Pleins feux sur le Prix du Bourbonnais Amérique Races Q2

Après le Prix de Bretagne – Amérique Races Q1 (Gr.2) et la révélation des quatre premiers qualifiés au Prix d’Amérique Legend Race (Gr.1), les choses sérieuses se poursuivent avec le Prix du Bourbonnais – Amérique Races Q2 (Gr.2) dimanche à Vincennes. À mesure que la grande échéance du dernier dimanche de janvier approche, la tension monte et la quête du précieux sésame devient d’autant plus attractive. Plusieurs concurrents seront donc observés avec une attention particulière. Comme il y a trois semaines, les quatre premiers seront qualifiés d’office pour le championnat du monde des trotteurs.

Que nous dit le palmarès de l’épreuve ?
Pour commencer, le doublé « Bourbonnais – Amérique » n’est que peu commun et réservé aux véritables champions. Ainsi depuis 1960, seuls huit chevaux ont réussi cet exploit le même hiver : Bellino II (hiver 1976-1977), Grandpré (hiver 1977-1978), Ourasi (hivers 1985-1986 et 1986-1987), Jag de Bellouet (hiver 2004-2005), Ready Cash (hiver 2011-2012), Bold Eagle (hiver 2016-2017), Face Time Bourbon (hiver 2020-2021) et Hooker Berry (hiver 2022-2023).

Notons également que sept des seize derniers lauréats du Prix d’Amérique avaient terminé premier ou deuxième du Prix du Bourbonnais quelques semaines plus tôt : Oyonnax (hiver 2009-2010), Ready Cash (hiver 2011-2012), Royal Dream (hiver 2012-2013), Bold Eagle (hiver 2016-2017), Bélina Josselyn (hiver 2018-2019), Face Time Bourbon (hiver 2020-2021) et Hooker Berry (hiver 2022-2023).

Le cheval le plus titré de cette épreuve n’est autre que le champion Ourasi, avec trois succès obtenus en 1985, 1986 et 1988. Lors de ses deux dernières victoires, le crack représentant la casaque de Raoul Ostheimer rendait vingt-cinq mètres sur la distance alors en vigueur de 2.650 mètres, ce qui renforce encore un peu plus la portée de son exploit. Depuis 2005, la distance du Prix du Bourbonnais est portée à 2.850 mètres.



Depuis 1960, seulement vingt-trois femelles figurent au palmarès du Prix du Bourbonnais : Masina en 1961, Lina en 1962, Parguerrière D en 1965, Quarina en 1967, Une de Mai en 1970, Vismie en 1971, Véronique R en 1972, Catharina en 1974, Clissa en 1975, Gamélia en 1978, Khali de Vrie en 1983, Pussy Cat en 1987, Queila Gédé en 1989, Fiesta d’Anjou en 1999 et 2000, Holographie en 2003, Mara Bourbon en 2005, Nouba du Saptel en 2007, Quarla en 2009, Private Love en 2010, Triode de Fellière en 2013 et Délia du Pommereux en 2018 et 2019. Nous remarquons que seules deux d’entre elles ont réussi à y réaliser le doublé.

Les mâles ont remporté onze des quinze dernières éditions, mais il faut rappeler qu’ils sont généralement bien plus nombreux au départ. Ainsi, en 2023, la grille de départ comptait 15 mâles pour seulement 3 femelles, et en 2024, 12 mâles pour 6 femelles.

Les conditions de cette course ont longtemps imposé un rendement de distance aux chevaux les plus riches. Ce n’est que depuis l’hiver 2016-2017 que cette règle a disparu. Ils ne sont pas nombreux à s’être imposés en rendant la distance. Le dernier à avoir réussi cet exploit n’est autre que Ready Cash, qui l’a même accompli à deux reprises, en 2011 et 2012. Avant lui, Mara Bourbon en 2005, Jag de Bellouet en 2004, Capitole en 1998, Ultra Ducal en 1991, Ourasi en 1986 et 1988, Belino II en 1976 et Catharina en 1974 avaient eux aussi réussi cette performance.



