Il y aussi la grande et incroyable histoire avec Replay Oaks.
Gaston Alainé
Il était le doyen des pelotons. À 87 ans, Gaston Alainé, l’homme de la région lyonnaise, a décidé d’arrêter de driver en courses. Mais pas à l’entraînement car le professionnel continue son activité de ce côté-là. Rencontre avec un personnage aux milles vies et anecdotes.
La dernière sortie de Gaston Alainé a eu lieu à Marseille-Vivaux mercredi dernier. Le "jeune homme" était aux commandes de l’un de ses pensionnaires, Gladiateur d’Arbaz (Orlando Vici). Installé à Chaponnay, en région lyonnaise, il compte 140 victoires comme driver depuis ses débuts dans les années 1960. Son ultime succès restera donc celui signé avec Epaminondas (Replay Oaks), le 21 mars 2018 à Marseille, mais Borély cette fois.
Parler avec Gaston Alainé, c’est comme enlever les peaux d’un oignon : sous chaque couche, en apparaît une autre. L’homme a eu mille vies, commençant mécanicien, devenant déménageur, puis dirigeant de la plus grande entreprise de déménagement lyonnaise et aussi, évidemment et parallèlement, entraîneur driver et éleveur.
24H au Trot.- On commence par le présent. Vous venez d’annoncer que vous arrêtiez. Pourquoi précisément maintenant ?
Gaston Alainé.- J’ai 87 ans. Je me sens en forme mais, il y a des fois, j’ai de la peine à avancer quand même. Je me dis que, si un jour je tombe, je vais être mal. Alors je préfère arrêter avant un problème. Et puis, de toute façon, il faut savoir s’arrêter. Je reste entraîneur et je sors tous les jours plusieurs lots. J’ai encore une douzaine de chevaux au travail. Et j’ai aussi deux poulinières à l’élevage. En fait, je n’aime pas rester sans rien faire alors tout cela m’occupe, tout simplement.
Des secrets de longévité ?
Peut-être l’alimentation et le travail ? J’ai toujours fait attention à l’alcool par exemple. En fait, je prends un verre de vin tous à les jours à sept heures du soir, en mangeant. Mais avant en journée, jamais une goutte d’alcool. Peut-être que c’est ça. Et puis avant, je faisais beaucoup de sport : du footing et du vélo par exemple. Je faisais des courses à vélo avec mes apprentis sur les routes autour de chez moi à une époque où il y avait moins de circulation. (rires)
Parlons chevaux. Quels sont ceux qui ont marqué votre carrière ?
Je commencerai par Iris de Biziat. Avec lui, j’ai remporté deux quartés à Vincennes et un à Enghien. C’était pas mal. À son sujet, j’ai plusieurs anecdotes. Je l’avais acheté à dix-mois mois dans un pré. C’était un véritable petit pur-sang. Ça me plaisait bien. Il était alezan avec une crinière blonde et était très aérien dans ses allures. J’ai eu aussi Berlinoise qui n’a jamais gagné à Vincennes mais s’y est placée. Elle est devenue la mère de Le Big Boss qui m’a apporté beaucoup en courses et comme étalon. Mais j’ai aussi un souvenir particulier avec Quel Hadol. J’avais gagné une course avec lui à Enghien [NDLR : le 16 août 1986] et le lendemain, je partais aux Etats-Unis voir le Championnat du Monde. Je me souviens que nous étions à une grande table d’au moins cinquante personnes et quelqu’un a pris la parole pour dire : « Ici, vous avez M. Alainé qui a gagné hier à Paris ». Pour les Américains, c’était toujours très impressionnant d'entendre ainsi "Paris". Cette année-là, Mon Tourbillon participait à l’épreuve mais avait dû faire le tour des autres et n’avait pas gagné. Je suis allé trois fois aux Etats-Unis comme invité par les courses. Par contre, je n’ai jamais eu le bonheur de driver là-bas. Et puis, il y aussi la grande histoire avec Replay Oaks [lire encadré].
Un souvenir particulier des Etats-Unis ? Quelque chose vous y a marqué ?
J’ai découvert là-bas des photos de leur champion de légende Greyhound et de celles qui témoignaient de son record du monde monté sur 1 600 mètres [NDLR : en 1’15’’5 en 1940]. J’ai remarqué que la femme qui le montait avait une position de jockey de galop. Cela m’a donné des idées. Et à Cagnes-sur-Mer en 1986, le premier à monter en France avec la position en avant, c’était moi ! Avant [Philippe] Masschaele donc. Je me souviens que tout le monde m’appelait Saint-Martin et disait : « Il est fou ce garçon ».
Si on citait une personne qui vous a permis d’arriver où vous en êtes dans les courses, quelle serait-elle ?
Je dirais mon premier patron, M. Boinon, qui avait de bons chevaux à l’époque. Nous étions au début des années 1960 et on allait alors assez souvent à Vincennes. On était installés à Charbonnières-les-Bains, sur le champ de courses qui n’existe plus aujourd’hui. En fait, il a disparu quand Parilly a récupéré toutes les réunions des petits hippodromes de la région lyonnaise. Le profil de la piste était parfait avec une longue ligne droite en montée pour finir, un peu comme ont tous les grands entraîneurs aujourd’hui. C’est vraiment chez que M. Boinon que j’ai appris beaucoup de choses.
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