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Actualité - 20.04.2022

Assises : les raisons d’un succès, l’expression des désaccords

Que penser des Assises de l’élevage ? Qu’en retenir ? Qu’en garder, que mettre de côté ? Le grand rendez-vous voulu par l’équipe dirigeante de LeTROT a donné lieu à de nombreux échanges et des prises de paroles engagées et passionnées. Il en ressort des visions d’avenir différentes, avec des options antagonistes quant aux choix du présent. Il reste que ces Assises ont aussi été un grand moment de rassemblement et de libre expression qui donne du grain à moudre, en termes de données, d’études, de lignes de conduite, pour travailler l’avenir.

Nous sommes cinq jours jours après les Assises de l’Elevage. Sans parler de bilan, qui nécessiterait de se référer à des objectifs prédéterminés, que penser de l’initiative ? D’abord que ces Assises ont été riches et intenses. Sur bien des plans. Par ses contenus et études d’abord. Il faut saluer ici la qualité des dossiers exposés et la haute maîtrise des intervenants dans leurs présentations. Personne (ou presque) ne peut prétendre ne rien avoir appris à ces Assises. Si la restitution des données de la consultation préalable à la manifestation n’a pas porté d’idées ou propositions inattendues, elle a eu le mérite de fournir un corpus quantitatif inédit sur l’ensemble des thématiques d’élevage. Voilà qui constitue désormais un référentiel appréciable et unique en son genre. Les résultats de la consultation restent d’ailleurs encore à explorer plus complètement tant leur exposé n’a pu être qu’en mode ultra synthétique – et ce sont là les lois du genre en conférence publique.

Des échanges nourris
La richesse n’est pas venue que des intervenants en charge des présentations. Elle est née des interventions de l’auditoire, questions et échanges. C’est là un autre motif de satisfaction avec la possibilité faîte à chacun de prendre la parole et de s’exprimer. La mécanique des tables rondes a parfaitement fonctionné de ce point de vue en s’ouvrant au public. Dans cette partie des échanges qui a constitué le cœur du déroulement des deux sujets les plus attendus de l’après-midi, c’est-à-dire l’opportunité d’ouverture le stud-book à un nouveau courant de sang et les enjeux du transport de semence, on ne peut que se féliciter de la liberté d’expression.
Les arguments techniques et juridiques notamment ont pu s’exposer, se mesurer voire s’affronter. Les opinions n’ont pas été censurées. Et c’est tant mieux. Si certains échanges sur les grands sujets d’avenir ont pu être soutenus, ils sont toujours restés audibles et finalement contradictoires dans le bon sens du terme. Là encore, c’est tant mieux.
Dans le même esprit d’ouverture et de variété des expressions, on se félicitera aussi des castings des tables rondes successives. Pas de pensée unique sur les différents sujets abordés. Un participant qui ne cachait pas être venu avec quelques réserves nous a confié samedi, au lendemain des Assises : "La liberté d’expression a été totale alors que je n’étais pas un convaincu de cette opération. Le fait de pouvoir entendre des points de vue opposés a été un élément extrêmement positif de ces Assises."

Accueil et visibilité
L’organisation mérite aussi d’être évoquée. Car la forme dans ce genre de rendez-vous est toujours au service du fond. L’organisation a incontestablement été à la hauteur de l’événement. Les conditions de participation en "présentiel" ont permis à chacun de voir, écouter et de s’exprimer au besoin. Les supports visuels, riches et nombreux, ont aussi accompagné toute la journée, sans fausse note, panne et décalage, tous ces maux qui frappent souvent les séminaires de ce genre. La dimension distancielle de ces Assises doit aussi être soulignée. Sa retransmission via les réseaux et Internet lui a donné une véritable audience – là encore avec les documents judicieusement exposés pour suivre au mieux les présentations et échanges. À 24H au Trot, notre équipe était dans la double configuration sur-place et à distance. Avec une égale qualité de couverture.

Ce qui a moins bien marché
Une telle journée ne peut s’exonérer de critiques, surtout dans le cadre d’une première édition. Les ambitions des Assises, par l’ampleur des sujets abordés, le nombre de thématiques et son "volume", de 9 heures à plus de 19 heures, soit plus de dix heures, ont peut-être voulu trop en faire. "Qui trop embrasse, mal étreint." La densité des sujets abordés a du même coup pu en pâtir. On a pu avoir l’impression de ne pas épuiser (dans son sens premier de mettre à sec) les choses et les débats sous la contrainte du temps. La faute à des sujets complexes et tellement structurants pour l’ensemble des acteurs que la possibilité de synthétiser, remettre à plat, comparer les avis et opinions n’a pu aller au bout de ses intentions.
Le format XXL de la journée porte en lui le germe de sa conclusion sous tension. Le dernier moment de la journée, consacré aux courses européennes en France et à la comparaison entre le système hexagonal et italien, est apparu en décalage avec les autres. Les intentions de dresser un parallèle entre une organisation des courses envié de par le monde (la nôtre) et celle d’une filière des courses italiennes en grande souffrance dans sa partie organisationnelle ont été perçues. La partie a sans doute eu du mal à trouver sa place et ses objectifs mal définis pour se dérouler dans la sérénité. Avec un auditoire fatigué (légitimement) en fin de journée, après près de dix heures de présence, distrait par ailleurs par la réunion de courses qui avait commencé, l’exercice a paru décalé. C’est comme un rajout qu’on s’impose dans la précipitation aux termes d’une journée ultra chargée. Tout ceci n’a fait que nourrir des colères de la part de certains professionnels. Bref (une quinzaine de minutes) au regard de l’ensemble de ces Assises réussies, ce moment final, globalement manqué et éruptif, ne doit pas faire oublier la richesse des moments précédents.

Vers des Assises de l'Élevage 2 ?
Et si une nouvelle édition devait avoir lieu. Nous pensons que la question du calendrier pourrait être améliorée. Positionnée au cœur de la saison d’élevage, quand les poulinages et les saillies battent leur plein, cette première édition a probablement été privée de participants tenus par leur activité. Pourquoi ne pas imaginer un tel rendez-vous à l’automne ? Lors d’un moment propice à la réflexion et aux projections. Et pourquoi pas dans une séquence ventes/Assises qui permettrait de mobiliser par concomitance tous les acteurs de la filière de l’élevage ? Quant au lieu, les enseignements de la première édition apportent une réponse. Vincennes coche bien des cases, sur les plans techniques, d’accessibilité et de centralité. Vincennes doit rester la maison de tous, y compris celle des éleveurs.
Nous avions commencé par des questions. Que penser des Assises de l’élevage ? Qu’en retenir ? Qu’en garder, qu’en jeter ? On peut encore ajouter : et si l'élevage du trot, fort de ce succès global, pérennisait un grand rendez-vous du genre ?

La table ronde de l'après-midi sur le transport de semence, un moment nourri d'échanges avec la salle.

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