© ScoopDyga Quel courage. Quelle détermination. Quelle pugnacité. Impala de Val a remporté le Prix Yvonnick Bodin (Groupe 3) en signant une "grosse performance" pour reprendre les mots de son entraîneur Pierre-Edouard Mary. Grand favori et unanimement désigné comme le cheval à battre, il s'est imposé en fort après avoir remporté plusieurs combats jusqu'à la ligne d'arrivée.
C'est un roc que personne n'a réussi à renverser. C'est un cap que personne n'a réussi à contourner. C'est une péninsule inexpugnable. La fameuse tirade du nez, dans Cyrano de Bergerac, a trouvé dans le Prix Yvonnick Bodin (Gr.3) une déclinaison hippique avec son vainqueur Impala de Val (Viking de Val) promu en sujet imprenable pour ses opposants.
Une lutte sans concession
Dès les premiers mètres de course, le ton est donné. Impala de Val et son jockey Jean Ferron n'ont qu'une obsession : prendre la tête pour imposer leur tempo. Premier problème et pierre dans la chaussure : Just For Back (Quinoa du Gers). Les deux font le trou avec le reste du peloton et Impala de Val obtient enfin le rail après six-cents mètres de lutte. Une première bataille est gagnée mais pas encore la guerre finale. Cela sera effectif après avoir tenu tête dans le final cette fois à Halicia Bella (Bold Eagle), l'assaillante de l'ultime partie.
1'11''6 : un top chrono
En signant la réduction kilométrique d'1'11''6, un chrono logique compte tenu d'un déroulement de course sous tension du départ à l'arrivée mais tout à fait remarquable sur une piste irrégulière alternant les parties fermes et assouplies par le dégel, Impala de Val reproduit une valeur à l'identique sa sortie précédente (1'11''5 sur le même parcours en tant que deuxième de Jéroboam d'Erable). Il signe aussi un chrono flirtant avec le record de l'épreuve, fixé l'an dernier à 1'11''5 par Filou d'Anjou (Otello Bourbon).
Le bonheur de Pierre-Edouard Mary
L'entraîneur mayennais est heureux et comblé. Pierre-Edouard Mary parle d'abord sur le podium de sa proximité avec Yvonnick Bodin, disparu accidentellement en course en 2001. Il est de la même génération, rappelant les courses de poneys faites ensemble. En qualité de jockey, Peter Mary avait participé, sans succès, par deux fois (en 2002 et 2003) à l'épreuve.
Le professionnel témoigne aussi son admiration pour son pensionnaire au micro d'Equidia : "On n’a pas eu la tâche facile. On ne nous a pas donné la course avec des opposants qui ont monté contre nous. Impala de Val a dû livrer une grosse passe d’armes en début de parcours (avec Just For Back) et a dû se "taper" les autres ensuite. Halicia Bella a été bonne. Jean (Ferron) a signé une belle course et elle n’était pas facile à gagner. 1’11’’6, la performance d’Impala est énorme aujourd’hui sur une piste qui n’est pas bonne. Elle est irrégulière avec des parties rapides et d’autres peu rapides. C’est le jeu et c’est pareil pour tout le monde. Je me répète mais Impala a sorti le grand jeu. Il est grand et fort."
Le rêve de l'entraîneur
Peter Mary anime un effectif contenu d'une quinzaine d'unités (hors 2 ans et yearlings). Sur sa tête de liste, il confie : "Tomber sur un cheval comme ça pour un entraîneur, c’est une chance énorme. J’espère que ce ne sera pas le dernier pour moi mais, au moins, j’aurai eu celui-là. Il faut maintenant le faire durer le plus longtemps possible. C’est un fils de Viking de Val. Ils sont là pour durer et j’en prends soin pour qu’il dure longtemps." Grâce à Impala (et aux autres éléments de son effectif), l'entraîneur mayennais signe sa plus grande année (14 victoires et 665.200 € cumulés). Il commente : "Je suis très content pour tout le monde et tout l’entourage du cheval. On termine bien l’année. J’ai une belle équipe autour de moi."
Jean Ferron face à la pression
Lad-jockey au service de Charley Mottier, Jean Ferron décroche ici son succès le plus prestigieux et sa 26ème victoire. Il est comme abasourdi dans les vestiaires après son sacre et nous confie alors : "Cela fait deux semaines que je ne pense qu’à cela. Maintenant que c’est passé, cela va mieux." Le jeune homme de 20 ans est libéré mais diminué. Il est en effet malade depuis quelques heures et n'a pu s'alimenter normalement avant la course. Voilà une fébrilité qui s'ajoute à la brutale chute de tension d'après-course. Entré à l’AFASEC de Graignes à 14 ans, dans le cadre d'un apprentissage chez Jean-Williams Hallais, Jean Ferron nous confie sur les courses, ses modèles et son parcours : "Mathieu Mottier est le professionnel qui m'inspire. Je sais qu’une carrière de jockey va être compliquée et je profite donc pleinement de ma carrière sympa d’apprenti. En fait, je me projette plutôt dans un avenir d'entraîneur. Ilton Royal est mon cheval de cœur car j’ai gagné ma première victoire montée à Vincennes avec lui."
© ScoopDyga| 7e | PRIX YVONNICK BODIN | ||
| M - 2700 m - Groupe 3 - 90 000 € | ||
| IMPALA DE VAL 1'11"6 | ||
| Viking de Val x Axelle du Noyer (Gobernador) | ||
| Jockey : J. Ferron - Entraîneur : P. E. Mary | ||
| Propriétaire : Ec. Jp And Co - Eleveur : E. Lambertz | ||
| 2e | Halicia Bella 1'11"7 Bold Eagle x Talicia Bella | |
| 3e | Harmonista 1'11"7 Vulcain de Vandel x Born To Be Star | |
| 4e : Gold Voice - 5e : Fleuron d'Acadie - 6e : Jazz In Montreux - 7e : Filou d'Anjou | ||
L'année XXL d'Impala de Val
Quelle année pour Impala de Val ! En 14 sorties, le représentant d'une association autour de l'Ecurie JP And Co (JP pour Jean-Pierre Derouet, l'un des deux fondateurs de la franchise V and B) s'est imposé 7 fois. Parmi ces succès (tous sous la selle), il y a un Groupe 2 et quatre Groupes 3. Avec 370.350 € engrangés en 2025, Impala de Val est le huitième trotteur le plus riche de l'année au sein du programme français. Il y a un an, il participait au Prix Yvonnick Bodin avec le dossard 3 et des gains de 266.340 €. Cette année, il était le candidat le plus riche au départ.
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