Du côté des hommes, Jean-René Gougeon voit son nom inscrit six fois au palmarès du Prix du Bourbonnais, que ce soit comme entraîneur ou comme driver. En tant que pilote, il remporte cette course avec les deux représentants de la casaque Montesson, Quarina en 1967 et Une de Mai en 1970, mais aussi avec le champion de Maurice Macheret, Belino II, en 1976, ainsi qu’avec Ourasi, le crack de Raoul Ostheimer, en 1985, 1986 et 1988. Comme entraîneur, il avait préparé Toscan, vainqueur en 1968 associé à son frère Michel-Marcel Gougeon, en plus de Quarina, Une de Mai et Ourasi.
Si celui que l’on surnomma le « pape de Vincennes » n’a pas de rival à se mesure dans le rang des entraîneurs, il doit toutefois partager le leadership des drivers avec Franck Nivard, vainqueur lui aussi à six reprises avec Quarla, une autre représentante Montesson, en 2009, Ready Cash en 2011 et 2012, Un Mec d’Héripré en 2015, Bold Eagle en 2016 et Délia du Pommereux en 2019. Le pilote originaire d’Avranches pourrait s’approprier seul ce record dans les années à venir, et pourquoi pas dès dimanche, puisqu’il sera associé au champion de Sébastien Guarato, Krack Time Atout (Face Time Bourbon).

Insolite : un dead-heat dans l’histoire du Prix du Bourbonnais !
En 2005, Super Light et Mara Bourbon, qui rendait elle vingt-cinq mètres, doivent se partager la victoire. Il s’agit du seul et unique dead-heat de l’histoire de cette épreuve. Au sulky du premier nommé, le Suédois Jörgen Westholm remportait son premier Prix du Bourbonnais, tandis que Jean-Pierre Dubois décrochait son deuxième succès en tant que driver, vingt-six ans après celui obtenu avec High Echelon.

Record victoires driver
◆ Jean-René Gougeon (x6) : Quarina (1967), Une de Mai (1970), Bellino II (1976), Ourasi (1985, 1986, 1988)
◆ Franck Nivard (x6) : Quarla (2009), Ready Cash (2011,2012), Un Mec d’Héripré (2015), Bold Eagle (2016), Délia du Pommereux (2019)
■ Yves Dreux (x3) : Balou Boy (1996, 1997), Insert Gédé (2001)
● Deux victoires dans la course : Michel-Marcel Gougeon, Jean-Pierre Dubois, Roger Baudron, Paul Viel, Jean-Michel Bazire, Jörgen Westolm, Anthony Barrier, Björn Goop, Eric Raffin

Record victoires entraîneur
◆ Jean-René Gougeon (x6) : Quarina (1967), Toscan (1968), Une de Mai (1970), Ourasi (1985, 1986, 1988)
■ Henri Levesque (x3) : Masina (1961), Oscar RL (1964), Upsalin (1969).
■ Jean-Michel Bazire (x3) : Fiesta d’Anjou (1999, 2000), Hooker Berry (2022).

Depuis 2021, le record du Prix du Bourbonnais est détenu par Étonnant, en 1’11’’4. Josh Power, lauréat l’an dernier, est celui qui s’en est le plus approché, avec la réduction kilométrique de 1’11’’5. À noter que, sur ce parcours et en rendant vingt-cinq mètres, It’s A Dollarmaker, vainqueur de la Finale du G.N.T. (Gr.2) en 2024, a fait mieux que le champion de Richard Westerink en faisant affiché 1’11’’2, tout comme l’avait fait le champion hongre Cleangame, qui rendait quant à lui cinquante mètres lors de l’édition 2020 du Prix de Brest (Gr.3).



Seulement trois trotteurs étrangers figurent au palmarès du Prix du Bourbonnais : Sea Cove, lauréat en 1992, Super Light, auteur d’un doublé en 2005 et 2006, et San Moteur, vainqueur en 2023. Depuis 2012, quinze trotteurs étrangers ont terminé parmi les quatre premiers de l’épreuve, à savoir Leben RL, 4ème en 2012, Marielles, 3ème ex aequo en 2013, Solvato et Kadett CD, respectivement 3ème et 4ème en 2014, Moses Rob, 2ème en 2015, Lionel, 2ème en 2016, Ringostarr Treb et Propulsion, 3ème et 4ème en 2017, Uza Josselyn, 4ème en 2019, Victor Ferm et Moni Viking, 2ème et 3ème en 2020, Rebella Matters, 3ème, et Zacon Gio, 4ème en 2022 et enfin San Moteur, lauréat en 2023, tandis qu’Ampia Mede Sm se classait 4ème.