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En bref - 13.03.2022

Les femmes du trot (#6/6) "Bien s’entourer de gens positifs"

Suite et fin de notre série sur les femmes et les courses. Après Virginie Boudier Cormy, Carole Thomas, Gabrielle Mombourg, Emma Callier, Cécile Martineau, Marie-Annick Sassier, nous vons proposons d'aller à la rencontre de Marie Ortolan Bar. Installée aux Etats-Unis depuis 2007, Marie Ortolan Bar a répondu aux questions de Pauline Lefaucheux, laquelle a réalisé les interviews de cette série.

24H au Trot.- Pour quelle(s) raison(s) avez-vous choisi le domaine hippique (animal, compétition, sport) ? Êtes-vous issue du milieu des courses ?
Marie Ortolan Bar.- J’ai commencé par l’école de jockey de Chantilly à 13 ans. Cela a été une période extrêmement difficile pour moi physiquement. Je tombais très souvent, j’étais toujours très fatiguée. Le directeur de l’Ecole me disait : "vous êtes trop fragile, vous n’y arriverez jamais". À l’époque je ne savais pas que j’étais malade (N.D.L.R. : elle découvrira plus tard qu’elle est atteinte d’une maladie congénitale doublée d’une maladie sanguine – lire plus loin). J’ai commencé mon apprentissage chez Guy Boillereau où j’alternais curage de box et baby-sitting (Jean Boillereau avait 2 ans). Mais mon rêve était déjà de travailler aux côtés de Monsieur Jean-Pierre Dubois. Il était pour moi, qui n’avais rien et lui était parti de rien, un précurseur dans tous les domaines. L’histoire de son travail sur les lignes droites, me passionnait. Je détestais et je déteste toujours tourner en rond sur une piste. Je ne sais d’ailleurs pas entraîner autrement qu’en ligne droite. Mais mon directeur n’arrêtait pas de me dire : "Si tu vas là-bas, tu vas mourir !" J’y suis quand même allée et c’est là-bas que j’ai trouvé ma voie. J’ai appris à entraîner des chevaux en m’adaptant à eux et pas l’inverse. Et Jean-Pierre Dubois m’a aussi transmis la passion de l’élevage. Aujourd’hui, ce qui me passionne c’est de préparer un jeune cheval, l’éduquer et de passer la main ensuite. La gloire ne m’intéresse pas, j’aime la paix et la tranquillité. Pour Cuatro de Julio, c’était différent il était tellement ingérable, autoritaire que je n’ai pas voulu le confier. Je ne suis pas la première femme française entraîneur aux États-Unis, la première a été Véronique Dubois.

Comment pourriez-vous définir votre métier ?
J’ai été très longtemps une petite main avant d’être entraîneur. Il ne faut surtout pas oublier d’où l’on vient. Parce que, qu’est-ce que c’est réellement que ce grand mot « entraîneur » ? C’est un acharnement, une passion, c’est comme entrer en religion. On sacrifie tellement, hommes comme femmes. Un entraîneur doit être partout, tout le temps. J’ai fait beaucoup d’erreurs mais j’apprends tous les jours de mes erreurs et surtout je me les pardonne pour avancer. Il ne faut pas rendre les autres responsables de ses erreurs, c’est trop facile. J’ai été une petite main qui a subi ça.

Parlez-nous de votre expérience chez Jean-Pierre Dubois.
J’ai eu la chance de m’occuper de très bons chevaux : Love You, Mara Bourbon, Goetmals Wood, Gobernador ou encore Ellymay (N.D.L.R. : une jument italienne du début des années 2000 qui a remporté de grandes courses en Italie, cataloguées Gr.1 aujourd’hui). Il m’a envoyé apprendre partout.

REPÈRES SUR MARIE ORTOLAN BAR
■ Française installée aux Etats-Unis depuis 2007
■ Formée à l’école de jockeys de Chantilly
■ Entraîneur de Cuatro de Julio, un des meilleurs 3 ans américains en 2021, au départ de l’Hambletonian
■ Vit dans le Kentucky


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