Hidalgo des Noés, le film de sa saison verte

Sa place de leader du classement général du Trophée Vert, Hidalgo des Noés la doit à son assiduité. S’il n’a pas réussi à remporter l’une des douze étapes auxquelles il a participé, le cheval de Stéphane Provoost a lutté semaine après semaine alors qu’il était contraint de rendre 50 mètres à chaque fois, sans oublier l’accumulation des déplacements. Lundi, lors de la troisième et dernière journée des Trois Glorieuses de Craon, Hidalgo des Noés devra remettre une dernière fois le cœur à l’ouvrage pour conserver sa place de numéro un. Retour sur le film de sa saison verte avec son entraîneur.

Au printemps de ses 8 ans, soit juste avant son entrée dans le Trophée Vert, l’expérience d’Hidalgo des Noés (Opium) sur le gazon se limitait à 5 courses. Disqualifié une fois, il n’avait pas terminé plus loin que quatrième, s’imposant sur la piste de Bernay. Même si on connaît sa sensibilité à ce type de challenge, pourquoi et comment Stéphane Provoost a-t-il eu l’idée et la volonté de participer au circuit des meilleures pistes en herbe avec son cheval ? "Il y a deux ans, j’avais eu l’occasion de le travailler sur la piste en herbe de l’hippodrome de Lisieux et il volait, répond-il. Je m’étais alors dit qu’il fallait vraiment que l’on retourne sur cette surface avec lui. Cela n’a pas pu se faire l’an dernier, car il était mal engagé. En revanche, j’ai décidé de jouer le jeu à fond cette saison à l'exception de la première étape à Oraison." Dans l'histoire du tournoi, New des Landes (Baccarat du Pont) avait lui aussi participé à 12 et 13 étapes lors de ses titres en 2007 et 2009, s'imposant à six reprises lors de chaque saison.

→ Tours (13 avril) - 2ème étape - 8ème
◆ La faute de l’entraîneur
"J’ai donné les mauvais ordres à James Lebouteiller. Il est venu à un tour de l’arrivée, mais cela s’est mal goupillé. C’est de la faute de l’entraîneur."
→ Vitré (27 avril) - 3ème étape - 2ème
◆ Le jeu à fond
"Il a été magnifique ce jour-là où il n’est pas battu de grand-chose. Ça m’a vraiment décidé à jouer le coup à fond, surtout qu’il avait bien tourné à droite. Or, à la base, ce n’est pas un super droitier. Cela lui ouvrait toutes les portes à cette corde."
→ Rambouillet (11 mai) - 4ème étape - 4ème
◆ De vrais combats aux 50 mètres
"Ce jour-là, il court correctement en finissant bien. Quand on court à 50 mètres à chaque fois, ça peut être de vrais combats. Ce n’est pas insurmontable. Mais, quand vous avez des chevaux qui sont devant au ras des gains, vous êtes sûrs d’être
derrière eux à l’arrivée. Cela peut être démotivant, mais j'ai déjà connu ça avec Tiger Danover dans le GNT."
→ Villeneuve-sur-Lot (25 mai) - 5ème étape - 4ème
◆ Mauvais choix
"Lana Henry a voulu recouler en dedans en face, mais elle s’est retrouvée derrière un cheval sur ses fins. Si elle reste dans le wagon de deux, je pense qu’il peut être 2ème de Joyce Delto qui était imbattable."
→ La Roche-Posay (1er juin) - 6ème étape - 9ème
◆ Mission impossible
"On avait décidé de le courir derrière, mais la course a été sans train et aucun rival nous a ramenés. Dans ces conditions, c’était mission impossible. C’est le jeu…"
→ Montluçon (15 juin) - 7ème étape - 4ème
◆ L’illusion de la victoire
"Il était très tendu au heat, mais Romain Derieux l’a mené à la perfection. J’ai même cru que cela allait le faire à l’entrée de la ligne droite, surtout qu’il a fallu serrer un peu les fesse au passage de route."
→ Arras (29 juin) - 8ème étape - non placé
◆ À oublier
"J’avais mis le sulky américain mais, dans les virages serrés, il tapait dans le pont. À oublier."
→ Carentan (6 juillet) - 9ème étape - 4ème
◆ Contrat rempli
"Il s’est bien fait ramener. C’est tout juste un peu dommage qu’il cafouille un peu dans le dernier tournant, mais il remplit son contrat."
→ Royan (20 juillet) - 10ème étape - disqualifié
◆ Le regret de l’année
"Le cheval était très bien au heat, ma driveuse (Lana Henry) confiante. Mais, en face, un boulevard se dessine en dedans où l’on avait décidé de ne pas aller. Sur le passage de route, il est déséquilibré et se met au galop. Je pense qu'il peut terminer 2ème sans cela. C’est le regret de l’année."
→ Bréhal (27 juillet) - 11ème étape - 5ème
◆ Valeur confirmée
"Il a eu un bon wagon pour le ramener. Il confirme qu’il vaut ces chevaux-là malgré son handicap de 50 mètres."
→ Nort-sur-Erdre (10 août) - 12ème étape - 9ème
◆ Trop dur
"Il doit ramener le wagon de trois en face au moment où ça monte. Il poursuit son effort dans le tournant final, mais ne peut aller jusqu’au poteau. Trop dur."
→ Montier-en-Der (24 août) - 13ème étape - 5ème
◆ Devancé par quatre chevaux du premier échelon
"On avait décidé de courir sage. En face, il est obligé de décaler à quatre. S’il est ramené plus loin, il peut finir un ou deux rangs plus près. Il est seulement devancé par des chevaux qui partaient 50 mètres devant lui."

Hannibal Tuilerie, seul rival pour le titre

À la veille de la finale, Stéphane Provoost dresse le bilan suivant : "J’ai joué le jeu. Mon cheval était content de voir autre chose. J’ai pu le déferrer. J’espère que cela va lui redonner un moral de gagnant. Dans la finale, c’est la seule fois où il ne va rendre que 25 mètres. On a essayé de l’amener au top pour cela. Il a travaillé mardi matin à la plage, il était parfait. Maintenant, tout le monde a visé cette course qui est la plus belle de l’année sur l’herbe. Je pense que le mien va partir très vite pour être tout de suite là et défendre chèrement ses chances. Ce serait dommage de perdre la première place tout à la fin. Mais ça peut arriver. Hannibal Tuilerie est meilleur que lui sur le sable". Pour s'emparer de la première place du classement général, Hannibal Tuilerie (Remember Jihem) doit impérativement s'imposer (les points sont doublés) et Hidalgo des Noés ne pas terminer dans les sept premiers.