Hatchet Man : un marathonien est-il en lui ?

C’est un exercice suffisamment rare dans le programme qu’ils ne sont que trois parmi les 18 partants du Prix de la Ville de Caen, dimanche, à avoir déjà couru sur une distance supérieure à 4 000 mètres. Labellisé Groupe III, le marathon de La Prairie pousse même l’exercice jusqu’à 4400 mètres. Alors que Fakir du Lorault doit rendre 25 mètres supplémentaires pour conserver son titre, Hatchet Man, l’un des deux 5 ans de la course avec la « Présidente » Hirondelle du Rib, s’avance vers une inconnue pour laquelle il semble taillé.

Les spécialistes du marathon parlent régulièrement d'un mur auxquels les coureurs viennent se heurter quand, notamment, les ressources énergétiques deviennent faibles voire très faibles et que la fatigue musculaire s'intensifie kilomètre après kilomètre. Dans le cas du Prix de la Ville de Caen, il ne s'agit pas d'un parcours 42,195 kilomètres pour ses participants mais ses 4400 mètres sont néanmoins un exercice de grand fond très peu usité par les trotteurs. En tant que tenant du titre, Fakir du Lorault (Vaillant Cash) est l'un des rares à s'être déjà prêté (avec succès donc) à cette exigence, avec Divine Monceau (Uniclove), récente lauréate du Critérium d'Endurance à Vichy réservée aux amateurs, et Delfino (Speedy Blue), dans le Prix de Buenos-Aires version 2019 où il ne put jouer les premiers rôles.
Le pensionnaire de Mickaël Charuel venant de se montrer en deçà de ce qu'en espérait son entraîneur dans le Grand Prix du Sud-Ouest et contraint cette année de s'élancer au troisième poteau avec Fire Cracker (Quaro), le 5 ans Hatchet Man (Goetmals Wood) semble répondre aux critères demandés. C'est du moins le sentiment de Charly Mary qui l'entraîne depuis maintenant deux mois : "On ne peut pas savoir tant qu'on ne l'a pas fait mais, selon moi, il a beaucoup de paramètres pour réussir sur une telle distance. Je ne m'étais pas forcément mis cette course en tête après le Grand Prix Anjou-Maine dont il a parfaitement récupéré, étant même de plus en plus beau, ce qui n'est simple quand on passe derrière quelqu'un comme Philippe Allaire. À mes yeux, il est en plein dans son truc : avec ses allures, il est à l'aise sur les pistes plates, il est limite un peu meilleur corde à droite et il ne va pas pécher par manque de dureté, au contraire".