Critérium Continental : nouvelle étape vers l'Amérique
Le Critérium Continental-Amérique Races Q3 (Groupe 1) est une compétition chargée d’histoire, au profil ayant sensiblement évolué au fil des années. Présentement, outre le prestige procuré par le titre lui-même, il vaut par le précieux billet qu’il offre à son vainqueur, au terme de son année de 4 ans, pour le triptyque à venir des grands internationaux du meeting.
Le Critérium Continental a eu plusieurs vies. Il a d’abord été une course dite, à l’époque, continentale, c’est-à-dire européenne. Avec le temps, sa distance a varié, passant de 2.600 mètres à 2.100 mètres, voire, pendant un temps, à 2.050 mètres. Son mode de départ aussi, mais il y a, néanmoins, belle lurette que l’autostart a été adopté, sur le tracé, à la fois rapide et sélectif, des 2.100 mètres de la grande piste de Vincennes. Le plus grand changement dans l’histoire de la course est, cependant, son déplacement dans le calendrier.
Une course à plusieurs vies
Durant des décennies, en effet, le Critérium Continental prenait place au cœur du meeting d’été. Autrement dit, il n’était pas l’étape vers le Prix d’Amérique qu’il est devenu aujourd’hui. Aujourd’hui, cela veut dire depuis vingt ans et le succès du suédois
Opal Viking (Turnpike Taylor), dans l’édition 2004. Autre variante : depuis 2020 et la victoire de
Gu d’Héripré (Coktail Jet), la compétition n’est plus seulement continentale, mais internationale, ouverte, donc, mondialement, non plus aux seuls concurrents européens.
Palmarès récent de la course
2023 - Jushua Tree (Bold Eagle)
2022 - Idao de Tillard (Severino)
2021 - Hohneck (Royal Dream)
2020 - Gu d'Héripré (Coktail Jet)
Un trio champion constitué d’Offshore Dream, de Bold Eagle et de Face Time Bourbon
Au cours de ces vingt dernières années, le Critérium Continental a servi de piédestal à trois gagnants du Prix d’Amérique Legend Race, entendons par là au cours du même hiver, sur la lancée de leur Critérium victorieux.
Offshore Dream a inauguré la série, à l’occasion du meeting 2006-2007.
Bold Eagle (2015-2016) l’a poursuivie et
Face Time Bourbon (2019-2020) l’a prolongée. Cela suppose, évidemment, un succès dès l’âge de 5 ans dans la Legend Race. Cela peut paraître tôt et, éventuellement, éprouvant pour un organisme tout de même encore jeune, mais il n’en a rien été pour ces trois-là, puisque chacun d’entre eux a réédité sa victoire « américaine » l’année suivante, réussissant la passe de deux.
De significatives énumérations
Sans parvenir à vaincre, d’autres ont eu un comportement remarquable dans l’épreuve vedette du dernier dimanche de janvier.
→ Qualita Bourbon, lauréate en 2008, s’est classée 3ème du Prix d’Amérique 2009
→
Timoko, gagnant en 2011, a conclu au 5ème rang du championnat de 2012
→ Gu d’Héripré, vainqueur en 2020, a conclu 3ème de Face Time Bourbon, en 2021
→ Hohneck, sacré en 2021, a terminé 5ème de l’édition 2022 de la Legend Race.
Ces énumérations sont d’autant plus significatives que tous les lauréats du Critérium Continental ne font pas forcément acte de candidature dans le Prix d’Amérique. Y compris, parfois, les plus prometteurs d’entre eux, à l’exemple de
Jushua Tree, le héros de l’an dernier, dans un « chrono » record de surcroît, mais qui ne s’en abstint pas moins le dernier dimanche de janvier.
