Pierre-Désiré Allaire est décédé dimanche matin, à l’âge de 88 ans. C’est une figure des courses aux multiples facettes qui s’en va. Le breton laisse derrière lui une vie aux allures de roman et aussi une continuité par l’intermédiaire de son fils Philippe et de sa fille Elisabeth.
en photo ci-dessus : Pierre-Désiré Allaire face à Ready Cash au Haras de Bouttemont de son fils Philippe.
Il aura tout connu. Les sommets, notamment avec une victoire dans le Prix d’Amérique grâce à Grandpré, en 1978, et la disgrâce, concrétisée par une interdiction d’hippodrome pendant plus d’une décennie.
Il était l'homme de cheval par excellence, avec un œil expert exceptionnel et une connaissance encyclopédique des petites et grandes histoires du trot, notamment des anecdotes d’élevage et de certains mystères de la génétique du XXe siècle.
Pierre-Désiré Allaire est né en Bretagne au début des années 1930, à Pleslin, à quelques kilomètres seulement de Quévert où verra le jour quelques années plus tard un certain Jean-Pierre Dubois. Pierre-Désiré Allaire est décédé dimanche matin, à l’âge de 88 ans, à l'hôpital où il avait admis pour un œdème pulmonaire.
La carrière de Pierre-Désiré Allaire a été jalonnée de tant et tant de champions qu’il est difficile d’en dresser une liste exhaustive. Citons le premier Toscan, l’archi championne Une de Mai ensuite, puis Equiléo, Fakir du Vivier, Grandpré, Hillion Brillouard et plus récemment Kiss Melody, Gobernador ou encore Look de Star pour le compte de l'Écurie des Charmes.
Tout au long de l'après-midi, les messages d'hommage en la mémoire de Pierre-Désiré Allaire se sont multipliés, notamment sur les réseaux sociaux : "un orfèvre", "le vrai boss", "un grand", a-t-on pu lire.
Mais aussi : "sa vie est un long métrage co-écrit par Sautet et Verneuil, son titre : "le génie flamboyant"." (message de Guillaume Covès)
Après les premiers grands succès, lesquels s’enchaînaient dans les années 70, Pierre-Désiré Allaire se retrouve mêlé à une affaire de courses truquées en 1978 et se voit par la suite privé de ses licences d’entraîneur et de driver. Ce n’est qu’à la fin du siècle dernier qu’il effectue son retour sur les programmes. Au début des années 2000, il s'installe au Haras de Retz et prend les commandes de l’Ecurie des Charmes lancée par l’entrepreneur Lucien Urano (Tati, Pizza Pino notamment). Il connaît encore de grands succès avec Gobernador (Prix de France et de Paris), Jain de Béval (Critérium des 3 ans), Kiss Melody (Prix Capucine, Prix de l’Etoile, Grand Prix de l’UET), Look de Star (Critérium des Jeunes), Leda d'Occagnes (Prix d'Essai, Prix Orsi Mangelli) ou Nelson de Vandel (Critérium des Jeunes).
Jacques Pauc : « un personnage avec une double facette »
Journaliste hippique désormais à la retraire, Jacques Pauc a très bien connu Pierre-Désiré Allaire. Il a accepté de nous parler du professionnel mais aussi de l'homme qu'il était : « Quand j'étais jeune et que j'habitais à Joinville, j'allais souvent à son écurie. C'était un personnage et un grand homme de cheval. Il était fils, petit-fils et arrière-petit-fils de marchand de chevaux en Bretagne où il était voisin de Jean-Pierre Dubois. J'ai souvent dit que Pierre Allaire et Jean-Pierre Dubois était les deux faces de la même pièce. Pierre Allaire est parti de rien. Il a gagné au trot, en plat et en obstacle avant de devoir arrêter sa carrière de jockey car il a été victime d'un pneumothorax. Il s'est ensuite installé entraîneur au trot. Avant les autres, il a cherché à acheter des produits de Kerjacques dont bien sûr Toscan et Une de Mai. Il avait acheté cette dernière à Hippolyte Bernereau et avait été essayé la pouliche chez Michel Lemelletier. Sur la petite piste de celui-ci, il avait juste fait faire 200 mètres à Une de Mai mais il avait été impressionné. Elle avait eu les jarrets ponctionnés car elle était cagneuse mais elle allait droit. Or, il rappelait que l'on disait que si un cheval cagneux allait droit, c'était un crack. Il est l'un des seuls entraîneurs avec Henri Levesque, Charley Mills et, plus récemment, Jean-Michel Bazire, à avoir été premier et deuxième du Prix d'Amérique avec deux chevaux de son entraînement, en 1978 avec Grandpré et Fakir du Vivier. Il aimait acheter et vendre. Il savait surtout juger les chevaux. C'était aussi évidemment un personnage avec une double facette. Le matin, il était le premier levé, le premier dans la cour. Il travaillait beaucoup et améliorait les chevaux par le travail. L'après-midi, c'était le jeu, les manteaux de fourrure, les cigares. C'était un flambeur. Il disait d'ailleurs que le jeu lui a coûté la vie. C'est vraiment une page qui se tourne. »
Il est l'un des seuls entraîneurs avec Henri Levesque, Charley Mills et Jean-Michel Bazire, à avoir été premier et deuxième du Prix d'Amérique avec deux chevaux de son entraînement,
Jaccques Pauc à propos de Pierre-Désiré Allaire (ici en photo avec Django Riff)
À l’époque, venant de vendre tous les chevaux de mon écurie, je cherchais à en acheter d’autres.
Pierre-Désiré Allaire
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