Après un mois de juillet historiquement sec, et au "deuxième rang des mois les plus secs tous mois confondus" en France depuis le début des mesures, en 1958, selon Météo-France, août débute de la même façon et les prévisions n'annoncent pas de pluie avant plusieurs jours encore, voire semaines. Toute la France s'inquiète donc logiquement de la sécheresse et les premiers effets en termes d'organisation des courses se font jour. Le GNT de mercredi prochain passe de Saint-Malo à Pornichet. Explications.
Il n'aura bien sûr pas fallu attendre ces modifications de planning pour ressentir les conséquences de cette période météorologique exceptionnelle. Les professionnels vivant au quotidien auprès de leurs chevaux et entretenant leurs pistes le savent bien depuis plusieurs jours déjà : la situation est passée de sérieuse à critique. Le niveau d'alerte augmente et les différentes mesures de restriction d'eau touchent au 4 août "93 départements concernés par une restriction au-delà de la vigilance, sur au moins une partie du territoire : 4 en alerte, 27 en alerte renforcée et 62 en crise" pour reprendre l'annonce du gouvernement. Parmi ces départements en alerte renforcée ou/et crise, l'Ille-et-Vilaine et donc Saint-Malo qui devait accueillir mercredi prochain la 9ème étape du GNT ParisTurf. Ce vendredi matin il a été annoncée que décision était faite de déplacer l'événement à Pornichet, sur la côte Atlantique, "afin de veiller au respect du bien-être animal et à la régularité des épreuves pour les parieurs".
LeTROT ajoutant dans un communiqué : "Suites aux décisions des autorités locales de limiter l’usage de l’eau dans le département de l’Ille-et-Vilaine, lié à l’épisode de sécheresse qui touche la France depuis plusieurs semaines, l’hippodrome de Saint-Malo ne sera pas en mesure de procéder à l’arrosage de sa piste." Direction donc Pornichet (44) : "Les horaires sont inchangés. Le début des opérations est fixé à 15h30 et le départ de la 1ère course à 16h03. La dernière course du programme sera le Grand National du Trot ParisTurf, support de la course événement du jour. Le départ est prévu à 20h15."
Changement de corde et de distance
La course se disputera donc sur 2725m au lieu des 2950m initialement prévus mais change surtout de corde. On passe de droite à gauche. Une modification importante alors que les engagements ont été validés depuis deux jours mais expliquée par l'analyse de toutes les circonstances comme nous le précise Benoît Fabrega, de la Direction Technique LeTROT : "On souhaitait avant tout rester dans la Fédération Ouest. Saint-Brieuc n'ayant pas trois échelons de départ, il y avait la solution de Châteaubriant pour rester corde à droite mais l'hippodrome accueille une réunion Premium le lendemain et aussi bien en termes logistiques de gestion des box qu'au niveau de la gestion de l'eau justement, on ne pouvait pas garantir un bon déroulement des opérations. Notre choix s'est donc porté sur Pornichet."
Si elle n'est pas idéale, cette alternative permet l'organisation de l'événement dans les meilleures (ou moins mauvaises) conditions possibles dans une situation pouvant très vite passer de "critique" à "de crise".
Que va-t-il se passer ces prochains jours ?
Malheureusement il ne va pas pleuvoir. C'est la première information inquiétante et les menaces de report, de délocalisation, voire d'annulation de plusieurs réunions sont dans l'air du temps. Particulièrement sur les pistes en herbe. Les situations varient très largement en fonction des hippodromes, lesquels disposent pour certains de réserves propres, d'accès à un ou plusieurs forages et des accès à des circuits partagés.
Julius Le Tutour, directeur des hippodromes parisiens, témoignait de la situation ce vendredi matin : "Nous avons à Enghien un bassin de remplissage représentant 2000m3 d'eau mais qui diminue à vue d'oeil, forcément. Nous avons également des forages mais nous sommes en vigilance maximale et mettons la priorité de toutes nos actions sur le travail de la piste en vue des courses. En tout cas, nous appliquons les bonnes méthodes avec un usage modéré de l'eau et surtout pas en pleine journée. Du côté de Vincennes, on est en vigilance mais devrions aussi passer prochainement en alerte. On reste mobilisés."
Même topo du côté de Grosbois comme nous l'a expliqué Christophe Walazyc, le régisseur : "Depuis l’arrêté du 21 juillet 2022, nous avons baissé de 30 % les surfaces arrosées. Nous avons, en accord avec les administrateurs du domaine, décidé de fermer certaines pistes d’entraînement (ex : la ligne droite de Marolles) et de limiter l’arrosage sur les cavalières qui entourent les établissements. La grande piste, la piste du milieu et la Royale dans le bois restent arrosées, uniquement le matin. Les deux cours d’eau qui passent par le domaine, le Réveillon et le Morbras sont complètement asséchés et nous utilisons uniquement l’eau de nos bassins pour l’arrosage des pistes d’entraînement. Il y a une vraie réflexion à faire sur de futurs aménagements concernant des bassins de rétentions qui nous serviraient également lors des fortes précipitations pour éviter les inondations."
Impacts sur les enjeux
Les fortes chaleurs, associées logiquement à cette sécheresse, n'ont décidément rien de bon pour la filière. Côté enjeux, elles se font aussi ressentir avec une fréquentation des points de vente moindre d'une part et une baisse du nombre de partants, elle aussi possiblement consécutive aux conditions météorologiques, d'autre part. Un cocktail peu digeste en ce moment. Pourvu que la pluie revienne vite !
On fait la priorité sur le travail de la piste pour les courses
Julius Le Tutour, directeur des hippodromes parisiens
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