Inscrit au programme de ce samedi, à Argentan, le Critérium de Vitesse de Basse-Normandie est une course atypique, voire unique en son genre, sur le territoire français, ne serait-ce que parce qu’elle est disputée sur le mile, mais encore parce qu’elle se déroule corde à droite. Créée voilà un peu plus d’un demi-siècle, elle a une histoire déjà dense et riche, témoin, à la fois, de son attrait et de son attractivité. Du fait même de sa spécificité et de son originalité, le Critérium de Vitesse de Basse-Normandie est également une étape sur la route d’autres destinations, y compris européennes.
Un peu d'histoire
La création du Critérium de Vitesse de Basse-Normandie remonte à 1969. Après d’importants travaux, le dimanche 22 juin de cette année-là, l’hippodrome ornais d’Argentan inaugure ses installations fraîchement rénovées, sous la houlette du président Adrien Besnouin, aux couleurs du galop et des sports équestres, assisté d’Albert Rayon, le grand éleveur de trotteurs, localement implanté, que l’on sait. L’événement est d’importance, à tel point que se déplacent, pour cette première édition, les récents protagonistes du Championnat Européen –aujourd’hui Prix René Ballière–, disputé quelques jours plus tôt, le lundi 16 juin, à Vincennes. Il y a là Tidalium Pélo, le vainqueur, et presque tous ses dauphins : Tabriz, Upsalin, Une de Mai, Toscan…
C’est simple : rien que des chevaux de Prix d’Amérique –gagné par Tidalium Pélo, à deux reprises, ainsi que par Upsalin et Toscan, tandis qu’Une de Mai, grande malchanceuse dans cette course, s’y plaça tout de même quatre fois–, voire de Prix de Cornulier, doublement remporté par Tabriz, également troisième, puis quatrième du Prix d’Amérique. Autrement dit, quel plateau dans l’Orne, en ce premier dimanche de l’été ! Le public se presse et, d’une certaine manière, le ton est donné : le Critérium de Vitesse de Basse-Normandie part sur de hauts fondamentaux. Les courses importantes n’ont pas l’appellation de Groupe, à l’époque, mais celle-ci, à la lumière de sa participation, pourrait être labellisée Groupe 1, même si sa dotation –40.000 francs, soit environ 6.000 euros–, n’est pas comparable avec celle, par exemple, du Championnat Européen (Prix René Ballière), alors fixée à 200.000 francs, à savoir quelque 30.000 euros.
en photo Up And Quick, lauréat en 2017 et dernier vainqueur de Prix d'Amérique au palmarès du Critérium de Vitesse de Basse-Normandie. Il est aussi le détenteur du record de la course : 1'09''4.
69, année initiatique : on part sur des bases élevées !
La distance choisie est le mile, c’est-à-dire 1.609 mètres, une distance atypique, en France, sinon en Europe. C’est encore vrai aujourd’hui, même si le Critérium de Vitesse de Basse-Normandie a désormais trouvé sa place au sein du Challenge du Trot à Grande Vitesse (TGV - voir ci-contre). A posteriori, on ne croit pas si bien dire, car, dès l’édition initiale du critérium normand, Tidalium Pélo, son vainqueur, va créer la sensation, s’imposant dans la réduction kilométrique de 1’14’’7. C’est tout bonnement, en son temps, le deuxième meilleur chrono européen, après celui réalisé par le crack Jamin, neuf ans plus tôt, à Enghien, crédité de 1’14’’4, sur la même distance, lors de sa victoire, hivernale, dans le Critérium International. Par rapport à Jamin, Tidalium Pélo a cependant bénéficié du concours de l’autostart, utilisé au départ, dans le cadre, voulu, d’une vraie course de vitesse. Historique, l’arrivée est complétée, dans l’ordre, d’Une de Mai, Tabriz et Toscan. Au risque de nous répéter, une arrivée de Prix d’Amérique ! Ce sont là les bases de lancement les plus appropriées qui soient, dans un contexte franco-européen s’ouvrant un peu plus chaque jour, notamment aux tournois de vitesse. L’événement garde, cependant, sa typicité, ne serait-ce que du fait d’une compétition disputée corde à droite, une relative rareté, du moins à ce niveau.
De même, sa localisation, puisant aux racines du trot, en Normandie, en fait sa caractéristique, n’ayant, en vis-à-vis, pour rivaliser, dans la discipline du trot attelé, que l’hippodrome de Caen et son Prix des Ducs de Normandie. Rappelons, en prolongement, que le plus ancien classique du programme français, le Saint-Léger des Trotteurs, sous la selle, est normand –caennais, en l’occurrence– et que l’une des compétitions les plus importantes du circuit de sélection du temps jadis était le Derby de Rouen, autre étape normande. Cela pour souligner l’authenticité de l’ancrage régional du Critérium de Vitesse de Basse-Normandie, course, en fin de compte, de création relativement récente, mais s’inscrivant dans un contexte géographique et historique au long cours.
Ce Bello Romain ici avec son driver attitré Anthony Barrier avait remporté la course l'an dernier avec Mathieu Mottier
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