Premières étapes de l'hiver vers le Critérium des Jeunes

À trois mois du Critérium des Jeunes-Prix Comte Pierre de Montesson (le 15 février), ce qui est à la fois long et court, la sélection des meilleurs poulains et pouliches de 2 ans continuent samedi à Vincennes avec les Prix Vourasie et Timoko. Ces deux Groupes 3 constituent les premières étapes de l'hiver sur la route qui doit les mener vers le premier Groupe 1 de la génération.

Jusqu'à l'échéance de la mi-février, poulains et pouliches de la promotion 2023 vont prendre des chemins parallèles composés chacun de quatre étapes à trois semaines d'intervalle à chaque fois et dont les deux dernières sont labellisées internationales. Les premières de ces étapes ont lieu ce samedi sur le parcours des 2.200m. de la grande et petite piste, en espérant qu'elles se déroulent dans un climat plus apaisé que le 17 octobre (course neutralisée et recourue pour les femelles, course décalée de 30 minutes pour les mâles). Chez les pouliches du Prix Vourasie, l'ossature du peloton est assez similaire à celui du Prix Marcel Dejean avec, en cheffe de fil, l'invaincue Nouba du Bas Bosq (Galius). Dans le Prix Timoko, le pendant pour les poulains, on note les absences majeures de Nuage de Beaucamps (Gailus) et Nitesco de Simm (Gailus), alors que Nectar d'Avignère (Ouragan de Celland) et Nelson Emgé (Hohneck) seront opposés à quelques nouveaux-venus à ce niveau.

La copie rendue jusqu'au Prix Vourasie (Gr.3) de samedi par Nouba du Bas Bosq (Galius) est parfaite. Après s'être qualifiée en 1'17''4 dès la deuxième séance réservée aux 2 ans à Caen (le 7 mai), la pouliche entraînée par Philippe Allaire réussit un sans-faute : quatre courses, quatre victoires. Elle est la première leader de la génération chez les femelles même si sa compagne d'écurie, Normandie Niemen (Italiano Vero), est certainement au moins du même acabit avec, pour le moment, un mental peut-être un peu plus électrique. Nouba du Bas Bosq semble elle d'un calme olympien. Preuve en est son comportement le 17 octobre quand le Prix Marcel Dejean (Gr.3) a été neutralisé à la suite d'une double chute et recouru une demi-heure plus tard car elle n'a nullement été perturbée par ce contre-temps. "Elle a gardé son calme, apprécie son éleveur Louis Bouty (S.C.E.A. Bouty et fils) qui s'était déplacé à Vincennes ce soir-là pour voir son élève qu'il a vendue à Yoann Lebourgeois, lequel l'a façonnée avant la revendre à John Van Exter et Jan Kruithof qui se sont associés avec l'entraîneur normand. J'ai l'impression qu'elle s'est imposée avec de la marge. J'ai surtout la chance qu'elle soit exploitée dans une excellente écurie."
Pour cet élevage de six poulinières basé Lisieux et Pont-l'Évêque dans le Pays d'Auge en parallèle à un important cheptel de Blonde d'Aquitaine, cette réussite n'est évidemment pas anecdotique mais est le fruit d'un élevage loisir. "Mon père avait déjà des chevaux et j'ai voulu poursuivre cette tradition familiale", précise Louis Bouty qui compte 8 gagnants cette saison. Parmi ceux-ci, il y a Nelson du Bas Bosq (Good Boy Ligneries), lui qui a défrayé la chronique au printemps en devant le 2 ans qualifié le plus rapidement (1'14''1) avant de débuter victorieusement et d'être vendu à l'écurie suédoise Stall Wf.

Le chapitre de Champions d'hiver consacré à ce Prix Vourasie

Nacre du Mouthieux, l'autre invaincue

Parmi les neuf rivales de Nouba du Bas Bosq ce samedi, une seule est aussi invaincue (en deux courses) : il s'agit de Nacre du Mouthieux (Ready Cash). "C'est une pouliche que l'on adore. Il faut que l'on prenne notre temps avec elle, car elle voudrait aller plus vite qu'il ne faut par moment", a dit à son sujet Clément Duvaldestin après sa deuxième victoire.

Dans une génération de poulains de 2 ans dont la hiérarchie semble moins établie que chez les pouliches, le Prix Timoko (Gr.3) est l'occasion pour trois des neuf partants de s'essayer pour la première fois à ce niveau. C'est le cas de Never Forget (Hohneck) sur la lancée de ses deux premiers succès, dont le dernier sur le mâchefer parisien le 1er septembre. Cette participation symbolise la réussite de l'écurie d'Alexandre et Esteban De Jesus qui est en passe de réaliser sa meilleure saison avec 31 gagnants (soit à 4 unités de son record de 2023) et déjà plus de 780.000 € de gains, elle qui n'avait jamais dépassé les 630.000 €. "La saison est bonne pour l'entreprise, confirme l'entraîneur normand. C'est toujours une satisfaction personnelle de battre ses records. Nous avons cette année quatre ou cinq chevaux de Quinté qui sont des courses avec de belles allocations." Cette saison correspond aussi à l'éclosion dans les rangs des professionnels de son fils. "Esteban s'affine dans sa façon de mener, estime le papa. Le matin, c'est le premier dans la cour et il fait beaucoup de kilomètres pour aller aux courses. Son rêve est de faire partie du top 10 des pilotes. Maintenant, il a beaucoup de pression et une obligation de résultats pour l'écurie."
À côté de ceux-ci, il y a aussi Never Forget, le seul 2 ans que les De Jesus père et fils ont couru. "Il a tout de suite montré de la facilité, dit le premier au sujet du poulain de l'Écurie des Aulnaies. Il est très trotteur. Il s'est d'ailleurs qualifié dès la première séance de 2 ans à Caen en 1'17''8 en cherchant déjà à lui apprendre quelque chose. Il aurait très bien pu débuter dans les premières courses parisiennes de sa génération, mais je voulais le courir sur l'herbe pour commencer." Il a ainsi débuté par une troisième place à Bernay de la première course de 2 ans remportée par Nouba du Bas Bosq (Galius). "J'avais dans l'idée de courir le premier Groupe 3 (Prix Louis Cauchois) mais il a fait une poussée de croissance dix jours après sa victoire à Vincennes et on a levé le pied à l'entraînement. Samedi, je n'ai pas la prétention de gagner car il est à 80 % de ses moyens. Cette course va nous apprendre beaucoup sur la suite de son programme."

Le chapitre de Champions d'hiver consacré à ce Prix Timoko

New Success supporté depuis Las Vegas

Co-propriétaire de New Success (Boccador de Simm), Julien Febreau va mettre son réveil très tôt pour suivre depuis Las Vegas (9 heures de décalage), où il commente le grand prix de F1 pour Canal+, le premier essai de son poulain dans un Groupe 3.