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Actualité - 03.11.2020

Romuald Mourice : 1000 ou la récompense du travail

La valeur du travail a toujours guidé Romuald Mourice dans son parcours professionnel. Depuis sa Normandie natale où il a été formé à l’AFASEC de Graignes à son Sud-Est d’adoption dont il est devenu l’un des entraîneurs les plus performants en vingt-cinq ans d’installation. Il vient de remporter sa 1000ème course comme entraîneur.
Mille. C’est un chiffre qui claque dans la carrière d’un compétiteur. Concentré sur l’activité et la marche en avant de son écurie, Romuald Mourice savait néanmoins que 2020 devait être l’année au cours de laquelle il atteindrait cette marque. « L’an dernier, mon fils m’avait dit ça. Du coup, je savais où j’en étais à peu près. C’est une suite logique au vu des résultats de l’écurie ces dernières saisons même, si entre-temps, il y a eu la crise sanitaire », réagit celui qui a fêté en début d’année ses 50 ans. « Pour autant, il faut continuer à travailler toujours autant, à avancer, à gagner des courses. On n’a pas le choix vu la structure qui est la nôtre. C’est pourquoi ce n’était pas tant un objectif qu’une obligation. Sinon on est morts ! »
Fidèle à lui-même, Romuald Mourice n’y va pas par quatre chemins pour définir l’état d’esprit qui l’anime. Sa force de travail est encore décuplée depuis qu’il a fait sortir de terre son centre d’entraînement à Charleval, entre Cavaillon et Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône, au cours de l’été 2015. Dès l’année suivante, l’écurie Mourice franchissait pour la première fois les 100 victoires annuelles et intégrait le top 10 national des entraîneurs. « J’ai maintenant des infrastructures dignes d’un entraîneur de Normandie », avait alors confié à Province Courses l'Hebdo le natif d’Alençon quand on lui avait demandé de décrire ses installations composées d’une piste de 1 000 mètres, d’une ligne droite de 900 mètres, de 35 paddocks et d’un bâtiment isolé pour supporter les très fortes chaleurs estivales. « L’établissement est pour 80 % dans la réussite de l’écurie cette année, poursuivait-il. Quand je vais aux courses, je sais où je vais. Avec le bon outil, vous vous trompez de moins en moins. À la limite, je dirais que cela devient plus facile. Maintenant, je sais où je vais et j’y vais plus vite. » Quatre ans plus tard, le discours est plus que jamais valable et cet outil de travail est même devenu à la fois une grande source de satisfaction professionnelle et le symbole d’un état d’esprit. « Pour quelqu’un comme moi pas issu du sérail et parti de rien, réussir à créer un établissement comme ceux qui existent en Normandie est important dans une région où je suis arrivé à l’âge de 18 ans et où ça fait plus de trente ans que cela ne s’était pas fait, confie Romuald Mourice. Et pus, j’ai toujours pris des risques dans ma vie professionnelle. » Comme lorsqu’il s’installe entraîneur à 25 ans. Pour autant, l’entraîneur se veut prudent : « Dans sept ou huit ans seulement, je pourrai dire que j’ai réussi, car pour le moment c’est encore à la banque tout ça. Après, je pourrais faire différemment ».
Mais d’ici là, il sait pouvoir compter sur des propriétaires fidèles et une équipe rodée. « C’est essentiel. Tu n’arrives pas à ça tout seul. Je n’ai jamais touché de chevaux hors du commun mais de très bons éléments comme Queur de l’Ante ou Slow du Beauvoisin entre autres. Ça fait quand même déjà longtemps que l’on gagne de belles courses à Cagnes-sur-Mer et à Vincennes. » Si en vingt-cinq ans d’installation, tout n’a pas été rose, Romuald Mourice récolte depuis quelques années maintenant le fruit de son travail et de sa volonté d’entreprendre. Mais il n’est pas temps pour autant de relâcher les efforts, surtout dans le contexte actuel de crise sanitaire dans lequel le pays est replongé depuis la semaine dernière. « Comme tout le monde, je constate que l’on a perdu 20 % de rentrées d’argent par rapport à la même période l’an dernier. Du coup, on ne peut être qu’inquiets. » Dans l’adversité, Romuald Mourice a déjà montré qu’il continuait à aller de l’avant.

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