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Actualité - 30.03.2022

Affaire de dopage présumé : quel bilan une semaine après ?

Il y a une semaine était lancée la plus grande opération "mains propres" dans les courses françaises. Vu l'ampleur de celle-ci, on attendait (attend) des réponses plus ou moins rapides. Huit jours plus tard, l’opération et l’affaire suscitent des interrogations comme celles relevées par ceux qui ont manifesté ce mercredi leur soutien à Yannick-Alain Briand à Salon-de-Provence.

1. Une affaire d’une ampleur inédite pour des résultats et pour l’exemple
Les moyens exceptionnels mis en œuvre en France mais aussi à l’étranger le mardi 22 mars et la dimension tentaculaire de cette affaire la placent, d’emblée, dans le cadre des grands faits divers. Les démarches policières et judiciaires sont là pour des résultats concrets mais aussi pour frapper les esprits. On est sur le double registre d’une affaire et de son exemplarité pour l’ensemble de la filière. Le communiqué de presse de Frédérique Porterie, procureure de la République du tribunal de Bordeaux, jeudi 24 mars, est clair à ce sujet. Sur les moyens, le document détaille : "Plus de 80 fonctionnaires de police, une équipe cynophile de la gendarmerie, des effectifs de la police basque et des carabiniers de Bologne étaient engagés, aux côtés de vétérinaires de la F.N.C.H. (Fédération nationale des courses hippiques), et d'inspecteurs pharmaciens des ARS (Agences régionales de santé)." Sur l’organisation, la Justice lève aussi le voile expliquant que l’opération de police judiciaire a été menée "par le service central des courses et jeux de la D.C.P.J. (direction centrale de la police judiciaire) et la D.Z.P.J. Sud-Ouest (direction zonale de la police judiciaire) sous la direction des magistrats de la JIRS de Bordeaux (juridiction interrégionale spécialisée)".

Le rappel des faits
22 mars : perquisition dans 30 lieux, en France et en Europe (Italie et France)
23 mars : 21 gardes à vue en France, 2 instructions à l’étranger (Italie et Espagne)
24 mars : 3 mises en examen. 5 autres personnes font l’objet d’un mandat d’amener pour être auditionnées à Bordeaux en vue d’une possible mise en examen ultérieure
25 mars : des produits relevés en sont divulgués ; une filière d’approvisionnement étrangère entre dans l’affaire avec l’arrestation en Italie d’un Maltais
26 mars : Jean-Laurent Dubord, un des trois mis en examen, parle dans Jour De Galop et défend son innocence
28 mars : 5 nouvelles mises en examen portent à 8 le total des personnes inculpées en France.
Une communication intense dans la logique d’exemplarité
La démarche judiciaire s’est accompagnée d'une forte volonté de communiquer sur les actions, les faits, en laissant diffuser très tôt des noms. Dès lors, comme dans les grandes affaires publiques et faits divers à fort couverture médiatique, la notion de présomption d’innocence a été largement occultée, voire bafouée. Même constat concernant le secret de la procédure. On retrouve ici la volonté des appareils judiciaire et policier de faire de cette affaire un marqueur fort dans la lutte contre le dopage. La démarche affichée est volontariste et affirmée comme telle par Stéphane Piallat, chef du Service Central des Courses et Jeux, qui déclare dès le 22 mars au Parisien : "Il faut arrêter avec la petite musique selon laquelle nous sommes sur des pratiques à la limite de l'irrégularité. Nous sommes là sur des produits totalement interdits et pas seulement quelques jours avant la course." Lequel déclare encore le lendemain à Jour de Galop : "Nous nous trouvons face à une situation où des gens n’ont pas eu des comportements acceptables vis-à-vis de la sincérité des courses et du bien-être animal. Nous ne sommes pas en guerre contre le système des courses. Nous voulons travailler pour le rendre plus propre et plus respectable."
Le timing concordant avec la montée en puissance du poison dopage
La volonté apparaît compréhensible en termes de stratégie à une période marquée pour les courses par la rumeur (insupportable et tout aussi destructrice) du dopage. Depuis plusieurs mois, le mal (celui de la rumeur) gangrène en effet les courses, notamment le trot de l’intérieur. Pour y répondre la société-mère a mis en place des actions en faveur d’une transparence accrue et du bilan de la lutte anti-dopage, ainsi qu’une campagne de présentation aux entraîneurs, dans les régions, des enjeux et des moyens de la lutte anti-dopage.
Des noms qui surprennent
Etiqueté d’hermétique et fermé, le milieu des courses (comme d’autres évidemment) est très largement sujet à la diffusion de rumeurs en tout genre. On a tout entendu mardi dernier sur des noms, des produits, des quantités. Dès lors que les noms ont été confirmés par la Justice (avec toutes les réserves évoquées plus haut sur la présomption d’innocence), les choses ont changé. L’adhésion de la recherche de tricheurs s’est assortie d’un grand "mais". Les noms en question ont plus suscité la surprise et la stupéfaction qu'autre chose. Au trot, les noms de Yannick-Alain Briand et de Sophie Blanchetière ont provoqué de nombreuses réactions d’incrédulité. Il en est de même au galop avec Jean-Laurent Dubord.

