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Actualité - 02.12.2025

Elodie Mangeard de Barros : "Une page se tourne"

D’une certaine manière, Elodie Mangeard de Barros, l’animatrice du Haras des Authieux, a jeté l’éponge au début du mois dernier, où elle a procédé à une cessation d’élevage, dans le cadre de la Vente d’Automne, organisée par Arqana Trot, à Deauville (N.D.L.R. : voir notre encadré). Il n’empêche qu’elle garde encore un pied dans la maison, ne serait-ce qu’au travers de la présence de ses élèves sur les hippodromes, telle la prometteuse No Limit Délo (Charly du Noyer), invaincue en deux sorties et candidate, ce mercredi, au Prix des Camélias, à Vincennes.

"Nous avons vendu No Limit Délo aux ventes de yearlings sélectionnés, à Deauville, en 2024. C’est Thomas Bernereau qui a eu la dernière enchère, à 65.000 euros. C’est amusant et sympathique que ce soit lui qui l’ait eue, car son père était un ami du mien, alors qu’à l’époque, notre famille n’était pas du tout dans le milieu des courses. Aussi, je suis très heureuse que cela se passe comme cela, d’autant que Rêverie d’Ar, la grand-mère de « No Limit », est ma jument de cœur."
Rêverie d’Ar (Kuadro Wild), actuellement pleine de Face Time Bourbon, est, d’ailleurs, l’une des trois poulinières qu’Elodie Mangeard de Barros a conservées, ne se résolvant pas à la passer sur le ring, non plus que sa fille Etincelle Délo (Quaker Jet), mère de No Limit Délo, mais aussi de la semi-classique Lafolly Délo (Brillantissime), laquelle vient de se placer dans le Groupe 2 Prix Philippe du Rozier : "Il n’était pas question que je vende 'Rêverie', confirme-t-elle. Elle a aujourd’hui 20 ans et c’est par elle que tout a commencé. Elle nous a donné notre meilleur élément, Dreamer Délo, triple vainqueur de Groupe 2 et étalon. De même, j’ai gardé 'Etincelle' et j’ai racheté Céleste Délo, à 5.000 euros, trouvant que, présentée pleine de Brillantissime, elle n’était vraiment pas à son prix. En regard, mes autres poulinières ont toutes été vendues, soit à l’amiable, soit sur le marché de Deauville. C’est tout de même une page qui se tourne."

Il ne faut pas se cacher que le métier est de plus en plus dur économiquement. Une structure comme la nôtre est très lourde à porter, à plus forte raison par les temps qui courent - Elodie Mangeard de Barros

A la question de savoir ce qui motive ce retrait, la professionnelle ornaise répond : "C’est un ensemble de choses. D’abord, il ne faut pas se cacher que le métier est de plus en plus dur économiquement. Une structure comme la nôtre est très lourde à porter, à plus forte raison par les temps qui courent. Le pays ne va pas bien. Le coût de la masse salariale est devenu énorme. Dans notre activité, beaucoup de choses ont augmenté, comme les prestations vétérinaires, par exemple, et nos marges ont diminué. Aussi, cela devient très compliqué. Je suis, pourtant, d’un naturel optimiste, mais, en l’espèce, je suis inquiète pour l’avenir de la filière. J’aime toujours profondément les chevaux, qui, en près de vingt années d’élevage, m’ont fait vivre des moments extraordinaires, mais j’ai envie, désormais, d’en profiter différemment, de ne plus être en permanence sur le qui-vive, de ne plus devoir être branchée sur Equidia en boucle. J’ai retrouvé, dernièrement, le temps et le plaisir de monter à cheval. Et puis je suis la maman de trois enfants et je voudrais profiter un peu de ma vie de famille."

L’avenir du haras en suspens
Les poulinières pur-sang du haras s’apprêtent également à être dispersées, à Deauville, où, déjà, Channel (Nathaniel), lauréate du Prix de Diane (Groupe 1), en 2019, sous les couleurs de Samuel de Barros, l’époux d’Elodie Mangeard, avait été vendue, en 2023, pleine de l’étalon vedette Wootton Bassett, pour 1,2 million d’euros, à destination du Japon. Quant au haras, il reste, pour l’instant, la propriété familiale, mais rien ne dit qu’il ne sera pas à vendre le moment venu. Oui, décidément, c’est une page qui se tourne pour Elodie Mangeard et les siens.

Jungle York, vedette de la cessation
Le 5 novembre dernier, à Deauville, l’Elevage Délo a vendu douze de ses treize poulinières inscrites au catalogue, pour un total de 305.000 euros. Le prix le plus élevé a été affiché par Jungle York (Goetmals Wood), sœur des classiques Combattante (Sam Bourbon) –d’où la championne montée Intuition– et Texas Style (Goetmals Wood), présentée gestante d’Hohneck. Sur une enchère de Thomas Bernereau, la jument a fait tomber le marteau à 150.000 euros.

©Aprh
L'invaincue No Limit Delo en lice mercredi à Vincennes

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