Anthony Tintillier, une victoire à couper le souffle

Dans une carrière, il y a des victoires qui ont une saveur toute particulière et débouche sur des émotions que l'on ne maîtrise pas. Celle de Flash Money à la fin août à Vincennes est de ce type pour son entraîneur Anthony Tintillier. Portrait.

1.- UNE ÉMOTION COMME JAMAIS
Quelques centaines de victoires n’empêchent pas de se retrouver sans voix quand sonne l’heure d’une première victoire comme entraîneur à Vincennes. Le 25 août, Anthony Tintillier (31 ans) s’est retrouvé dans cette situation avec le succès de Flash Money, confié à Damien Bonne, dans le Quinté+ du jour. "Je n’arrivais plus à parler. J’en avais la voix cassée…" Mais pourquoi une telle réaction ? "Parce que c’est Vincennes ! On y va rarement et cela a donc encore plus de saveur. J’espère surtout que cela va en appeler d’autres car les sensations sont incroyables."

2.- MOINS MAIS MIEUX
L’année 2025 est décidément particulière pour Anthony Tintillier dont l’entraînement est passé en société. "Je suis en train de me restructurer, nous explique-t-il. Je me suis agrandi en superficie pour avoir plus de confort et j’ai diminué mon nombre de chevaux pour mieux m’en occuper." Une évolution qui fait suite à une réflexion entamée sur son métier ainsi que de discussions avec Laurent Lamazière et ses propriétaires. "Je veux davantage faire dans la qualité, avance-t-il. C’est dur, et je ne sais pas d’ailleurs si ça marchera, mais c’est plus agréable."

3.- UN DESTIN QUI FORGE
Né à Clermont-Ferrand, Anthony Tintillier, qui n’a pas connu son père, a perdu sa mère à 16 ans. "Sa disparition a été compliquée à vivre, mais j’ai eu la chance d’être bien entouré, dit-il et de citer aussitôt Joël Desprès. Mon oncle, Philippe Muller, était driver amateur et le meilleur ami de Joël, chez qui j’ai commencé par faire un stage. Quand ma mère est partie, j’ai eu la chance inouïe que Joël me prenne chez lui alors que j’avais 16 ans. Il a été un exemple, pour le travail comme dans la vie de tous les jours." Élève à la MFR de Mornand-en-Forez, Anthony n’était pourtant pas très à l’aise avec les chevaux. "J’ai pris confiance au fur et à mesure. Au début, je voulais seulement driver. Mais Joël et Jean-Paul Perrat, mon formateur, m’ont mis à cheval et ont bien fait."

4.- LE TRAVAIL COMME VALEUR REFUGE
Encouragé à travailler dès ses premières années dans le métier, Anthony Tintillier a toujours gardé cet état d’esprit. "Moi qui n’avais rien, je me suis dit que, si je ne me bougeais pas les fesses, je n’aurais toujours rien. Alors, j’ai travaillé. Et puis, quand on bosse, on n’oublie pas les choses, mais cela fait avancer." Il s’est ainsi lancé dans la construction d’un établissement il y a plus de trois ans à Marcenat, à dix kilomètres de Vichy. "J’ai acheté 36 hectares sur lesquels j’ai fait construire des bâtiments, deux pistes de mille mètres dont une en ligne droite et une troisième en herbe."

5. SAVOIR-VIVRE ET CHALLENGE
Les congés, le jeune entraîneur de l’Allier ne connaît pas vraiment et ne prend que très peu de week-ends. Alors celui qui se définit "comme un bon vivant" apprécie les moments de convivialité avec sa compagne, Mathilde Martineau, et ses amis autour d’une bonne viande et accompagnée d’un verre de champagne ou de vin. "J’aime bien manger. Cela se voit…", sourit-il avant de confier s’être fixé un challenge : "Je veux remonter en course (N.D.L.R. : il n’a pas monté depuis plus de trois ans). Pour cela, j’ai déjà perdu un peu de poids mais ce n’est pas encore gagné. Je suis remonté à l’entraînement et j’ai pris beaucoup de plaisir".