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Actualité - 30.12.2024

Notre rétro 2024 : la saison de A à Z (volet 1/2)

L'année 2024 va se clôturer dans quelques heures. Il est temps de se retourner sur les douze mois écoulés pour dresser un bilan et inventaire de la saison. En déroulant les lettres de l'alphabet, suivant le principe de l'abécédaire, nous vous proposons une sélection, forcément subjective, des moments, événements et acteurs/trices qui ont fait l'année. Voici notre premier volet, des lettres A à M.

A comme annulations. Pour ceux qui douteraient encore du changement climatique, dont on avait pourtant pu voir les effets l’an dernier avec de forts épisodes de sécheresse, 2024, plus particulièrement son printemps, n’a pas échappé à ce phénomène avec, cette fois, des évènements pluvieux extrêmes concernant toutes les régions. Tant et si bien qu’au cours de la première semaine de mai, on ne comptait pas moins de 24 réunions impactées depuis le début de l'année entre annulations, reports et déplacements. Un record. La semaine suivante, la réunion du Trophée Vert à Bernay était interrompue après la troisième course en raison d’un violent orage. Par ailleurs, les infrastructures de plusieurs hippodromes ont été touchées, comme à Lyon-Parilly en avril (pluie) et en novembre (vent), à Laval, à Villeneuve-sur-Lot, à Nort-sur-Erdre, etc.

B comme Benjamin Rochard. Trois saisons après avoir tout juste passé la barre des 100 gagnants pour la première fois, le pilote angevin a évolué à un autre niveau encore cette saison. Avec près de 200 victoires à l’attelé et plus de 50 au monté, il obtient ses premières récompenses nationales, avec un Sulky de Bronze et un Étrier de Bronze, ainsi qu’une deuxième place au classement du Combiné, remportant aussi son premier Groupe 1 à l’étranger avec Izoard Védaquais (Bird Parker) dans le Harper Hanovers à Solvalla. Pour vivre une saison aussi riche, Benjamin Rochard, qui n’a pas encore 30 ans, n’a pas ménagé ses efforts. Il est en effet le pilote qui a le plus couru (près de 1.900 fois), soit une moyenne quotidienne supérieure à 5.

Benjamin Rochard est le pilote qui a le plus couru en 2024 (près de 1.900 fois), soit une moyenne quotidienne supérieure à 5.

C comme Chaunion. Françoise Chaunion en rêvait, Idao de Tillard l’a fait ! L’année du cinquantenaire de l’élevage normand créé par ses parents, André et Marcelle, dont elle a pris la suite à temps plein en 2014, un "Tillard" inscrit son nom au palmarès du Prix d’Amérique Legend Race. "Je la voulais tellement cette victoire ! C’est presqu’inimaginable même si, quelque part, je l’attendais au fond de moi, dira l’éleveuse normande dont la détermination ne l’a jamais quittée malgré les moments de doute. C’est une très large récompense pour des années et des années de travail. C’est évidemment un grand hommage à mes parents."

Je voulais tellement cette victoire dans le Prix d’Amérique ! (Françoise Chaunion)

D comme Délia du Pommereux. Le 11 février, une grande dame du trot de la dernière décennie tire sa révérence. À l’issue de la 102ème course d’une carrière débutée en janvier de ses 3 ans, la championne Délia du Pommereux (Niky) se retire de la compétition avec un palmarès riche de quinze victoires, dont deux au plus haut niveau dans le Prix de France Speed Race aux dépens du phénomène Face Time Bourbon à l’issue d’une course qui restera comme sa signature et le Paralympiatravet, et près de 1,9 M€ de gains. Élevée par son propriétaire Noël Lolic et cinquième produit de l’exceptionnelle Noune du Pommereux, dont la production a gagné plus de 4 M€, Délia du Pommereux a fait l’ensemble de sa carrière sous l’entraînement de Sylvain Roger.

