La partition génétique de Live To Tell

Live To Tell a décroché sa qualification pour le Critérium des 4 Ans (Groupe 1) en remportant le Prix Phaéton (Groupe 2). Or, il l’a fait avec la manière, en un temps record –1’10’’, sur 2.175 mètres–, au sein de sa génération. Comme Mystic Sonato, notre autre centre d’intérêt de la semaine, il provient des ventes de yearlings de Caen et, comme lui, il a pour ancêtre une jument de renom.

Pour Mystic Sonato, c’est la « Montesson » Capri, sa quatrième mère ; pour Live To Tell 1’10’’, c’est la « Hawas » Boadicée de Béval 1’17’’ (1989-Minou du Donjon), sa troisième mère. Entraînée par Ali Hawas et se produisant sous les couleurs de son épouse, Boadicée de Béval fut une championne sous la selle, formant, avec Yves Dreux, un tandem parmi les plus efficaces, à la première place dans trois classiques et dans quatre semi-classiques, soit, d’une part, les Prix d’Essai (Groupe 1), de Vincennes (Groupe 1) et des Centaures (Groupe 1), et, d’autre part, les Prix Pierre Gamare (Groupe 2), de Basly (Groupe 2), Louis Tillaye (Groupe 2) et Raoul Ballière (Groupe 2). Mais Boadicée de Béval possédait, aussi, une vraie classe d’attelage, ainsi qu’en témoignent ses accessits, avec Patrick Hawas cette fois, dans les Prix Marcel Dejean (deuxième) ou Gélinotte (troisième). Elle était d’ailleurs la demi-sœur d’un bon cheval attelé, Nahar de Béval 1’12’’ (Ganymède), qui s’octroya le Prix Jockey (Groupe 2) et une autre course, du même niveau, aux Pays-Bas.

Boadicée de Béval : une championne sous la selle, possédant également une vraie classe d’attelage
Boadicée de Béval a produit utilement, mais n’a pas engendré de sujet de sa trempe ou même s’en approchant un tant soit peu. Perle de Retz 1’14’’ (Cygnus d’Odyssée), la grand-mère de Live To Tell, fait partie de ses quatre ou cinq meilleurs produits. Gagnante à Vincennes et à Cabourg, placée une vingtaine de fois, pour un total de 88.000 euros, elle s’est signalée au haras en mettant bas Butch Cassidy 1’12’’ m. (First de Retz), hongre aux treize victoires et aux 350.000 euros de gains. Elle a eu Fabulous Sam, génitrice de Live To Tell, des œuvres de l’excellent Royal Dream 1’10’’. Fabulous Sam n’a pas couru, cependant, ni ne s’est qualifiée. Elle apparaît davantage à son affaire à la reproduction, même si Live To Tell est, pour l’heure, son unique vainqueur. Il ne s’agit, toutefois, que de son deuxième produit, avant Money Time, un fils de Fastissime restant à qualifier, Nikita Erca, une fille d’Hussard du Landret ayant déjà satisfait au test, dès le mois de juin, Ornella Erca, une femelle de Feliciano inscrite aux ventes de Caen, le mois prochain, et Pretty Boy Erca, un mâle de Golden Bridge né ce printemps.

La première production de Fifty Kalouma
Live To Tell est donc passé sur le ring caennais voilà trois ans, étant vendu 11.000 euros à Jacques Cottel. Il y représentait la première production de son père, le semi-classique fils de Ready Cash 1’10’’, Fifty Kalouma 1’12’’, sujet précoce, deuxième des Prix Emmanuel Margouty (Groupe 2) et Maurice de Gheest (Groupe 2) ou encore lauréat du Groupe 3 Prix de Rome, à Enghien. La carrière de compétiteur de Fifty Kalouma, descendant, en lignée maternelle, de la légendaire Gélinotte 1’16’’, fut interrompue sur blessure, à l’aube de ses 4 ans.

Le croisement dont provient Live To Tell allie, classiquement, les sangs de Ready Cash et de Love You 1’10’’. Il s’assortit d’un inbreeding sur le père de celui-ci, Coktail Jet (4x4), ainsi que sur l’américain Workaholic (5x4).