Garancio Bello, un air de Corse en Normandie

Il y avait comme un air de Corse en ce premier dimanche de juin en Normandie quand bien même le soleil a tardé à faire son apparition sur l'hippodrome d'Alençon pour la 5ème étape du Trophée Vert. La raison ? La victoire de Garancio Bello sous les couleurs de Dominique Raffini, son propriétaire venu tout spécialement de Corse après l'avoir acheté au lendemain de sa faute dans une précédente étape du circuit sur les meilleures pistes en herbe. Alors que l'édition 2024 se distingue par le fait qu'il y a autant de vainqueurs que d'étapes, la troisième place du jour de Féline de Calvi lui permet de prendre la tête du classement général avec trois points d'avance sur Enzo du Klau et quatre sur le héros du jour.

Un gagnant d'étape du Trophée Vert venu tout droit de Corse, ce n'est pas commun, pour ne pas dire exceptionnel. C'est pourtant bien le récent parcours de GARANCIO BELLO (Boccador de Simm), le vainqueur de la 5ème étape ce dimanche sur l'hippodrome d'Alençon. Un parcours atypique pour le moins qu'explique Dominique RAFFINI, l'un des principaux propriétaires de l'Île de Beauté venu supporter sa nouvelle recrue en Normandie : "Je l'ai acheté après sa course dans l'étape du Trophée Vert de Fougères où il aurait gagné sans sa faute. Il répondait favorablement à plusieurs critères pour courir en Corse. La première est d'être un très bon spécialiste des pistes en herbe comme il le montre encore une fois aujourd'hui (lire dimanche)".

La Corse, Garancio Bello n'y a fait pour le moment qu'une apparition, victorieuse en l'occurrence puisqu'il s'est imposé d'emblée sur la piste de Prunelli Di Fium'Orbo, le 12 mai. Or, à la vue de son succès du jour, il n'est pas dit qu'il y retourne dans l'immédiat. "Il faut voir. C'est Jean-Michel (Baudouin) qui décidera, commente à chaud Dominique Raffini. Je l'ai envoyé chez Jean-Michel parce que on s'est laissé tenter par l'engagement. On n'hésite pas à voyager."
Des voyages liés au Trophée Vert, Garancio Bello pourrait donc bien en faire d'autres.
Ce ne serait pas pour déplaire à son jeune driver, Gauthier BAUDOUIN, même s'il n'était pas mécontent que cet objectif soit passé et atteint : "J'avais beaucoup de pression, vi-à-vis de mes adversaires du jour, moi qui suis apprenti, et vis-à-vis de mes parents qui m'ont fait confiance. Quand mon père m'a demandé si je voulais le driver, j'ai tout de suite dit oui. Je ne devais pas me louper et montrer que j'étais capable de gagner".
Sur la piste, le fils de cadet de l'entraîneur breton a géré cette pression, notamment quand son partenaire s'est élancé sur un petit temps de galop et a concédé du terrain, étant notamment très vite rejoint par l'un de ses principaux adversaires, ENZO DU KLAU (Prodigious). "Il a fait cela parce que j'ai voulu prendre quelques risques, justifie-t-il. Cela me fait dire qu'il y a deux ou trois réglages à effectuer. À mes yeux, il est capable de recourir une étape du circuit et doit même être sûrement en mesure de bien faire à Paris." Pour celui qui n'a que 19 ans, cette victoire, la 26ème de sa jeune carrière, est un moment à part. "Je ne sais pas si c'est la plus belle, commente-t-il. Celle à Vincennes avec KEA ISLAND est important aussi parce que c'était une course de pouliches et c'était plus une question de drive qu'aujourd'hui (lire dimanche)."

Un podium sous le signe de la jeunesse
Au départ de cette étape, Gauthier Baudouin et Noé PERRON avaient un point commun : être les deux seuls apprentis au départ. Sur la ligne d'arrivée, ils en ont un autre : monter tous les deux sur le podium. Déjà vainqueur de l'étape inaugurale du circuit à Écommoy au sulky de FELINE DE CALVI (Tag Wood) - la Corse est décidément très présente en Normandie ce dimanche -, le second cité termine en effet à la troisième place avec la jument entraînée par Loïc VAUBERT, laquelle fait la bonne opération de la journée au classement général puisqu'elle s'empare de la tête. "On était un peu déçu de sa course à Vire. Du coup, on a pris la décision de la courir de manière rapprochée. Elle court vraiment très bien et prend seule la première place du classement général", se réjouit le professionnel manchois.
Le podium de cette étape normand est complétée par HALICIA BELLA (Bold Eagle) qui, dans le sillage de Garancio Bello dans le tournant final, a semblé capable de lui porter une attaque décisive avant de s'incliner face à la supériorité de son adversaire. "Je regrette juste le fait qu'elle ait un peu tiré durant le parcours mais cela ne change rien à l'arrivée. Elle a trouvé plus fort qu'elle aujourd'hui (lire dimanche)", commente sportivement Antoine WIELS, alors que Adrien ERNAULT éprouvait de regrets avec HOBAMA (Cristal Money) qui n'a pas eu ses aises en dedans dans la ligne droite.


Prochaine étape : le dimanche 9 juin à Arras

D'où vient-il ?

Elevé par Rémi Boucret comme son nom l’indique, Garancio Bello (Boccador de Sim) a pour grand-mère l’une des juments souches de l’éleveur, Arnaga de Taloney (Quioco), laquelle lui a donné son premier bon cheval en Félicio Bello (Sancho Pança), titulaire de 11 victoires lors de ses 12 premières sorties en 1996 et 1997. Il s’agit de la grande souche de la famille Terrenoire qui a donné Quito de Talonay (Florestan). Dans la descendance d’Arnaga de Taloney, Rémi Boucret a obtenu Talicia Bella (Général du Pommeau), riche de presque 900.000 € de gains en compétition et mère au haras de... Halicia Bella (285.600 € de gains), dauphine de Garancio Bello dans cette étape d'Alençon.