E comme Esperanza Idole. C’est l’une des plus belles histoires de l’année et surtout le dénouement le plus incroyable. À huit heures du Prix de Cornulier, où Noël Langlois a un partant dans un Groupe 1 pour la première fois, le camion qui transporte Esperanza Idole (Quido du Goutier) est victime d’un accident de la circulation en raison du verglas. Par chance, la jument n’a rien. La mobilisation de son confrère Benoît Olicard lui permet de récupérer un autre camion et de filer vers Vincennes. Non seulement, la fille de la championne Fan Idole prend le départ avec Jean-Yann Ricart, victime lui-même d’une chute à l’entraînement dix jours plus tôt, mais elle fait beaucoup mieux encore. Elle subtilise en effet la victoire à Hirondelle du Rib dans les tout derniers mètres et donne au Sud-Ouest ce qui sera sa plus grande victoire de l’année.

F comme Face Time Bourbon. Après avoir été l’étalon le plus demandé en 2023, Face Time Bourbon s’affirme comme un reproducteur de tout premier plan avec seulement trois générations en activité. Il intègre ainsi pour la première fois en 2024 le top 10 national avec plus de 3,6 M€ de gains de sa production. Seulement devancé par son père Ready Cash aux classements des générations des 4 ans, au sein de laquelle il compte son premier gagnant de Groupe 1 avec Krack Time Atout, et des 3 ans, il devance son illustre géniteur chez les 2 ans où Mack de Blary qui, fort de ses quatre succès en cinq courses, se pose déjà comme l’un des principaux prétendants au prochain Prix Comte Pierre de Montesson-Critérium des Jeunes (Groupe 1). Cette réussite est internationale, avec des succès de ses produits aux USA mais aussi sur tout le continent européen, en Suède comme en Italie, où il est le père de First Of Mind et Frank Gio, respectivement premier et deuxième du Derby italien.

G comme Général du Pommeau. Le dimanche 9 juin, Général du Pommeau (Sébrazac) s’éteint à l’âge de 30 ans au Haras du Pays d’Auge où le champion coulait une paisible retraite, choyé par Régis Breux et son équipe. Avec la disparition du cheval de Jacky Grisanti et Jean Pichon, onze ans après celle de Jules Lepennetier, son entraîneur qui le façonna et l’amena au plus haut niveau en France et à l’étranger jusqu’à l’âge de 10 ans dans une osmose parfaite, les courses hippiques pleurent l’un de ses plus grands ambassadeurs et l’un de ses champions modernes les plus populaires. L’un des facteurs essentiels de sa carrière a justement été cette popularité qui a atteint son paroxysme le jour de sa victoire dans le Prix d’Amérique 2000.

Général du Pommeau a changé notre vie. Totalement ! (Jacky Grisanti)

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Esperanza Idole
H comme Horsy Dream. Il a été l'un des chevaux de l'année, portant au firmament la suprématie du Trotteur Français en Europe. Horsy Dream (Scipion du Goutier) a plus qu'ébloui à Solvalla, survolant batterie et finale de l'Elitloppet (Gr.1) en temps record (1'08''0 la finale) ! Intouchable d'avril à août, il a décroché quatre Groupes 1 après un hiver manqué à cause de problèmes respiratoires. Après un printemps et un été au sommet, sa saison s’est interrompue dès la première quinzaine d’octobre en raison d’un problème de santé qui l’a écarté de la compétition depuis. Arraché brutalement aux siens au même moment, Sylvain François, un de ses coéleveurs et copropriétaires, n’aura pas eu l’occasion de revoir son champion en piste.

