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Actualité - 18.10.2020

Googoo Gaagaa / Rockfeller Center les invités surprises

Il s’en est fallu d’un nez, celui du suédois Power, pour que les trotteurs français vainquent dans les trois Groupes I de vendredi soir, à Vincennes. Qu’à cela ne tienne, le comportement des nôtres a tout de même été excellent, avec les succès, sans appel, d’Helgafell et de Féerie Wood, le podium du Championnat Européen des 5 Ans étant même entièrement tricolore. Mais la plus belle, qui reste le Grand Prix de l’UET, est toutefois tombée dans l’escarcelle de la Suède – après la course sans concession que l’on sait –, par l’entremise d’un poulain dont le père, fait rare, a une lignée mâle ambleuse.

S’il n’était pas aussi attendu qu’Ecurie D, Power 1’11’’ n’en avait pas moins, avant le coup, une carte de visite tout ce qu’il y a de recommandable, ayant tout de même gagné le Critérium des 3 Ans suédois, au début de l’automne dernier. Avec quelques autres, également en verve en Scandinavie, il a contribué à l’importation en Suède de son père, l’américain Googoo Gaagaa 1’08’’. Celui-ci était, en effet, encore stationné aux Etats-Unis, lorsqu’il a conçu Power, issu de semence congelée, mais, depuis l’été 2019, le cheval a émigré en terre suédoise. Les éleveurs américains ne l’ont pas laissé partir de gaieté de cœur, mais le courtier scandinave, Robert Lindström, a alors enlevé la décision. L’un des attraits de Googoo Gaagaa est le fait que son père, Cam’s Rocket 1’09’’, soit un ambleur, ce qui assure une lignée mâle complètement « outcross ».

Power : il trotte, l’ambleur !

L’homme de Googoo Gaagaa se nomme Richard Hans. Il l’a élevé et entraîné. S’il a présenté la future mère de Googoo Gaagaa, la jument trotteuse Kora’s Trotter, petite-fille de Speedy Somolli, à un étalon ambleur, propriété de sa famille, c’est parce qu’il n’arrivait pas à lui faire avoir de poulain avec un étalon trotteur. Ainsi est né, en 2009, Googoo Gaagaa, dont l’ascendance maternelle, soit dit au passage, est prestigieuse, puisqu’elle remonte à Rosalind, lauréate de l’Hambletonian, en 1936, et huitième mère de notre sujet. Sur l’hippodrome, Googoo Gaagaa s’est révélé un monstre de vélocité. Invaincu à 2 ans, « Cheval de l’Année » à 3 ans, ayant battu des records mondiaux de vitesse, notamment dans la Earl Beal Jr. Memorial Final, il n’était pas éligible à l’Hambletonian, mais il signa l’une de ses plus belles victoires dans le Colonial Trot (aux dépens du gagnant de l’Hambletonian, Market Share), à l’issue de laquelle son driver, Corey Callahan, dit de lui, tout bonnement : « Je n’ai jamais drivé un trotteur aussi rapide. »
Sa carrière d’étalon a ensuite pris le relais. Très vite repéré, y compris en Europe, Googoo Gaagaa a affiché liste pleine, ce printemps, en Suède.
On connaît la réussite d’Orlando Vici 1’12’’ avec les poulinières étrangères et il le prouve à nouveau ici, puisqu’il est l’auteur de la mère de Power, La Vici 1’17’’, modeste lauréate en Suède, à laquelle on doit deux autres vainqueurs à un niveau moindre. La dimension de la troisième mère, Lady Lexington 1’12’’ (1980-Speedy Crown), est tout autre, s’agissant d’une gagnante du World Trotting Derby et d’une deuxième des Hambletonian Oaks. Importée en Suède, la jument y a fait souche, sa descendance comptant de multiples classiques. On ne terminera pas sans souligner les deux principaux inbreedings constatés dans le pedigree de Power, sur les cracks étalons standardbreds, Speedy Crown (5x6x5x4) et Super Bowl (5x4).

Helgafell sauve l’honneur des « Ready Cash »

La lignée mâle de Ready Cash était la plus représentée au départ des trois championnats de vendredi, avec, sauf erreur ou omission, onze participants, soit cinq dans l’U.E.T., quatre dans le Championnat Européen des 3 Ans et deux dans celui des 5 Ans. Le bilan ne fait état que d’une victoire, celle d’Helgafell 1’13’’ dans le Championnat Européen des 3 Ans, qui est un petit-fils de Ready Cash, via Charly du Noyer 1’10’’. Mais les accessits ne manquent pas, avec la deuxième place de Green Grass (Bold Eagle), la quatrième place de Aetos Kronos (Bold Eagle) et la cinquième place de Gallant Way (Ready Cash) dans le Grand Prix de l’U.E.T. ou encore avec la deuxième place de Feliciano (Ready Cash) et la troisième place de Fairplay d’Urzy (Ready Cash) dans le Championnat Européen des 5 Ans. Cela porte à six le nombre de « Ready Cash » ayant conclu dans les cinq premiers, ce qui demeure un bon score.

Féerie Wood : un conte de fées pour Rockfeller Center

Mais la performance de la soirée est à mettre à l’actif de l’étalon Rockfeller Center 1’13’’ a./m., qui s’invite dans la cour des grands en donnant Féerie Wood 1’10’’, la lauréate du Championnat Européen des 5 Ans. Rockfeller Center n’est ni Googoo Gaagaa, ni Charly du Noyer. Il fait la monte à 2 000 euros et n’a pas de performances classiques, étant simplement placé semi-classique sous la selle, tout en ayant signé la plus grande partie de ses victoires, au nombre de onze, à l’attelage. Il est, cependant, remarquablement né, en tant que fils de Jag de Bellouet 1’09’’ et d’une bonne jument et poulinière par Goetmals Wood 1’11’’. Sa famille est celle de la matrone Névadara et est frappée du sceau de Jean-Pierre Dubois, qui partage, du reste, la propriété de Rockfeller Center avec son petit-fils, Jean Baudron. Un Rockfeller Center qui fait la monte au Haras de Fligny, chez Thierry Besnard, et qui, outre Féerie Wood, est le père d’une autre excellente pouliche en Favorite Fligny 1’10’’, précisément, qui fut la dauphine de Face Time Bourbon dans le Critérium des 3 Ans. Réussissant spécialement bien avec ses femelles, Rockfeller Center est également l’auteur de Diva de Carless 1’12’’, dont les gains, comme ceux de ses deux cadettes, dépassent les 200.000 euros. Du côté maternel, Féerie Wood se recommande principalement de son père de mère, Love You 1’10’’ et de son oncle, le classique Olitro 1’11’’ (Ganymède), qui fut notamment le dauphin d’Orlando Vici dans le Critérium des 4 Ans. Sa mère, Vive Fée, ne s’est pas qualifiée, mais elle produit bien, ayant aussi donné le hongre aux quatorze succès et aux 450.000 euros de gains, Eclat de Gloire 1’11’’ (Tiégo d’Etang). C’est une souche qui remonte à la championne et matrone Sa Bourbonnaise 1’23’’ (1940-Karoly II), dont cette branche est exploitée par Jean-Pierre Dubois, lequel trouvait, de la sorte, avec Féerie Wood, une compensation à la disqualification d’Ecurie D un peu plus tôt dans la réunion.

La lignée mâle de Ready Cash était la plus représentée au départ des trois championnats de vendredi.

© SEPT

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