L'avenir de la filière se joue maintenant. Et c'est bien plus qu'une simple accroche d'article. C'est devenu une réalité indiscutable, les études menées par l'IFCE confirmant le sentiment répandu partout d'une difficulté grandissante de recruter ou/et de garder les effectifs : le marché de l'emploi est sous tension dans la filière courses. Une difficulté qui parfois se transforme même en impossibilité : "le développement de la filière est soumis au marché de l’emploi car nous ne manquons ni de chevaux ni de courses mais de salariés" a lancé Guillaume Herrnberger, directeur de l'emploi à l'Afasec, en guise d'introduction au premier Forum de l'emploi et de la formation dans les courses et l'élevage.
Un peu plus de soixante personnes ont assisté à cette journée d'échanges et de travail, puisque le but était de conclure avec trois actions réalisables dans les meilleurs délais afin d'instruire le changement (voir page 3), à ParisLongchamp, répondant présents à l'invitation de l'Afasec, de France Galop et de LeTROT. Des personnalités de tous horizons, ayant pour point commun d'être investies, concernées par la thématique de l'emploi dans la filière. On en veut pour preuve le slogan choisi pour illustrer la journée : "tous engagés pour les courses". La matinée a été dédiée aux prises de paroles de différents intervenants, de Pierre Pilarski en introduction aux constats implacables de l'IFCE, aux mises en perspectives avec d'autres secteurs d'activité via une table ronde réunissant des chefs d'entreprise d'envergure et enfin à un éclairage international grâce à Anna Powell.
Quelques morceaux choisis
Pierre Pilarski avec sa casquette de chef d'entreprise (franchisé de sept restaurants Mc Donald's en Haute-Savoie) a ouvert les débats sur le sujet des aspérités de la jeune génération : "Notre génération voulait réussir dans la vie, les jeunes veulent réussir leur vie, c'est très différent. Ce sont des sprinters pas des marathoniens en termes d'emploi : ils ne projettent pas aussi loin qu'on pouvait le faire. Aujourd’hui c’est à nous les employeurs de leur plaire, et non plus l’inverse. Hier les entreprises disparaissaient pour des problèmes de trésorerie ou d’impayés, demain je crains que des entreprises s’arrêtent faute de personnel. Le piège se refermant sur nous est mortel si on ne change pas."
Le changement n'est plus une option
Alors changer d'accord mais quoi ? En substance, changer l'essentiel voire tout. Le rapport sur l'attractivité des courses est sur ce point implacable (voir notre édition du 29 octobre dernier pour en connaitre les lignes principales). Mais des solutions existent et les conclusions du même rapport préconisent plusieurs leviers d'actions :
■consacrer du temps au management des parcours professionnels des salariés,
■travailler à une meilleure intégration des stagiaires en entreprise,
■optimiser les stratégies d'orientation vers les métiers des courses.
Trois recommandations principales qu'il est intéressant de mettre en perspective avec les recommandations proposées par les groupes de travail l'après-midi (voir page 3).
Un marché spécifique mais pas unique au monde
Vivant trop souvent en vase clos, le milieu des courses a du mal à se comparer avec d'autres secteurs d'activité, convaincu de présenter des spécificités introuvables par ailleurs. Pourtant si, bien sûr, et ce que sont venus expliquer Antoine Namand, Thibault Vautier et Alexis de Galembert tous confrontés également à des enjeux d'attractivité ("nos employés s'occupent de l'entretien de distributeurs automatiques et font jusqu'à 600km dans la journée chez Selecta"), de rétention ("les salaires sont un enjeu pour le tout le monde mais quand on augmente les salaires : le problème revient en permanence" chez La Fabrique Cookies) ou de développement ("toutes nos analyses prouvent que la formation continue et le travail en ressources humaines sont des composantes incontournables des entreprises modernes" pour Adecco - 500 000 recrutements par an -).
Les expériences autour de nous
Se comparer c'est aussi regarder ce qui se passe ailleurs que chez nous en France. Et là aussi, plusieurs méthodes et initiatives peuvent inspirer. Comme celle rappelée par Anna Powell de TfRI : "Une journée nationale de portes ouvertes des écuries de courses et d'élevage a été organisée en Angleterre et 11.000 personnes y ont participé. 95 % des participants ont déclaré avoir une image positive des courses de chevaux à l'issue de celle-ci !" Simple, efficace, peu onéreux. Êtes-vous prêts ?
Je retiendrai de cette journée le moment de vérité vécu par et avec Jean-Bernard Roth
Guillaume Herrnberger
Les conclusions des travaux en ateliers
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