Inès des Rioults : une famille en or !
Inès des Rioults 1’13’’ m. (Carat Williams) avait fourni une performance de premier plan dans le Prix de Vincennes (Groupe 1), à la fin de l’année dernière, s’y classant deuxième d’Idéale du Chêne. La protégée de Jean-François Senet n’avait cependant pas vraiment confirmé par la suite. Il aura fallu ce périple caennais, à la faveur d’un Prix Henri Ballière (Groupe 2) qui prépare, rappelons-le, au Prix du Président de la République, pour qu’elle se retrouve pleinement et remette sur le devant de la scène une famille maternelle de qualité, mais un peu oubliée.
Inès des Rioults appartient à la production initiale de Carat Williams 1’10’’ (Prodigious), authentique champion, gagnant de 1,2 million d’euros et de dix-neuf courses, en quelque quatre-vingts sorties, de 2 à 9 ans. Le titre majeur de Carat Williams est sa victoire dans le Critérium des 5 Ans (Groupe 1), aux dépens de Charly du Noyer (Ready Cash) et Coquin Bébé (Rancho Gédé), mais il compte aussi sept succès dans des Groupes 2, à 4 et 5 ans, à la faveur des semi-classiques Prix Octave Douesnel, Ovide Moulinet, Robert Auvray, Henri Levesque, Louis Jariel, Jockey et Marcel Laurent.
Les Rioults : l’élevage Plessier, dans la continuité
Ayant pris le relais de son père, Jean-Claude, Gérôme Plessier est le présent animateur du Haras des Rioults, basé, non loin de Lisieux, à Saint-Martin-de-Mailloc. Il y veille, pour son compte, sur une demi-douzaine de poulinières et leurs produits, auxquels s’ajoute un lot de juments de pension. Le classique
Cahal des Rioults 1’11’’ (
Password), vainqueur des Prix Maurice de Gheest (Groupe 2) et de Tonnac-Villeneuve (Groupe 2), en prélude à une place de troisième dans le Critérium des 4 Ans (Groupe 1) est l’autre performer phare issu de l’élevage maison, en prélude à
Inès des Rioults.
Carat Williams : tout près, d’emblée, d’un historique doublé
Sujet particulièrement tenace, il a été trois fois à l’arrivée du Prix de Paris, quatrième, puis troisième et, à nouveau, quatrième, bataillant régulièrement avec l’élite des chevaux d’âge, à partir de sa sixième année. Fils de l’étalon de tête
Prodigious 1’11’’ et d’une jument par
Sancho Pança 1’15’’ issue de la prestigieuse souche des « Williams », il a plus d’un atout dans son jeu à la reproduction et il commence fort bien sa carrière d’étalon, puisqu’il y a donné d’emblée
Idylle Speed 1’11’’, lauréate du Critérium des 3 Ans (Groupe 1), l’hiver dernier, une semaine avant qu’
Inès des Rioults ne s’empare de la deuxième place du Prix de Vincennes (Groupe 1), ce qui signifie qu’il est passé tout près, d’entrée de jeu, d’un historique doublé classique. Les semi-classiques
Ilga de l’Ormerie 1’12’’ m.,
Ibaya des Forges 1’12’’ et
Ivresse de Blary 1’13’’, elles aussi des femelles, sont les autres fers de lance de sa première production, tandis que la deuxième est emmenée par le précoce et doué
Juninho Dry 1’14’’, déjà deux fois vainqueur de Groupe 3 et double placé de Groupe 2.
Viking’s Way, Jiosco, Buffet II : un flamboyant trio de pères de mères
Nelly des Rioults 1’16’’, la mère d’
Inès des Rioults, s’est imposée à quatre reprises, en province, se plaçant, montée, à Vincennes, et a glané un peu plus de 47.000 euros. La gagnante du Prix Henri Ballière est son septième produit et son deuxième vainqueur, après
Vandel des Rioults 1’17’’ (Nelson de Vandel), lauréat à Cagnes-sur-Mer.
Diva des Rioults 1’13’’ (Lilium Madrik) n’est, quant à elle, pas parvenue à vaincre, mais elle a pris une trentaine d’accessits, pour presque 40.000 euros de gains. Le dernier produit répertorié de
Nelly des Rioults est
Joyce des Rioults, une fille de
Cahal des Rioults présentement âgée de 3 ans, qui reste à qualifier.
Nelly des Rioults affiche une remarquable séquence de pères de mères, allant de
Viking’s Way 1’15’’, son père, à
Buffet II 1’14’’, son arrière-grand-père, en passant par
Jiosco 1’15’’, son grand-père.
Il s’agit là d’un trio d’étalons de tête, qui constitue, évidemment, un sérieux apport dans le bagage génétique de la jument.
Diva des Rioults 1’15’’, la deuxième mère, qui porte le même nom, à vingt-deux ans d’intervalle, que sa petite-fille ci-dessus évoquée, a gagné quatre courses, dont trois à Paris, et près de 100.000 euros.
