec son père Jean-Pierre, lequel est décédé il y a quelques semaines ? Le fils vit en sa chair cette victoire évidemment différente des autres : "Je suis encore sous le coup de l’émotion après avoir entonné la Marseillaise. On aime bien la chanter ici. C’est un super cheval qui a fait un drôle de numéro. J’ai aussi évidemment une pensée pour mon père qui nous a quittés il y a un mois. Tout ça fait que ce n’est pas facile."

Rarement, la représentation française aura été autant forte sur le podium de l’Elitloppet. À chaque place, le bleu-blanc-rouge est présent. Derrière le vainqueur 100 % tricolore, c’est en effet Paul Ploquin qui pointe comme pilote de Don Fanucci Zet (Hard Livin). Et à la troisième place, le tandem Hohneck/Gabriele Gelormini a livré une époustouflante prestation, échouant par ailleurs du minimum pour le premier accessit.

La belle expérience de Paul Ploquin
Le driver mayennais effectue une entrée tonitruante dans le concert international de l’Elitlopp. Après avoir fait remporter sa batterie à son partenaire Don Fanucci Zet, il s’est élancé du couloir 2 en Finale. Les trois cents premiers mètres de course ont été le moment d’une intense explication avec Mellby Jinx, parti du 1. Paul Ploquin a alors décidé (sagement) de reprendre pour se placer dans le dos de l’indéboulonnable animateur. Décalé en pleine piste dans le final, le vainqueur de l’Elitlopp 2021 a réaccéléré pour subtiliser la deuxième place à Hohneck. Le driver mayennais nous confie ensuite : "Je suis très content, c'est magnifique. Je n'ai pas vraiment fait ce que je voulais car je pensais réussir à prendre la tête et j'ai dû abandonner cette idée. Je ne sais pas si cela aurait changé l'arrivée mais la course aurait été différente. Daniel (Réden) est très content de moi et du cheval qui l'a impressionné. Go On Boy était imprenable aujourd'hui."

Hohneck entreprenant
C’est un Hohneck en mode combattant et offensif qui a foulé la piste de Solvalla qu’il apprécie tant. Le gagnant de l’Elitlopp 2023 a tenté son va-tout à la sortie du dernier tournant, prenant alors une bonne longueur d’avance sur Borups Victory (Googoo Gaagaa), sur ses fins, et Go On Boy qui s'annonçait en pleine piste. Il s’est battu ensuite jusqu’au bout, échouant de tellement peu pour le premier accessit.


En signant 1'08''4, Go On Boy réalise le deuxième meilleur temps d'un vainqueur de finale de l'Elitloppet. La référence a été fixée l'an dernier par Horsy Dream (Scipion du Goutier) en 1'08''0.




→ Batterie 1
Bien parti, Etonnant (Timoko) a été rapidement porté par Anthony Barrier en tête du wagon de deuxième épaisseur dans une épreuve animée par Mellby Jinx (Ready Cash). Le représentant de Richard Westerink a marqué le pas dès la sortie du dernier tournant, concluant sixième.

→ Batterie 2
Fautif à la sortie du premier virage, Hussard du Landret (Bird Parker) a pu assez vite recoller dès lors que l’animateur Don Fanucci Zet (Hard Livin) avait largement repris en tête. Auteur par la suite d’un parcours intérieur, il conclut cinquième à une longueur du quatrième Massimo Hoist (Muscle Hill). Bien parti puis repris, Hooker Berry (Booster Winner) n’a jamais vraiment pu progresser dans le final.