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Actualité - 16.09.2022

L'élevage Tillard tellement made in Normandie

Les « Tillard » de Françoise Chaunion sont comme une appellation d’origine contrôlée. Il n’est pas sûr, en effet, que l’on puisse faire plus normand que cet élevage calvadosien, non seulement ancré historiquement et géographiquement dans la région, mais frappé de son sceau à tous égards, jusque dans son lien étroit avec les ventes de Caen (dont il a été la vedette encore cette semaine), où sa production est présente chaque année et trouve à pleinement s’exprimer.

Cette semaine encore, les « Tillard » défraient la chronique des ventes organisées par l’Association des Eleveurs Normands. Ainsi Laser de Tillard a-t-il fait afficher, à 40.000 euros, le « top-price » du premier de ce rendez-vous régional phare. Or, le poulain, fils de Boccador de Simm, a pour grand-mère maternelle Classe de Tillard 1’12’’, championne maison, lauréate du Critérium Continental et une des quatre vainqueurs de Groupe 1 produits par l’Elevage de Tillard, les trois autres étant Bonheur de Tillard, Sévérino, gagnant du Prix Albert Viel et du Critérium Continental, et le fils de celui-ci, l’actuel élève vedette de l’élevage de Françoise Chaunion, prétendant au Critérium des 4 Ans, Idao de Tillard (Prix de Sélection), qui n'est autre que le cousin de Laser de Tillard et prétendant dimanche au sacre dans le Critérium des 4 Ans ! Si ça, ce n'est pas faire la une de l'actualité !
Les ventes de Caen : un point d’ancrage

Un Idao de Tillard qui, comme Liberté de Tillard, a pour grand-mère Classe de Tillard et qui est lui aussi passé, yearling, par les ventes de Caen, faisant tomber le marteau à 27.000 euros. Françoise Chaunion commente, à ce sujet : "Idao de Tillard, hier, et Liberté de Tillard, aujourd’hui, sont l’incarnation de la nouvelle politique du haras, mise en place lorsque j’ai pris le relais de mes parents, à savoir celle d’amener mes produits sur le marché, là où eux faisaient courir. Et le marché que j’ai choisi est celui, local, des ventes de Caen, où il y a une vraie clientèle pour toutes sortes de chevaux, que l’on peut négocier convenablement. Evidemment, on sait qu’on ne va pas faire afficher un « top-price » mirobolant et il faut raison garder au moment de l’investissement dans la saillie, mais on sait aussi qu’il y aura du monde pour voir les chevaux et qu’on a toutes les chances de vendre ceux-ci dans les meilleures conditions possibles."

Les « Tillard », telle une « A.O.C. »

Idao de Tillard est vraiment un pur produit maison, "à 100 %, ainsi qu’aime à le dire Françoise Chaunion, des deux côtés de son pedigree." On comprend qu’elle en tire une certaine fierté, car c’est là, pour elle, comme un prolongement et un aboutissement. Le prolongement de l’œuvre de ses parents, commencée au milieu des années 1970 et qui perdure grâce à elle, après qu’elle eut repris leur élevage voilà une dizaine d’années ; l’aboutissement d’une politique qu’elle a su faire évoluer en mettant ses produits en vente à Caen, non loin de l’endroit où ils naissent et grandissent, au Haras de la Vallée d’Auge, à Hotot-en-Auge. Des produits locaux, en quelque sorte, au service d’un commerce équitable et de proximité. L’ "A.O.C. Tillard" est un label recherché, indissociable du savoir-faire normand qu’il incarne. "Du temps de mes parents, les chevaux couraient sous leurs couleurs, explique Françoise Chaunion. Ce n’est pas le cas d’Idao de Tillard, que j’ai vendu, mais celui-ci reste un représentant du haras. Je raisonne en tant qu’éleveur, davantage qu’en tant que propriétaire. Idao de Tillard et les autres sont des ambassadeurs de notre élevage. Ils ne courent pas sous notre casaque, mais ils demeurent estampillés et c’est ce qui importe le plus à mes yeux."


L’Elevage de Tillard, en bref et en chiffres

√ 115 hectares.
√ 24 poulinières maison.
√ 14 juments en pension.
√ 2 salariés et plusieurs stagiaires, en cours de saison.

