Quand l'Amérique s'invite à Deauville

Une bonne tenue d’ensemble et des résultats en hausse, par rapport à ceux de l’an passé, assortis d’un « top » à 190.000 euros, d’un achat marquant, émanant d’un éleveur américain, et d’une réduction d’effectif réussie. Tels ont été les temps forts de la vente de printemps, organisée par Arqana Trot, ce jeudi, à Deauville.

Après la vente, pour de bonnes causes, d’une quinzaine de saillies, au profit des associations Cadet Roussel et Les Copains de Guitoune, la vacation s’est animée avec le passage sur le ring des représentantes du Haras du Bois-Josselyn (lots 35 à 39). Ainsi le marteau est-il tombé à 60.000 euros, pour Jélina Josselyn (numéro 36), une trois quarts sœur de Bélina Josselyn, fille de Love You et d’une poulinière par Ready Cash, présentée qualifiée inédite. C’est le courtier Kamel Slimani (KS Courtage) qui s’est octroyé cette pouliche de 4 ans, pour le compte de la S.C.E.A. des Bissons de Jean Cottin.

Deux numéros plus tard, un autre courtier, Claude Guegan, enlevait, à 42.000 euros, une autre qualifiée inédite en provenance de l’élevage Bernard, à savoir Keylia Josselyn (lot 38), fille de Love You et d’une sœur de Return Money et Cristal Money. Or, Claude Guegan agissait là pour le compte d’un éleveur américain, ce qui n’est pas chose courante et ouvre des perspectives : « Depuis la visite de la délégation américaine, en France, au mois de juin dernier, précise le courtier français, Kevin Greenfield, ici présent, est à la recherche d’une pouliche de belle naissance, appelée à être inséminée en France, avant de rejoindre les Etats-Unis. Là, il a trouvé chaussure à son pied avec cette fille de Love You particulièrement bien née du côté maternel. Je suis satisfait que la collaboration entre Le Trot et les institutions américaines aboutisse à de telles concrétisations. »

Et Kevin Greenfield d’ajouter : « Je suis très heureux d’avoir été mesure d’acheter une pouliche française avec un tel « papier », dans le but de l’emmener aux Etats-Unis pour faire de l’élevage. A mes yeux, les programmes de sélection américain et français sont les meilleurs du monde et ce ne peut être qu’une bonne chose de voir les échanges entre les deux pays se développer. »

Animateur du Haras du Bois-Josselyn, Pascal Bernard se montrait très satisfait des résultats obtenus, déclarant, en guise de bilan : « Nous vendons quatre lots sur cinq, à des prix qui dépassent même les montants espérés. Je veux réduire mon effectif de poulinières, car j’en ai trop, d’autant que la nature me procure beaucoup de femelles, ces derniers temps. Le fait qu’un acheteur américain se soit manifesté et ait acheté une de mes pouliches nous ouvre des horizons. Nous nous devons, dorénavant, de raisonner de façon mondiale. »

On s'ouvre potentiellement de nouveaux horizons
Pascal Bernard top vendeur de cette Vente de Printemps

La vente atteignait, ensuite, son point culminant, via la triple lauréate semi-classique, gagnante des Groupes 2 Prix Une de Mai, Reine du Corta et Annick Dreux, Jamaïca Turbo (numéro 59), présentée dans le cadre d’une dissolution d’association. Après une belle bataille d’enchères, cette fille de Charly du Noyer et d’une proche parente du classique Axe des Sarts (Critérium Continental) frôlait le cap des 200.000 euros, faisant tomber le marteau à 190.000 euros. C’est la famille Souloy, au travers de la S.C.E.A. Ecurie Le Trémont, qui avait le dernier mot, achetant la part de l’associé sortant, en partenariat avec Louis Baudron ; il est prévu que la pouliche soit saillie dès ce printemps.
Peu après, la semi-classique montée Force Vive (numéro 63) était rachetée par son propriétaire, Jean-François Guillemin, à 105.000 euros. De même, les principaux lots délégués par l’Ecurie Hunter Valley, dans le supplément au catalogue, étaient repris par leur vendeur, qu’il s’agisse d’Isla Jet (numéro 72J), à 255.000 euros –tout de même !–, de Royal Crown (numéro 72I), à 140.000 euros, ou de Kingston (numéro 72F) et de Jorgio de Vandel (numéro 72H), au même prix de 55.000 euros. Le courtier italien Gaetano Pezone achetait, toutefois, pour 43.000 euros, la jeune poulinière, Come On Jet (numéro 72 E), fille de Goetmals Wood et d’une sœur de Quaker Jet, présentée pleine de Django Riff.

La réduction de l’effectif à l’entraînement d’Alain Roussel a ensuite occupé le devant de la scène, avec l’adjudication, à 44.000 euros, au bénéfice de l’agence de courtage de Thomas Bernereau, d’Imagine d’Ar (numéro 46), triple lauréate à Vincennes, par Village Mystic, puis avec celle, à 42.000 euros, de Just Built (numéro 49), un fils du très en verve Repeat Love, récent prometteur vainqueur en province, tombé dans l’escarcelle d’Emmnuel Allard, et, enfin, avec celle, à 57.000 euros, de Japonica (numéro 54), une talentueuse fille de Real de Lou, de la souche de Bold Eagle et Brillantissime, achetée par l’Ecurie Decoopman. Au sujet de son acquisition, le toujours actif Alexandre Decoopman explique : « Comme d’habitude, il a fallu se battre pour obtenir ce que l’on voulait. On reste dans le budget prévu. Je pense que c’est une pouliche qui peut gagner à Paris. Elle tourne autour du pot. Bref, son profil est intéressant et son « papier » est bon. Il n’y a « plus qu’à », maintenant. Elle va aller à l’entraînement chez Mathieu Varin. » Au total, Alain Roussel vend 13 de ses 19 représentants, pour un chiffre d’affaires de 208.500 euros.