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Simon Rousselle
Actualité - 17.10.2025

Simon Rousselle et ses inspirations

C’est une entrée fracassante que Simon Rousselle a fait dans le cercle des entraîneurs vainqueurs de Groupe 1 avec la victoire de Memphis de Brassé (Gotland) dans le Saint-Léger des Trotteurs, à Caen, en fin de semaine dernière. À peine deux ans et demi après son premier partant, le trentenaire tentait un pari avec ce poulain qui débutait dans la discipline de l’Étrier dans une course marquée par l'empreinte de Philippe Allaire, chez qui il a passé dix ans avant de s’installer. Un pari relevé victorieusement et inspiré notamment de son expérience auprès de l'homme du Haras de Bouttemont.

Il y a comme un fil entre les victoires de J'Aime le Foot (Boccador de Simm) et Memphis de Brassé (Gotland) dans le Saint-Léger des Trotteurs (Groupe 1) à trois ans d'intervalle. Les deux ont en effet remporté le classique de La Prairie en effectuant leurs débuts dans la discipline de l'Étrier. Ce qui les relie aussi c'est leur entraîneur respectif, Philippe Allaire et Simon Rousselle. Le second a travaillé dix ans au service du premier dont il était le premier garçon. Il était d'ailleurs dans le clan des vainqueurs quand le cheval de Patrick Hawas a donné à son entraîneur une dixième mention au palmarès de ce Groupe 1.
Samedi dernier, dans une édition où son mentor et ancien patron n'avait pas de partant, Simon Rousselle a évidemment pensé à lui quand il s'est dirigé sur la piste pour aller chercher Memphis de Brassé et son copain François Lagadeuc qui venaient de passer le poteau en tête. Si l'on met de côté la tentative de Pantrocrator (Quarcio du Chêne) dans le Harper Hanovers à Solvalla, le trentenaire a frappé un grand coup pour son premier partant dans un Groupe 1 en France avec un cheval issu de la première génération qu'il a façonnée avec sa compagne, Cloé Caillat, sur le Haras des Bruyères qu'ils ont créé à Cambremer (Calvados). "Je ne sais pas si c’est un choix à la Philippe Allaire de courir le Saint-Léger avec un inédit au monté, réagit-il. Mais de voir comment il pratiquait m’a sûrement inspiré. En dix ans chez lui, on a gagné cette course plusieurs fois et on a eu aussi plusieurs fois des déceptions. J'ai appris de toutes ces expériences et j’ai retenu les leçons."

Je ne sais pas si c’est un choix à la Philippe Allaire de courir le Saint-Léger avec un inédit au monté. Mais de voir comment il pratiquait m’a sûrement inspiré.

Plus que retenir les leçons, il les a mises en application avec ce poulain confié par Emmanuel Leclerc. "Il avait dû m’appeler à la fin du mois d’août pour me dire qu’il avait un "Gotland" qui avait fait quinze jours de débourrage et savoir si cela m’intéressait, nous raconte-t-il. Le poulain se déplaçait bien dès le début. Au fil de l’hiver, il allait bien et montrait qu’il avait quelque chose." Qualifié dès la première quinzaine de juin de ses 2 ans, Memphis de Brassé débute en août suivant et prend des places avant d'ouvrir son palmarès à Enghien en octobre avant d'attaquer son premier meeting de Vincennes où il monte sur le podium, autant derrière Mack de Blary (Face Time Bourbon) que Maître Jacques (Rolling d'Héripré), deux futurs vainqueurs de Groupe 1, avant de s'attaquer aux semi-classique où il doit se contenter de places. "Ce n’est pas qu’il est limité à l’attelé, juge le jeune entraîneur. Mais il y a meilleur que lui pour gagner au plus haut niveau."

La tentation du monté
Devant ce constat, Simon Rousselle fait essayer le poulain sous la selle à la sortie de l'hiver. "Mais il était défraîchi et avait besoin de se reposer. Ce n’était pas tout mal quand même." Cet essai a au moins la vertu de permettre au metteur au point de savoir les réglages à effectuer. Après cette période de repos, le poulain reprend le travail en juillet. Son entraîneur n'a pas renoncé à son projet, alors que se dessine la perspective du Saint-Léger des Trotteurs à l'automne : "À Lisieux, fin septembre, je l’ai fait essayer à François (Lagadeuc) au monté lors du heat. C’était intéressant. En tout cas, ça se tentait de courir le Saint-Léger. À part My Princess, il avait les meilleures performances attelées des seize concurrents". La tentative s'est transformée en une victoire éclatante "à la saveur particulière reconnaît-il. C'est beau... On a gagné un Groupe 1, c’est top. Mais il ne faut pas s’arrêter là-dessus. Il ne faut pas mollir car les crédits sont toujours là."

Le Haras des Bruyères : le camp de base
Il y a cinq ans, Simon Rousselle et sa compagne font l'acquisition de 28 hectares de terrain sur la commune de Cambremer, située à une quinzaine de kilomètres à l'Ouest de Lisieux, au cœur du Pays d'Auge. En parallèle à leur travail respectif, Simon chez Philippe Allaire donc, Cloé à EquiBalnéo, un centre de balnéothérapie, ils réfléchissent à l'aménagement de leur futur outil de travail et mettent eux-mêmes la main aux travaux alors que sortent de terre les infrastructures d'un centre d'entraînement. "Cela fait deux ans et demi environ que nous sommes installés", explique Simon Rousselle qui, après son apprentissage chez Arnaud Gougeon, a travaillé chez Éric Prudhon et Franck Nivard quand celui-ci était encore installé à Grosbois. Petit à petit, l'effectif s'est développé pour atteindre actuellement une trentaine d'éléments (poulains compris) dont ils s'occupent avec trois salariés et une apprentie. "Chez les "N", j’ai dû en qualifier une quinzaine dont plusieurs d'entre eux sont corrects. J'ai la chance de travailler avec quelques propriétaires et quelques éleveurs", détaille Simon Rousselle qui se concentre sur l'entraînement et fait régulièrement appel aux pilotes pour ses meilleures chances. "Je ne suis pas driver, ce n’est pas mon métier, estime-t-il. Je le fais pour voir l’état de forme de mes chevaux, faire des rentrées, etc. Quand vous avez des doutes, vous voyez par vous-même de façon à faire en sorte que cela soit le mieux possible quand vous faites appel à des pilotes." Avec 19 gagnants depuis le début de l'année, son entraînement a d'ores et déjà fait aussi bien qu'en 2024, tout en améliorant sa réussite dans les trois premiers (58 %).

Hohneck, la référence
Un nom revient presqu'immédiatement quand on demande à Simon Rousselle les chevaux qui l'ont marqué : "J'ai croisé la route de plusieurs très bons chevaux chez Philippe (Allaire), mais Hohneck reste Hohneck... J’ai eu la chance de le qualifier, de le débuter et de faire ses premières courses. C’est le cheval d’une vie pour l’instant".
© ScoopDyga
Memphis de Brassé

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