Ce mercredi : grande opération de soutien à Yannick-Alain Briand et défense de la présomption d'innocence
Le début de la réunion du GNT de Salon-de-Provence a vu une manifestation de très nombreux professionnels locaux en soutien à Yannick-Alain Briand et Sophie Blanchetière. Au noms de tous, Jean Uroz a pris la parole sur Equidia : "On est là pour manifester notre soutien à Yannick-Alain Briand qui est au centre d’une affaire très importante. C’est un garçon qui a des valeurs, qui est parti de rien et qui doit sa réussite à son travail et non à la triche et au dopage. Il est un exemple pour notre fédération et a été élu à l’unanimité pour nous représenter. Vous vous doutez bien que ce n’est pas un voyou, un truand ou un tricheur. C’est un garçon qui se retrouve en interdiction de travailler. Qu’il ne puisse plus exercer son métier, c’est le salir, salir sa famille et salir toute la profession. Tant qu’il n’y a pas eu de procès, il est innocent et on doit le laisser travailler. S’ils (les autorités policières et judiciaires) veulent chercher des dopeurs et des tricheurs, ils se sont trompés de cible. C’est pour cela qu’on soutient Yannick. Il est honnête et professionnel. On ne peut pas le priver de son métier alors qu’il est toujours innocent."

ci-dessous : La manifestation des professionnels du Sud-Est en soutien de Yannick-Alain Briand et Sophie Blanchetière. Deux messages : "soigner n'est pas doper" et "un présumé innocent devrait pouvoir exercer son métier"
©Scoopdyga
Le doute s'installe
Comment ne pas corréler de telles investigations et accusations avec l’analyse des résultats des inculpés ? Pour Yannick-Alain Briand, les bilans annuels sont marqués par une très grande constance. Sa dernière saison a été en léger retrait sur les précédentes (132 victoires en 2021 contre plus de 160 succès lors des quatre saisons précédentes). En début de semaine, quelques jours avant la manifestation de soutien à Yannick-Alain Briand, ce mercredi à Salon-de-Provence, Romuald Mourice, entraîneur dans la même région du Sud-Est, nous avait ainsi déclaré : "On est tous un peu sous le choc, surpris. Dans ce genre d’affaire, on est obligés de faire confiance à la justice et à nos dirigeants mais, de mon côté, comme la majorité des professionnels, je fais partie des gens qui font confiance à Yannick-Alain Briand. C’est quelqu’un de très respecté dans la profession, ça, c’est sûr. J’ai toujours été dans son ombre en termes de résultats mais je n’ai jamais pensé une seule seconde d’être battu par quelqu’un qui dopait ses chevaux. Il n’a pas des statistiques anormales, ses chevaux sont fautifs ou ne font pas l’arrivée comme chez tout le monde. Il ne faudrait que lui paie pour d’autres."

