Pour la beauté du sport et du geste

Sommet sportif du printemps sur le plateau de Gravelle, la Journée des Champions sera cette année aussi une célébration de la beauté du geste. Elégance et raffinement seront au rendez-vous dimanche sur et autour de la piste dans une affiche d’exception qui déroulera cinq Groupes 1 dont trois au monté avec les Finales Etrier 3/4/5 Ans. La SETF sort du cadre pour l’événement en proposant une mise en image spectaculaire et nouvelle. Celle mariant la grâce de la danse à l’élégance classique de l’Etrier. Une rencontre saisissante permise par la danseuse Victoria Dauberville et le photographe Alex Zona.

"Si la photo est bonne", chantait Barbara. "Que la photo est bonne" pourrait-on décliner cette année pour annoncer la Journée des Champions. Les images sortent du cadre pour filer la métaphore photographique. En sollicitant Victoria Dauberville, une danseuse "hors cadre", et Alex Zona, un photographe sportif connecté aux courses, le service communication et marketing de la SETF s’ouvre à de nouveaux codes. Alex Zona nous décrypte sa façon d’aborder le brief et ses attentes projetées dans ce projet artistique réalisé au début du mois à Vincennes, sur une demi-journée. Le photographe nous parle des passerelles magnifiées entre les mondes de la danse et du trot.

Amplitude, pointes, fléchi/tendu : les univers voisins du trot et de la danse
Avec sa "vision" d’artiste photographique, Alex Zona est intarissable. Le projet de la danseuse et du trotteur à Vincennes l’inspire. Il nous explique d’abord le contexte et les attendus. "Le brief était à la fois simple et complexe. Il fallait mettre en scène le mélange du trot et de la danse dans une seule et même scène. Il y avait un double enjeu avec, à la fois, un projet photo et un projet vidéo pour faire un teaser de la Journée des Champions avec la venue de Victoria Dauberville. Il y avait une ligne de force derrière tout cela, celle de réaliser sur deux formats, la vidéo et la photo, un mélange des disciplines, du trot monté et de la danse. Une sorte de mariage qui interpelle. Il y a des parallèles entre elles (les disciplines) même si, au premier abord, elles ont l’air opposé de par ses acteurs : une danseuse légère d’un côté et un couple cavalier/cheval de l’autre."
Et donc, quels sont ces passerelles entre la danseuse et le trotteur ? Alex Zona nous répond : "Il y a des points de vue artistiques des éléments communs. Je pense au travail du pied. Le pied est essentiel en danse avec les pointes, les demi-pointes. Au trot, le pied est aussi au cœur de la performance, comme contact avec le sol dans une approche également en pointe. D’ailleurs, on peut aussi trouver des liens entre la danse et les courses. En danse, on a le pas de cheval par exemple. On retrouve des mêmes composantes dans les deux, dans les dimensions du "fléchi/tendu" dans les allures. Dans certains mouvements d’une danseuse, dans certains sauts, il y a cette amplitude qu’on retrouve également chez un cheval, notamment un trotteur en extension, qui donne l’impression de voler. Ce sont ces contenus que j’imaginais d’un point de vue photo."

Une photo réelle, sans trucage
Le projet a donné lieu à deux prises de vue distinctes : une face au poteau d’arrivée (avec la photo qui a été retenue et diffusée par la SETF) et une autre dans le tournant qui entre sur la petite piste, dans une partie descendante de la grande piste. Dans les deux cas, "j’ai choisi la contre-plongée, précise Alex Zona. L’idée était de me mettre au sol pour sublimer le saut de Victoria (Dauberville). Le concept est de mimer une scène de course avec la danseuse en train de réaliser un grand écart avec le cheval, en arrière plan, lui aussi en extension et sur quasiment la même ligne. Il fallait donner à voir beaucoup de vitesse et d’élégance. La contre-plongée renforce le côté spectaculaire".
La photo retenue a "été réalisée dans des conditions réelles sur la piste de Vincennes, sans montage, témoignant de la puissance de cette rencontre entre deux univers d'excellence", précise le communiqué de presse de la SETF. Pas d’IA (Intelligence Artificielle) avec Chatbot et compères, tout est vrai et authentique. Tout est donc question de moment de grâce dans le souffle en suspension de la danseuse, en communion avec le trotteur qui semble aussi presque la porter. La danseuse apparaît flotter sur le dos du cheval.
La photo coche aussi, naturellement, toutes les cases de la reconnaissance. "On a le poteau de la ligne d’arrivée de Vincennes, le drapeau français. On raconte tous les éléments des courses et le lieu mythique de Vincennes", ajoute Alex Zona.


La nature aussi invitée dans le cliché
La pluie est tombée par intermittence lors de demi-journée de tournage. "Cela a donné aussi un petit côté "drama" sympa", constate Alex Zona. Le mâchefer, élément de premier plan, joue aussi un rôle fort dans la composition. "Pour la danseuse, on a fait le choix volontaire du tutu blanc pour sa dimension classique et jouer sur le contraste avec le mâchefer de Vincennes. Cela a parfaitement matché, d’autant plus que le temps maussade a fait ressortir le contraste du blanc et du noir. L’humidité le jour du tournage n’a pas transformé la piste en gadoue et Victoria avait ses appuis. C’était évidemment important pour elle pour son impulsion, notamment pour la séquence vidéo."

Photographe sportif et graphiste, Alex Zona est le fondateur du studio spécialisé MatchUp. Il travaille régulièrement pour la SETF.