Nelly des Rioults a été sa meilleure contribution à l’élevage, avec le frère cadet de celle-ci,
Quartz des Rioults 1’15’’ (Jaïn de Béval), vainqueur de deux tournois provinciaux. Les deux mères précédentes,
Tania du Buisson 1’23’’ et
Nina du Buisson 1’22’’ (Stablinski AL), proviennent, comme leur nom l’indique, de l’élevage, réputé, de Bertrand Deloison. Elles sont gagnantes, mais n’ont eu que peu de produits –deux, pour l’une ; trois, pour l’autre–, sans grande réussite, qui plus est. Il faut, en fait, remonter à la sixième mère,
Monnaie d’Or 1’21’’ (Christiana), pour trouver une individualité sortant de l’ordinaire, gagnante de huit courses et troisième du semi-classique Prix Victor Régis (Groupe 2).
Monnaie d’Or est, en outre, la grand-mère du classique
Quartz du Buisson 1’16’’, qui fut deuxième du Prix Capucine (Groupe 1), aujourd’hui Prix Albert Viel.
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Prodigious 1'11''1
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Goetmals Wood 1'11''9
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Carat Williams 1'10''7
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Imagine d'Odyssee
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Miss Williams 1'16''9
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Sancho Panca 1'15''2
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INES DES RIOULTS
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Quara Williams 1'17''1
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Viking's Way 1'15''6
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Mickey Vicking (US)
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Nelly des Rioults 1'16''2
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Josubie 1'19''1
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Diva des Rioults 1'15''0
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Jiosco 1'15''8
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Tania du Buisson 1'23''1
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©Aprh La descendance de Houpette d’Or
Monnaie d’Or est elle-même une fille d’
Aigle d’Or 1’26’’ (Karoly II), bonne gagnante de sept courses et mère d’un autre sujet semi-classique en
Kristian d’Or 1’20’’ (Boum III), deuxième d’une édition du Prix Raoul Ballière (Groupe 2).
Aigle d’Or est également l’ancêtre du classique
Kopaulo 1’15’’, troisième des « Dubois »
Kinder Jet et
Kaisy Dream dans le Critérium des Jeunes (Groupe 1), et du valeureux cheval du Centre-Est
Oképaulo 1’12’’ (huit victoires et près de 300.000 euros de gains). A la base de cette famille, on trouve la mère d’
Aigle d’Or, à savoir
Houpette d’Or 1’28’’ (1929-Tigrane), dont descend notamment, par une autre branche, le précoce et talentueux
Siamois de Ryd 1’13’’, vainqueur de cinq courses à 2 ans, dont le Prix Louis Cauchois (Groupe 3), puis des semi-classiques Prix Maurice de Gheest (Groupe 2), Paul Karle (Groupe 2) et Pierre Plazen (Groupe 2), à 3 ans, âge auquel il se classa aussi troisième du Critérium des Jeunes (Groupe 1) et du Prix Capucine (Groupe 1), désormais Prix Albert Viel, ou encore quatrième du Critérium des 3 Ans.
Un pedigree ouvert
Le pedigree d’Inès des Rioults est remarquablement "outcross", en ce sens que l’on n’y décèle aucun inbreeding à cinq générations à la ronde. Voilà qui est suffisamment rare, par les temps qui courent, pour être souligné. Dans la perspective de l’élevage, le fait est, de surcroît, valorisant, dans la mesure où il laisse la porte ouverte à de nombreux croisements.
Dans les pas de Gladys des Plaines
Inès des Rioults est passée par les ventes de yearlings de Deauville. Par la vente mixte, pour être plus précis, qui fait suite aux ventes sélectionnées de la semaine précédente. C’était en 2019 et elle y a été adjugée pour 9.000 euros, en provenance du Haras des Rioults, site calvadosien où elle est née et a été élevée. Un an plus tôt, lors de la même vacation mixte, l’excellente Gladys des Plaines, future lauréate des Prix du Président de la République et de Normandie, alors, pour sa part, âgée de 2 ans, avait fait tomber le marteau à 23.000 euros. Jusqu'où ira le parallèle ? Réponse le 26 juin prochain.
Les bons comptes de Florian Desmigneux
A près de 28 ans, Florian Desmigneux a remporté la première course de Groupe de sa carrière, en selle sur Inès des Rioults. Il y parvient méritoirement, ayant monté sa pouliche de façon déterminée et offensive, n’hésitant pas, après un départ assez lent, à « dérouler » de bonne heure, dans la ligne opposée, puis ne lâchant rien dans la dernière ligne droite, où, penché vers l’avant, en synergie avec sa pouliche, il venait arracher la décision de splendide manière.
C’est sa quatorzième victoire de la saison et la deux cinquante et unième de sa carrière. Florian Desmigneux est le frère aîné d’Emeline Desmigneux dont on se rappelle la trajectoire galop-trot singulière. Tous deux sont originaires de Seine-et-Marne et ont pour parents Patrick Desmigneux et Christelle Schwartz. Des enfants du sérail, dans le meilleur sens de l’expression.
Inès des Rioults a offert à Florian Desmigneux une première victoire de Groupe