Les 8 personnes mises en examen en France (personnes présumées innocentes)
Luc Gabeur (entraîneur de galop), Baudouin Gabeur (fils du premier), Benoît Gabeur (vétérinaire), Jean-Laurent Dubord (entraîneur de galop), Yannick-Alain Briand et sa compagne Sophie Blanchetière (entraîneurs de trot), Bertrand Franquet (vétérinaire), Michel Crommer (pharmacien).
Placé sous contrôle judiciaire, ces personnes ne peuvent plus exercer une activité professionnelle en lien avec les courses. C'est ce qui explique que Yannick-Alain Briand ait perdu ses agréments d'entraîneur.
À l’étranger : un vétérinaire en Espagne, un pharmacien en Italie et Nicholas Cachia, un Maltais propriétaire de trotteurs arrêté en Italie

2.Alors y-aura-t-il un avant et un après le 22 mars comme on l'affirmait la semaine dernière ?
De par son ampleur même – rappelons encore si besoin qu’une trentaine de sites ont été visités, avec des ramifications en Italie et en Espagne – cette opération semblait devoir constituer un tournant dans la lutte contre le dopage dans le sport hippique. Une semaine plus tard, l’avant et l’après 22 mars 2022 que l’on imaginait légitimement ne semble pas plus se dessiner de façon aussi nette au gré des premières informations qui remontent et de la divulgation de noms de produits comme l’HEMO-15 ou le DMSO qui auraient été retrouvés lors de plusieurs perquisitions.

Il s’agit de produits connus dont le premier n’a plus d’autorisation de mise sur le marché français, tout en demeurant en vente libre dans l’Union Européenne. Leur révélation n’a pas manqué, si ce n’est d’interpeller, d’interroger au moins nombre de professionnels. Reste que la portée de cette affaire a incité certains représentants professionnels à prôner un changement des pratiques dans une logique de plus grande transparence. Les prises de paroles dans l’émission "Le Grand Débrief" sur Equidia dimanche dernier de Stéphane Meunier pour le SEDJ et François-Xavier de Chevigny pour l’Association des entraîneurs de galop tendent vers une volonté de faire évoluer certaines pratiques. "Dans le travail de filière que l’on a mis en place depuis des mois, il y a un sujet important qui est un combat de tous les jours : c’est l’image des courses et l’attractivité, défendait Stéphane Meunier. En début d’année, on a parlé qu’on avait du mal à avoir des salariés et que l’on devait donner une bonne image. On a besoin de nouveaux clients pour le PMU."

Trois jours plus tard, mercredi donc, trois associations d'entraîneurs (deux au galop et le SEDJ au trot) prenaient la parole par communiqué de presse pour confirmer leur engagement dans la lutte contre le dopage : "Nos associations ont toujours eu pour éthique de considérer que les personnes dont les faits avérés montreraient une volonté de tricher doivent être sanctionnées avec la plus grande fermeté. Nos associations ont toujours milité pour des courses propres et régulières. Et nous maintiendrons ce cap". Mais aussi qu'elles ne commentent pas une affaire en cours : "Nous souhaitons laisser aux enquêteurs et à la justice le soin de faire leurs enquêtes. Le secret de l’instruction ne nous permet pas de connaître avec exactitude les faits qui leur sont reprochés". Sur le sujet de la frontière entre soin et dopage, les associations précisent : "Nous devons définir avec ces acteurs (sociétés-mères, police et justice), avec simplicité mais précision, la frontière entre les soins dont tout animal a besoin et le dopage."

Retrouvez l'intégralité du communiqué par ce LIEN.

Le communiqué de presse des représentants des entraîneurs

3.UNE AFFAIRE QUI SOULÈVE DORÉNAVANT BEAUCOUP DE QUESTIONS

La naissance d’un dissensus entre les autorités judiciaire et policière et le monde hippique
Après les premières réactions d’applaudissement sur le principe et les fondements de l’opération, sont apparues plusieurs sources de malaise. Les professionnels se sentent persécutés pour de fausses raisons, avec la recherche de preuves "légères". Et dans deux grands registres.
■ Les preuves des écoutes (paroles, mots, formules, etc.) ont-elles été analysées avec discernement (capacité à comprendre le sens des actions ou propos dans un contexte particulier avec des données particulières et propres au système dont on parle) ? Dans Jour de Galop, Jean-Laurent Dubord plaide en faveur d’une incompréhension liée à une mauvaise interprétation de ses propos par les enquêteurs.
■ Les autorités judiciaires s'appuient sur une liste de produits dopants potentiellement différents de celle du milieu des courses. L’HÉMO-15 n’est pas agréé mais n’est pas non plus formellement interdit. Le monde des courses, dans sa vie au quotidien, s’est engagé dans certains interstices. Ses pratiques ne coïncident pas ou plus avec une lecture littérale et rigoriste des lois. La rencontre entre la théorie et la pratique n’a pas lieu complètement, laissant apparaître des zones de chevauchement où l’interdit légal devient pratique du quotidien. Le risque que met à jour cette enquête est que le milieu observé (les courses) et l’autorité judiciaire ne partagent pas les mêmes codes et les mêmes référentiels.





