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Actualité - 28.05.2022

Ô Diable, quel spectacle !

On attendait une victoire de sa part. Plus que cela, on voulait une démonstration de Diable de Vauvert, que sa réputation avait précédé dans l’arène de Solvalla. Le grand favori n’a pas déçu. Il n’a pas seulement fait le "job", il y a mis du charme, du panache, faisant scander le mot exploit dans les gradins.

Le scénario est très inhabituel sur la petite piste suédoise. Pour beaucoup, en voyant pointer Diable de Vauvert (Prince d’Espace) dernier à un tour du but, à une cinquantaine de mètres de la tête, la mission devenait impossible. Oui, mais Diable de Vauvert a, dans ce scénario, quelque chose de Tom Cruise, l’inaltérable héros de Mission: impossible. La légende du trot mondial, l’Américain John Campbell lui-même, n’imaginait pas la victoire : "C'est un cheval incroyable. À un tour de l'arrivée, je l'ai vu dernier et je me suis qu'il ne pourrait jamais gagner ! " Oui, mais Diable est bien le cheval du dernier kilomètre.
Le spectacle est inhabituel à Solvalla et saisissant visuellement. Diable de Vauvert refait ses cinquante mètres de retard dans les huit-cents derniers mètres. Dans la dernière ligne opposée, parfaitement emmené par Selected News (Maharajah), qui sera son dauphin, il a passé une grosse part du peloton en revue. Et il a encore été le plus fort dans le final, avançant toujours plus vite que ses rivaux. John Campbell, toujours, insiste d’ailleurs sur cette dimension spectaculaire de la victoire : "C'est un cheval incroyable. À un tour de l'arrivée, je l'ai vu dernier et je me suis qu'il ne pourrait jamais gagner ! C'est incroyable. Le cheval avait clairement l'envie de gagner, superbe. Ce genre de course spectaculaire est toujours formidable pour le public : on vibre plus, c'est difficile pour les parieurs mais quelle délivrance pour finir. C'était un superbe spectacle et une grande performance."

La supériorité d’un authentique performer de Groupe 1
C’est un peu comme au cinéma. Diable de Vauvert finit toujours plus vite que les autres, donnant l’impression que ses concurrents évoluent dans un autre plan du film - l'effet western - et restent collés à la piste. Gabriele Gelormini connaît par cœur les qualités de son partenaire et nous partage le déroulement de sa course : "Je n’ai pas pris de risque en partant et et je me suis retrouvé loin mais je n’avais pas vraiment le choix. L’épreuve a été un rythme régulier et c’était très bien pour mon cheval. On sait qu’il est exceptionnel dans son dernier kilomètre surtout après deux kilomètres de course. Evidemment, s’il y avait eu des chevaux d’Elitlopp en tête, il n’aurait pas pu refaire les cinquante mètres qu’il a repris dans le dernier kilomètre. Mais avec des chevaux d’un niveau inférieur et qui ont déjà travaillé pendant deux kilomètres, il a les mille derniers mètres beaucoup plus forts que ces chevaux-là. Au bout de 2.500 mètres, il n’a pas les jambes lourdes. J’ai été confiant toute la route."

Après le souci, la confiance absolue dans le champion
L’entourage de Diable de Vauvert partageait l’inquiétude d’une découverte des courses étrangères et la confiance en leur champion. Si le flottement, une légère inquiétude a pu naître avant le dernier kilomètre, chacun a exprimé sa confiance. Tant Franck Lemuet, le propriétaire, que Bertrand le Beller, l’entraîneur. Pour l’éleveur et propriétaire à la fois, on retient une sérénité dans l’analyse : "Je ne m’étais pas vraiment fait de plan sur la course car je n’avais pas mes repères ici. On sait qu’à Vincennes, Diable aime le tracé, qu’il est toujours capable d’accélérer après la montée. Sur une piste de mille mètres comme ici, avec un sol qu’il ne connaît pas et une ambiance qui l’a un petit peu énervé, on pouvait s'interroger. Au deuxième heat, on a vu qu’il n’était pas comme d’habitude, plus nerveux. On partait donc plus dans l’inconnu. En valeur pure, on savait que le cheval avait des chronomètres que les autres concurrents ne possédaient pas. Et comme il a un mental extraordinaire, tout s’est bien passé. Comme je n’ai pas mes repères et qu’on voit qu’à 800 mètres, ils (Diable et Gabriele Gelormini) sont encore derniers, je ne savais pas trop quoi penser. Mais les premiers ont envoyé fort en face et, dans ce cas, on sait que lui va jusqu’au poteau."

Bertrand Le Beller : "C’est énorme !"
L’entraîneur exprime avec retenue son bonheur. Bertrand Le Beller n’exulte pas, comme le latin Gabriele Gelormini dans l’espace des vainqueurs, mais livre son plaisir : "On est sur un petit nuage : gagner le Prix de Paris puis venir ici pour notre premier voyage à l'étranger et gagner ! C'est énorme, il nous procure un plaisir incroyable. Il n'a jamais été aussi fort qu'à 9 ans. À un tour du but je me suis fait du souci, on était loin loin loin d'autant qu'il n'y a pas eu trop de rythme au début alors qu'il lui en faut. Mais il est tellement fort qu'il peut faire 800m à très grande vitesse. La suite ? On verra, on prend les choses les unes après les autres."

Le bon comportement d'Iron Jet
Cinquième sans avoir toutes ses aises dans le final, Iron Jet (Charly du Noyer), l'autre Français de la course, s'en sort avec les honneurs. Le 4 ans conclut avec Moni Viking (Maharajah), une belle référence.

On sait qu’il est exceptionnel dans son dernier kilomètre.
Gabriele Gelormini


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