... © Province Courses / Pauline Lefaucheux
Actualité - 30.07.2025

Elevage de la Tour de Vandel, Marc-Antoine Besnard

À un mois du lancement des ventes de yearlings qui s’enchaîneront à l’initiative des différents organisateurs des ventes publiques, nous vous proposons de rencontrer quelques-uns des préparateurs et présentateurs les plus présents du marché. Deuxième épisode : l’élevage de la Tour de Vandel.

Après le haras d'Ecouché, leader des présentateurs des ventes de yearlings (épisode 1 de notre série), place à un vendeur totalement différent. Riche d'une histoire réunissant une incroyable quantité de champions, de l’iconique hongre Iris de Vandel (Ura), né en 1974, au récent lauréat de Groupe 1 Hadès de Vandel (Ganymède), en passant par des classiques comme Eclair de Vandel (Sancho Pança), Qualmio de Vandel (Gobernador) et Saxo de Vandel (Coktail Jet), l’élevage de la Tour de Vandel est la création de la famille Besnard. La période actuelle est celle d'une transition avec l'entrée en scène d'une nouvelle génération "Besnard". Visage familier de la fratrie aux responsabilités, Marc-Antoine nous précise en préambule : "L’élevage de trotteurs n’est en fait qu’une partie de notre activité agricole globale, réunissant cultures et bovins. Nos parents sont encore très présents, aux côtés de mon frère aîné et moi-même. Plus tard, notre petit frère pourrait aussi nous rejoindre."

Fiche d’identité de l’Elevage de la Tour de Vandel
■ Début d’activité : actrice immémoriale des ventes de yearlings, la famille Besnard a, par exemple, réalisé un des tops de l'année 1982 avec Pallas de Vandel (Ura).
■ Nombre de yearlings présentés : 8 aux ventes d’Arqana Trot (9 inscrits moins 1 accidenté récemment).
■ Estimation du nombre de visites d’inspection : entre quinze et vingt au sein d'un public d'habitués.
■ Mode de facturation : préparation en mode interne même si l’Elevage de la Tour de Vandel peut aussi présenter des yearlings extérieurs "pour rendre service et avec un profil top et intéressant" selon les mots de Marc-Antoine Besnard.

24h au trot.- Quelle définition donner de votre activité ?
Marc-Antoine Besnard.- Nous sommes avant tout des éleveurs/vendeurs qui jouons totalement le jeu des ventes. Nous présentons depuis longtemps la totalité de notre production, à l’exception de quelques pouliches pour les conserver à l’élevage. Cette année, sur nos dix yearlings, neuf passeront à Deauville (huit en fait après que l'un d'eux se soit récemment accidenté). Nous n’avons gardé qu’une pouliche, Osaka de Vandel (Saxo de Vandel), la première fille d’Akayama (Prodigious) que nous avions achetée à la famille Roussel. Notre métier est d’élever les meilleurs chevaux de course possible avec le passage obligé par les ventes. On fait tout de A à Z. La base de notre alimentation provient à 90 % de nos terres, on fait du cas par cas avec chacun de nos élèves dans les rations pour qu’il n’y ait jamais de retard dans leur croissance par exemple. Nos poulains sont beaucoup manipulés, on les observe beaucoup.

Comment abordez-vous cette nouvelle saison de ventes ? Dans quel état d’esprit ?
M.-A.B.- Depuis que je vais aux ventes, on me dit que le marché est compliqué. Cette année ne déroge pas à la règle mais on ira comme d'habitude avec confiance. Evidemment, il y a des éditions plus difficiles que d’autres. Je trouve néanmoins que les clients sont toujours là et qu'il y a de plus en plus d’entraîneurs à jouer le jeu des ventes. Arqana Trot fait aussi un gros travail de prospection. La vente internationale est un vrai plus de ce point de vue. Il y a eu l’an dernier une appétence supérieure de la part d’acheteurs étrangers, notamment italiens, pour des bonnes pouliches françaises. Cette année, il devrait y avoir beaucoup d’intérêt pour les "Face Time Bourbon" et les derniers "Ready Cash". On aura un mâle de chacun.

Les attentes du marché, tant du côté des vendeurs que des acheteurs, ont-elles changé avec le temps ? Si oui, qu’avez-vous modifié à vos pratiques ?
M.-A.B.- Ce que les gens cherchent chez nous, c’est quelque chose de différent de chez les préparateurs qui travaillent beaucoup la mécanisation. Comme pour l’élevage du Bois Josselyn, les acheteurs viennent pour un label, une histoire, celle des "Vandel". Du coup, on n’a pas trop changé nos pratiques. Chez nous, on vient voir des poulains natures, pas très mécanisés. Notre métier n’est pas de les cadencer et de les travailler mais de les mettre beaux physiquement.
Par rapport au marché, il y a un point que je ne comprends pas trop, c’est l’appétence pour les jeunes étalons. Chez les bovins, dans la filière laitière par exemple, mon père m’a toujours dit qu’il faisait 90 % de taureaux confirmés et 10 % de jeunes dans une logique de testage, un peu comme un service rendu à l’ensemble des éleveurs. Suivant ce principe, la survaleur qu’on donne aux jeunes étalons me séduit de moins en moins même si je suis quelquefois obligé d'y souscrire pour des raisons commerciales. Cet attrait de la nouveauté, valable aussi au galop, est un des points sur lesquels il faut faire attention. Comme éleveur/vendeur, on peut être tenté par le commercial mais faire le choix des jeunes étalons peut aussi être dangereux pour nos élevages.

Selon vous, pourrait-on faire sans les vidéos et les dossiers vétérinaires, aujourd’hui ?
M.-A.B.- Pour moi, les vidéos ne veulent pas dire grand-chose et ne sont pas pertinentes pour juger les allures d’un yearling. Je comprends leur intérêt pour découvrir le physique d’un lot mais il ne faut pas leur donner plus de signification. Certains yearlings, dans un jour sans, peuvent faire une mauvaise vidéo sans relation avec leur qualité. En revanche le dossier vétérinaire est un super outil pour les acheteurs comme les vendeurs en apportant la transparence. Il peut y avoir un bémol avec certains vétérinaires qui sortent exagérément le parapluie à la lecture de radios par exemple. La perfection n’existe pas et il faut faire la différence entre les imperfections sans conséquences et celles vraiment à risque.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune éleveur qui se lance avec le projet de vendre sa production et celle des autres ?
M.-A.B.- Je suis moi-même jeune et il m’est difficile de donner des conseils. J’ai surtout des conseils à prendre. Ma chance est d’avoir pu compter sur la transmission de mes grands-parents et parents. L’important me semble être de savoir écouter et observer les personnes expérimentées. Dans tous les cas, il faut aussi faire en ce que l’on croit, défendre ses convictions, par exemple dans les croisements.

Quels indicateurs vous permettent de dire que vos ventes sont réussies ?
M.-A.B.- Le bon indicateur c’est le fait de tout vendre. On est d’abord vendeur. Quand on rachète, c’est qu’il n’y a pas d’acheteur(s) en face. Ensuite, les autres bons indicateurs sont de savoir que nos yearlings vont chez des gens sérieux et qu’ils rendront heureux leurs acheteurs. Le but est que tous nos lots trouvent le client qui croira en chacun d'eux.
© Province Courses
Antoine Besnard, père de Marc-Antoine

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