Notre ligne éditoriale : les faits, d'abord les faits
Depuis le début de cette affaire, la ligne éditoriale de 24H au Trot a toujours été la même : ne pas traiter l'affaire sans le développement de nouveaux contenus dûment confirmés par les différents acteurs. C'est aussi pourquoi, nous mettons en avant dans notre dossier la présomption d'innocence et ne diffusons les noms des huit mis en examen pour la première fois qu'aujourd'hui. C'est aussi pourquoi, nous donnons la parole à tous dans ce numéro, des représentants socio-professionnels à Stéphane Piallat, le chef du Service Central des Courses et Jeux. Mais puisque l'instruction doit être respectée, nous n'évoquerons plus ce dossier avant d'autre développement.












STÉPHANE PIALLAT : "IL Y A DES ÉLÉMENTS DE PREUVES TRÈS CLAIRS"

Stéphane Piallat est chef du service central des courses et jeux. Il a joué un rôle central dans l’opération mains propres et a aussi été l'interlocuteur privilégié des médias. Une semaine après, nous l’avons sollicité sur un premier bilan et lui avons demandé de réagir aux marques d’incrédulité exprimés par certains acteurs des courses.

24H au Trot.- Quel bilan actuel tirez-vous de l’opération du 22 mars dans laquelle vos services ont joué un rôle important ?
Stéphane Piallat.- Tous ceux qui ont été présentés aux magistrats aux termes des gardes à vue ont été mis en examen. Ils sont huit dans ce cas dont un qui est incarcéré, Michel Crommer (un pharmacien). Les autres sont libres mais sont sous contrôle judiciaire et font l’objet d’interdiction de leur activité professionnelle. Il y aura d’autres présentations dans quelque temps qui pourraient donner lieu à d’autres mises en examen. Il y a actuellement un travail d’analyse et d’expertise des produits prélevés qui continue et demande du temps. Il y a encore des déclarations à recouper.

Des réactions de professionnels ont fait état de produits cités dans vos perquisitions qui ne seraient pas interdits à leurs yeux, pointant un décalage entre les preuves accumulées et la pratique de la profession. Votre avis ?
Je pense que les personnes devraient regarder de plus près les listes de produits interdits. C’est inquiétant que les professionnels ne sachent pas ce qui est interdit. Il faudra qu’on m’explique comment on peut dire que l’HEMO-15 n’est pas interdit. Les professionnels ne peuvent pas ignorer ce qui est interdit et ce qui ne l’est pas. Les produits qui ont été trouvés sont des produits interdits, les pratiques sont des pratiques interdites et il y a un certain nombre de personnes qui ont reconnu ces faits. Il y a des éléments de preuves très clairs. Quand vous présentez huit personnes devant les magistrats et que tout le monde est mis en examen, c’est que le travail a été bien fait.

Que dire alors à ces acteurs des courses qui se disent surpris et inquiets ?
Les socio-professionnels peuvent être dans l’émotion, peuvent être dubitatifs, peuvent dire : "Vous en avez attrapé mais ce ne sont pas les bons". Il n’empêche que le résultat est là et, s’il y en a d’autres qu’il faut attraper, je suis ouvert aux informations et aux éléments visant d’autres acteurs du dopage. Nous avons travaillé en collaboration avec des experts des courses dont le laboratoire des courses hippiques – à qui soit dit en passant on reproche assez souvent de ne pas voir le dopage. Là, ils l’ont bien vu. Il n’y a vraiment aucun doute sur la qualité de notre travail.