Ils sont l’incarnation de la nouvelle politique du haras, mise en place lorsque j’ai pris le relais de mes parents, à savoir celle d’amener mes produits sur le marché, là où eux faisaient courir
Françoise Chaunion

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Idao de Tillard et ses conquêtes

Idao de Tillard est un produit de Normandie et la Normandie le lui rend bien. Natif du Pays d’Auge, vendu sur l’hippodrome de la Prairie, à Caen, il s’y est également qualifié, en provenance des écuries ornaises de Thierry Duvaldestin. Après quoi, il a fourbi ses premières armes sur d’autres sites normands, signant ses deux victoires initiales à Argentan et à Vire. De retour à Caen, voilà quelques mois, il a été le premier à inscrire son nom au palmarès du nouvellement créé Prix Guillaume Le Conquérant, un Groupe 3 dédié à la mémoire du plus emblématique des Normands. Dimanche, c’est à un autre "conquérant" qu’il va tenter de rendre hommage en faisant sien le Critérium des 4 Ans. Ce dernier, en effet, est sous-titré Prix Conquérant, en référence à sa première appellation. Or, Conquérant, fils de Kapirat et de la matrone Elisa, fut, au dix-neuvième siècle, une figure de l’élevage trotteur dit anglo-normand, étant l’auteur de Reynolds, lui-même père du chef de race Fuschia. Aussi, d’une certaine manière, en cas de victoire, dimanche, Idao de Tillard bouclerait-il la boucle, s’inscrivant dans la droite ligne de ses origines et de sa pleine appartenance à la Normandie du cheval et du trot.

LES CHIFFRES DES VENTES DE CAEN 2022 - 1ère cession
(13, 14 et 15/9)
Présentés : 314
Vendus : 233 (74 % contre 68,5 % en 2021)
Retirés : 81
Chiffre d'Affaires : 1.669.700 € (contre 1.345.900 € en 2021)
Moyenne par sujet : 7.166 € (contre 6.145 € en 2021)


Des nouvelles d’America de Tillard
America de Tillard 1’16’’ (First de Retz), la mère d’Idao de Tillard, a mis bas, ce printemps, un mâle d’Offshore Dream, baptisé Miracle de Tillard. Dans le cadre d’un arrangement avec Clément Duvaldestin, le partenaire d’Idao, elle a parallèlement rencontré le jeune étalon du Haras de la Sauvagère, In The Money (Critérium des Jeunes 2021), dont elle a été testée pleine.

Un élevage qui fait des étalons
Depuis sa création, il y a près d’un demi-siècle, l’Elevage de Tillard a produit neuf étalons. Dans l’ordre chronologique, on pointe Major de Tillard 1’18’’ (Quioco), semi-classique, gagnant du Prix Lavater, Pactole de Tillard 1’17’’ (Ura), semi-classique, Quadol de Tillard 1’18’’ (Hadol du Vivier), semi-classique, Uranium de Tillard 1’15’’ (Florestan), vainqueur du Prix du Plateau de Gravelle, pour 450.000 euros de gains, en monnaie transformée, Uranus de Tillard 1’14’’ (Hadol du Vivier), Bonheur de Tillard 1’11’’ (Podosis), champion attelé-monté, millionnaire en euros, lauréat des Prix de l’Atlantique et de l’Ile-de-France, placé du Prix d’Amérique, Gala de Tillard 1’14’’ (Uranium de Tillard), Honneur de Tillard 1’16’’ m. (Podosis) et Sévérino 1’11’’ (Gobernador), classique, gagnant du Prix Albert Viel et du Critérium Continental, le seul, soit dit au passage, à n’être pas labellisé, du fait d’un partenariat avec Lucien Urano –lequel l’a baptisé–, mais qui a bel et bien été élevé par la famille Chaunion. Il va de soi qu’Idao de Tillard 1’10’’ (Sévérino), classique, vainqueur de quatorze de ses dix-neuf courses, dont le Prix de Sélection, va parachever la liste dès la prochaine saison de monte, où il fera ses débuts au haras, tout en continuant, bien sûr, à courir.
©Aprh
Le tellement Normand Idao de Tillard

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