Jean-Pierre Dubois, l’homme de la course
Jean-Pierre Dubois demeure le driver et l’entraîneur le plus titré de ce Critérium, qu’il a gagné cinq fois dans les deux rôles, grâce à Rangone, d’abord, en 1987, puis à Bahama, en 1993, à Extreme Dream, en 1996, à Hermès du Buisson, en 1999, et à Love You, en 2003. En outre, il est aussi l’éleveur ou le co-éleveur de quatre de ces cinq vainqueurs, seule Bahama faisant exception. En revanche, tous les cinq sont des gagnants de l’ancienne formule, estivale, de la course, là où Jean-Michel Bazire, son dauphin au palmarès des drivers, avec quatre distinctions – via Fripon Rose, en 1997, Koréan, en 2002, Rolling d’Héripré, en 2009, et Jushua Tree, en 2023–, s’est imposé dans les deux configurations.
Les tableaux d'honneurs
Drivers
◆ Jean-Pierre Dubois (x5) : Rangone (1987), Bahama (1993), Extreme Dream (1996), Hermès du Buisson (1999), Love You (2003).
◆ Jean-Michel Bazire (x4) : Fripon Rose (1997), Koréan (2002), Rolling d’Héripré (2009), Jushua Tree (2023).
Entraîneurs
◆ Jean-Pierre Dubois (x5) : idem que ci-dessus.
◆ Henri Levesque (x4) : Oscar RL (1962), Roquépine (1965), Upsalin (1968), Hadol du Vivier (1977).
©SETFJean-Pierre Dubois Record de la course
Jushua Tree, 1’09’’8 (2023).
Record mâle/femelle
Mâle : Jushua Tree, 1’09’’8 (2023).
Femelle : Doria Desbois, 1’10’’7 (2017).
Dubois, mais aussi Lécuyer et Quintin
L’élevage de Jean-Pierre Dubois a, certes, « fait fort » dans cette épreuve (N.D.L.R. : voir par ailleurs), mais on se doit de souligner aussi la belle réussite rencontrée par celui de feu Jean-Yves Lécuyer, victorieux avec
Upsalin, en 1968, puis avec les frères
Fakir du Vivier, en 1975, et
Hadol du Vivier, en 1977, de même que celle de l’élevage de la famille Quintin, du succès de
Rolling d’Héripré, en 2009, à celui de son neveu,
Gu d’Héripré, en 2020, sans oublier celui d’
Un Mec d’Héripré, en 2012.
Au cours de ces vingt dernières années, le Critérium Continental a servi de piédestal à trois gagnants du Prix d’Amérique Legend Race
De pères en fils ou en filles
Une demi-douzaine d’étalons, ayant gagné la course, ont ensuite produit un vainqueur de celle-ci. En la matière, la palme revient à
Amyot, le lauréat de 1970, père non seulement de
Mon Tourbillon, mais de Neuilly, au palmarès, respectivement, en 1982 et 1983. Mais il faut également mentionner
Sébrazac (1988), auteur de
Général du Pommeau (1998),
Extreme Dream (1996), d’où
Nijinski Blue (2005),
Love You (2003), géniteur de
Qualita Bourbon (2008),
Sévérino (2010), auquel on doit
Idao de Tillard (2022), et
Bold Eagle (2015), à l’honneur avec
Jushua Tree (2023).
Des visiteurs à la réussite mitigée
Depuis le déplacement de la course du meeting d’été au meeting d’hiver, assorti d’un droit d’entrée dans le Prix d’Amérique Legend Race, trois trotteurs étrangers, tous scandinaves, en ont été les lauréats, soit le suédois
Opal Viking, en 2004, le danois
Tumble Dust, en 2014, et la suédoise
Treasure Kronos, en 2016. Mais leur qualification n’a pas été suivie d’effet positif dans la « belle »,
Opal Viking déclinant l’invitation, tandis que les deux autres ne purent y figurer utilement. Par la suite,
Opal Viking prit cependant part à trois Prix d’Amérique, de l’âge de 8 ans à celui de 10 ans, pour une place de deuxième et une autre de cinquième.