Respecter la loi oui mais pour mieux la faire évoluer vers les pratiques ?
Au cœur de l'opération "mains propres", c'est bien dorénavant le sujet de la pharmacopée qui devient central. Le monde des courses a peut-être pris certaines libertés avec la législation (lire ci-dessous) ou la réglementation en l'état est inapplicable au quotidien, dans la réalité d'une écurie, compte tenu des exigences de compétitivité et de performances attendues ? "Soigner n'est pas doper" ont défendu ce mercredi les soutiens à Yannick-Alain Briand à Salon-de-Provence.

Le contrôle judiciaire : une condamnation d'office ?
En interdisant la pratique de leur métier à des personnes mises en examen mais bien présumées innocentes avant une éventuelle condamnation (ou un relaxe), c'est une condamnation d'office que l'on impose aux professionnels des courses. Là encore, les soutiens envers Yannck-Alain Briand sont vent debout contre cette décision. Une décision qui est pourtant un des fondements du système judiciaire pour permettre une instruction dans la sérénité.
L'indépendance de la justice est l'une des valeurs cardinales de notre démocratie. Les courses ne peuvent s'y soustraire sous prétexte de règles personnelles incomprises et donc d'une justice propre et dérogatoire. Mais la Justice doit aussi rendre des comptes à la société et ne pas condamner des innocents par une marche aveugle. L'affaire Outreau est bien sûr une triste référence en la matière et désormais citée par plusieurs acteurs des courses comme péril en devenir.


TRIBUNE : VOUS AVEZ DIT "OUTREAU" ?
par Thibault Lamare

Il me semble bien périlleux d’écrire sur un sujet aussi brûlant que celui du dopage et des affaires en cours. Se taire serait plus facile, plus tranquille mais le peut-on quand on craint que l’emballement d’un système entraîne des conséquences irréparables sur la vie de collègues, trot ou galop, avant tout jugement ?
La question est simple : peut-on "tuer" sans juger ?
Je n’ai pas d’amis proches ou d’intérêts particuliers menacés par ce qui se joue et mes interrogations partagées ici sont objectives. Le but n’est surtout pas de se prononcer sur des affaires dont je n’ai pas le quart des éléments mais le sentiment que l’entraîneur serait exempté de présomption d’innocence ne m’est pas acceptable.
Je souhaite une lutte antidopage implacable et radicale. L’apport de moyens importants par les pouvoirs publics pour ajouter l’investigation au volet du dépistage classique est une très bonne nouvelle. Mais plus on se veut dur et radical, plus on se doit d’être juste.
Est-il juste d’imposer la disparition professionnelle avant toute possibilité d’établir une proportionnalité entre les fautes et les sanctions, entre les délits et les peines ?
Est-il juste d’infliger la peine capitale professionnelle avant toute possibilité de se défendre et avant que ne soient établis les degrés d’intentionnalité et de responsabilité ?
Aujourd’hui, n’importe lequel d’entre nous pourrait-il subir pareil sort s’il était victime d’un abus de confiance de la part d’un vétérinaire ou d’un nutritionniste, d’un salarié ou d’un associé ?
Ce droit d’éliminer une entreprise doit-il exister pour renforcer la lutte antidopage, sur quelle expertise reposerait-il et serait-il la meilleure manière de cibler et éradiquer tout dopage avéré ?
Je ne le sais pas et je ne préjuge pas de la réponse.
Constituer une réputation attractive, un effectif compétitif et une équipe compétente peut prendre une vie et ma question est simple : l’entreprise d’un entraîneur de chevaux de course peut-elle être irrémédiablement démantelée et livrée au tribunal médiatique avant qu’un jugement tardif ne vienne finalement conclure que des sanctions moindres auraient été plus justes et mieux proportionnées ?
Défendre notre filière impose de placer les curseurs aux bons endroits en étroite collaboration avec nos ministères de tutelle. Ne pas le faire exposerait à d’irréparables erreurs judiciaires.

Est-il juste d’imposer la disparition professionnelle avant toute possibilité d’établir une proportionnalité entre les fautes et les sanctions, entre les délits et les peines ?
Thibault Lamare

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