L'Ecrin d'Or, un grand "Président"
La démonstration de L'Ecrin d'Or dans le Prix du Président de la République-Étrier 4 Ans Finale, à Vincennes, dimanche, est la réunion de deux grands noms des courses au trot, Denécherre et Abrivard. Éleveur et propriétaire du poulain avec son ami Francis Picoulet, Richard Denécherre avait détecté chez celui-ci les qualités d'un futur cheval monté. C'est la raison pour laquelle il l'a confié en fin d'année dernière à Laurent et Alexandre Abrivard qui ont fait de L'Ecrin d'Or un grand "Président".
Qand il est entré en piste sur l'hippodrome de Gémozac en Charente-Maritime ce dimanche après-midi, Richard Denécherre l'a fait revêtu de sa casaque verte et rouge qui venait de remporter à cinq cents kilomètres de là, sur le mâchefer de Vincennes, son premier Groupe 1 dans le Prix du Président de la République-Étrier 4 Ans Finale grâce à L'Ecrin d'Or (Bird Parker). L'une des grands figures des courses du Sud-Ouest tient là un succès qui manquait incontestablement à son palmarès, lequel comprend plusieurs milliers de victoires comme driver et entraîneur, à commencer par les plus grandes de la championne Fan Idole (Le Ham), que ce soit son Prix de France et ses deux Prix de l'Atlantique.
©ScoopdygaL'Ecrin d'OrComme il l'expliquait dans le papier qui lui était consacré en Une de notre édition de samedi, beaucoup de ses meilleurs chevaux ne couraient pas sous sa casaque, car il les avait en association. (lire
ICI).
"Cela ne va rien changer à ma vie et je serai demain matin à 7 heures à l'écurie pour travailler mes chevaux, mais c'est génial, réagit-il après avoir été notamment félicité par Jean-Pierre Dubois,
"mon frère aîné" comme il l'appelle.
J'ai une pensée très émue pour mon épouse qui nous a quittés il y a peu et qui avait nommé L'Ecrin d'Or."
Je suis plus surpris par la façon dont il le fait. Il y a eu lui et les autres ! (Richard Denécherre)
En détectant très vite chez son poulain une aptitude à réussir sous la selle, sans pour autant l'avoir fait essayer, Richard Denécherre peut avoir la légitime satisfaction d'avoir vu juste.
"J'avais dit à Laurent (Abrivard) que je lui enverrai pour le courir au monté à la fin de son année de 3 ans, car je ne voulais qu'il ait de combats durs avant cela", poursuit l'homme de Saint-Savin. Les faits lui ont donné raison, au-delà même de ses espoirs.
"Quand je l'ai envoyé car je pensais qu'il fallait qu'il soit là-bas pour réussir, je n'aurais pas pu dire que je voyais en lui un cheval capable de remporter un Prix du Président de la République. J'avais juste dit à Laurent (Abrivard) que c'était désormais le sien et qu'il faisait comme bon lui semblait, poursuit-il.
Je ne suis pas surpris qu'il gagne aujourd'hui (lire dimanche). Je le suis plus par la façon dont il le fait. Il y a eu lui et les autres !"
Déferré pour la première fois de sa carrière à l'Étrier,
L'Ecrin d'Or a en effet été dominateur après avoir supporté le poids de la course depuis la sortie de la plaine pour s'imposer dans la réduction kilométrique de 1'12''5 (2.850m.).
"Déjà, l’autre fois, il courait bien en étant ferré, analyse Laurent Abirvard.
On a pris le risque de le déferrer. Il était parfait. Déferré, il a une vitesse en plus. Il a pris le train à son compte car c’est un cheval qui a du caractère et a besoin de dominer."
Une histoire d'hommes
L'histoire qui lie Richard Denécherre à la famille Abrivard et, plus particulièrement, avec Laurent et dont
L'Ecrin d'Or vient d'écrire la plus belle page remontent à plusieurs décennies en arrière.
"Je connaissais le père de Laurent et j'ai appris à connaître celui-ci alors qu'il devait avoir 18 ans et qu'il travaillait chez Ulf Nordin, raconte le premier.
Depuis, nous avons toujours conservé des relations via notamment la Marquise de Moratalla. Il est très sérieux et très talentueux, comme l'est Alexandre. Vous voyez, c'est une belle histoire qui dure." Elle permet, ce qui est tout sauf un détail, à Alexandre Abrivard d'inscrire son nom au palmarès palmarès de ce classique par essence pour la quatrième fois avec
Bilibili (Niky) et
Chancelière Citrus (Goetmals Wood), déjà pour l'entraînement paternel, en 2015 et 2016 et
Flèche Bourbon (
Saxo de Vandel). Plus encore, et cela s'est tout de suite senti dans le timbre de sa voix au moment de commenter sa victoire, elle permet au quadruple Étrier d'Or de renouer avec le succès à ce niveau depuis son terrible accident de la circulation en janvier 2024.
"On avait le droit d’être confiant après la dernière préparation. Si le déferrage lui donnait le coup de fouet, on pouvait prétendre à la victoire. Cela été le cas. Elle est belle cette victoire. Cette victoire efface les doutes. Ce sont des heures de travail. Cela ne fait que depuis un mois que je monte à cheval sans penser à ma jambe", explique-t-il au sujet de cette victoire qu'il vit comme un soulagement et tire un trait sur les mois les plus difficiles de sa carrière.
Du côté des placés
- Paul Ploquin -
Lisbonne Dry (
Singalo) 2ème :
"C'est super. J’ai eu un bon parcours, fluide même si on a dû slalomer. Je signe à chaque fois pour un podium dans les groupes. Tout l’hiver, elle n'avait que ça et elle avait réussi à gagner son Prix Lavater. C’est génial, c’est une super pouliche. C’est la première fois que l’on arrive à avoir une championne comme elle à l’écurie. C’est une jument qui va nous marquer. Elle arrive à maturité. Elle n’est pas grande. Si elle n’avait pas ses soucis d’aplombs, ce serait encore autre chose".
- Éric Raffin -
Lionheart (
Falcao de Laurma) 3ème :
"Très bien. Je l’ai monté comme un vieux jockey. Son entraineur m’a demandé de ne pas m’occuper de la course et de venir de l’arrière. Il prend une bonne 3ème place. C’est de bon augure.".
6e | PX PRESIDENT REPUBLIQUE-ETRIER 4A FINALE |
M - 2850 m - Groupe 1 - 240 000 € |
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L'ECRIN D'OR 1'12"5 |
Bird Parker x Quelle Emotion (Coktail Jet) |  |
Jockey : A. Abrivard - Entraîneur : L. Cl. Abrivard |
Propriétaire : R. W. Denecherre - Eleveur : R. W. Denecherre |
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2e |
Lisbonne Dry 1'12"9 Singalo x Delicatessen |
3e |
Lionheart 1'13" Falcao de Laurma x Decadence |
4e : Lexie de Banville - 5e : Lakana de Felliere - 6e : Lovissime - 7e : Lara de Chenu |
D'où vient-il ?
Issu du champion Bird Parker, L'Ecrin d'Or est issu de l'élevage de Richard Denécherre. Son focus pedigree e page suivante.