Faire retentir la Marseillaise hors de la France restera comme un moment incroyablement fort. (Pierre Belloche)

I comme Idao de Tillard. La copie rendue par Idao de Tillard (Severino) au cours du meeting d’hiver 2023-2024 est parfaite, exceptionnelle même ! Alors qu’il n’a pas connu la défaite depuis le mois d’août précédent et fort de son succès dans le Critérium des 5 Ans, le champion dispute six courses, les remporte toutes et réalise une séquence fabuleuse en remportant successivement quatre Groupes 1 entre le 24 décembre 2023 et le 2 mars 2024, dont le Prix d’Amérique Legend Race et le Prix de France Speed Race dans un temps record (1’09’’4). Si la suite de sa saison n’a pas été aussi flamboyante, avec, notamment, un échec dans sa batterie qualificative de l’Elitloppet, ce qui montre toute la difficulté de se maintenir au plus haut niveau, le champion de Cyril Sevestre entraîné par Thierry Duvaldestin a pourtant bien marqué de son empreinte l’année 2024.

J comme Jeux olympiques et paralympiques. La grande séquence festive et populaire de l'année en France, lancée par une explosive cérémonie d'ouverture, a donné à voir de sensationnels jeux équestres dans l'incroyable écrin des jardins du Château de Versailles. Le bilan français s'établit à deux podiums par équipe, en argent en concours complet et en bronze en saut d’obstacles. Côté courses, la directrice générale du PMU, Emmanuelle Malecaze-Doublet, estime "l’impact négatif des JO sur les enjeux hippiques à 35 M€".

K comme Kalattine. C’est une histoire suisse dont l’Europe du trot est tombée sous le charme. Invaincue en 21 courses sur la piste d’Avenches, la suissesse Kalattine (Prodigious) se présente pour la première fois à l’étranger quand elle prend le départ le 27 septembre de l’une des deux batteries qualificatives au Grand Prix de l’UET à Vincennes. Ce soir-là, Krack Time Atout, double vainqueur de Groupes 1, doit sortir le grand jeu pour réussir à dominer du minimum la jument d’Henri Turrettini. Cette deuxième place lui ouvre néanmoins les portes de la finale. Même si, malheureusement, elle ne peut y défendre ses chances en se montrant nerveuse et fautive derrière l’autostart, l’aventure de Kalattine est l’une des belles histoires de l’année.

L comme Lady d'Auvrecy. À la fin du mois de novembre, la blonde championne Lady d'Auvrecy (Dorenzo) s'est éteinte à l'âge de 25 ans. Sa carrière restera à jamais associée à celles de Sébastien Baude son driver attitré et Franck Harel son entraîneur. Cette gagnante du Critérium des 5 Ans (Gr.1) remportera aussi sur la place internationale le Grand Prix de Wallonie (Gr.1) à Mons et la Finale de la Coupe du Monde de Trot (Gr.1) disputée cette année-là, en 2006, à Kazan, au Tatarstan. Elle se retirera au haras avec des gains supérieurs à 1,4 million d'euros. Franck Harel dans son hommage nous avait dit : "C'était extraordinaire de pouvoir vivre de tels moments à ses côtés. Elle avait beaucoup de caractère et n'était pas simple à gérer (...) mais, en course, ce n'était plus la même. Elle n'était pas grande mais avait un cœur gros comme elle."

M comme manifestation. Le 7 novembre 2024, les rues de Paris sont gagnées par la manifestation du secteur des courses contre le projet de surtaxation des paris hippiques. Jamais en dehors des périodes de guerre mondiale et de pandémie, les courses n’avaient baissé le rideau comme en ce premier jeudi de novembre. Plusieurs milliers de manifestants venus de toute la France font de cette mobilisation une journée fondatrice afin d’obtenir des pouvoirs publics des garanties sur le développement de la filière. "Une filière qui s’unit et agit avec cette solidarité, c’est exceptionnel", juge Thibault Lamare, le porte-parole des professionnels. C’est aussi l’occasion de rappeler aux parlementaires que "la filière hippique est la seule filière associative où des bénévoles, des sociétés de courses jusqu’à la présidence, s’investissent pour créer de la valeur. Nous sommes une exception mondiale" comme le souligne Jean-Pierre Barjon, le Président de la SETF, lors de l’une de ses prises de parole.

Une filière qui s’unit et agit avec cette solidarité, c’est exceptionnel. (Thibault Lamare)
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La manifestation du 7 novembre

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