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Actualité - 09.11.2020

Boss du Méleuc et Douchka Wind, sous les mêmes auspices

Ils ont été les deux chevaux montés en vue de la semaine écoulée, Boss du Méleuc en remportant le Groupe 2 Prix Reynolds, dans un temps record, et Douchka Wind en signant son cinquième succès depuis trois mois à la faveur du Prix Lacerta. Or, tous les deux ont les gènes pour porter l’homme, ne serait-ce qu’avec pour ancêtre la même championne et matrone, Gamélia.

En effet, Boss du Méleuc 1’10’’m. (Lucky Blue) et Douchka Wind 1’10’’m. (Timoko) se réclament, l’un et l’autre, de l’exceptionnelle élève de Guillaume de Bellaigue, Gamélia 1’14’’ (1972-Kerjacques), qui, après avoir été une championne sur les pistes, dans les deux disciplines, s’est révélée une poulinière de grande envergure. Douchka Wind en est une descendante directe, puisque sa mère, Térentia (Kérido du Donjon), est son arrière-petite-fille, tandis que Boss du Méleuc est son arrière-petit-fils par le truchement de son grand-père maternel, le classique monté Talassius 1’17’’m., meilleur produit de la fille de Kerjacques et Idumée.

Gamélia : la très grande classe, en piste et au haras

Gamélia s’est d’abord forgé un palmarès attelé et quel palmarès ! Lauréate du Critérium des 3 Ans et du Critérium Continental, elle s’est aussi classée deuxième du Critérium ders 5 Ans, entre Girl Blanche et sa compagne de couleurs, Gadamès – ce fut vraiment une grande génération pour l’élevage Bellaigue, qui y disposait d’un autre sujet classique en Gorel, lequel fut deuxième du Critérium des 4 Ans, où il précédait sa tante, Gadamès, troisième… – ou encore du Prix de France, battue seulement par le crack Hadol du Vivier.
Après quoi, sur le tard, Gamélia se découvrit une vocation de jument montée et elle fit, pareillement, les choses en grand, signant deux performances phares dans deux éditions successives du « Cornulier », dont elle termina deuxième, à 7 ans, partageant cet accessit avec son contemporain, Gazon, tous deux étant devancés par leur aîné, Fanacques, avant de s’y imposer, à 8 ans, aux dépens de sa cadette, Jeune Orange, et du susnommé Fanacques [photo de cette victoire en bas de page]. C’est donc bien un palmarès de championne que le sien, éclectique qui plus est. Elle se devait de parachever son œuvre au haras, ce qu’elle fit, sans y être très prolifique, ce qui rehausse son mérite. Dominique de Bellaigue nous a dit, en substance, à son sujet : « C’était une jument de très grande classe. A preuve, son formidable palmarès, dans les deux spécialités : deux Critériums, un Prix de Cornulier, complétés d’une douzaine de Groupes 2… Elle allia précocité et longévité, gagnant son « Cornulier » à 8 ans, après avoir fait partie de l’élite dès l’âge de 3 ans. Elle n’a pas eu beaucoup de produits – cinq seulement –, mais son seul mâle, Talassius, par Quioco, fut classique (N.D.L.R. : vainqueur du semi-classique Prix Camille Blaisot et troisième du classique Prix de Normandie), puis étalon, et c’est d’une de ses quatre femelles que descend un autre de nos champions, Latinus. »

L’investissement de Pierre Julienne sur la descendance de Gamélia

La branche de Latinus 1’13’’m. (Dahir de Prélong) – millionnaire en euros, vainqueur de quatorze courses, dont les Prix de Vincennes et des Centaures, deuxième du « Cornulier » et du « Président » – est d’ailleurs celle de Douchka Wind, dont la mère, l’inédite Térentia, est une demi-sœur cadette du fils de Dahir de Prélong. Génitrice de Latinus et de Térentia, mais également du bon hongre Néréus 1’13’’m. (Sancho Pança) – douze victoires et 238 820 euros –, Bénicia est une trois quarts sœur de Talassius, étant par le même Quioco et Rumilia, fille de Buffet II et Gamélia.
Par ce canal et par celui de Brettia 1’14’’, propre-sœur de Talassius, Gamélia a vivement essaimé, spécialement chez Pierre Julienne, qui a investi sur cette souche et en a obtenu en retour de nombreux éléments de tout premier plan.



Gamélia était une jument de très grande classe. Elle allia précocité et longévité, gagnant son « Cornulier » à 8 ans, après avoir fait partie de l’élite dès l’âge de 3 ans.
Dominique de Bellaigue

©APRH
©APRH
Par ce canal donc, bâti sur Brettia 1’14’’ et Rumilia (qualifiée et 2 sorties seulement), Pierre Julienne a obtenu les Milia Pierji 1’11’’m. (quatorze victoires et 823.270 euros), classique, Silia Pierji 1’14’’ (trois victoires et 86.360 euros), semi-classique, Obélix Pierji 1’13’’m. (neuf victoires et 359.640 euros), Kalipso Pierji 1’14’’ (douze victoires et 234.570 euros), Otello Pierji 1’10’’ (onze victoires et 463.690 euros), classique, Torino Pierji 1’12’’ (trois victoires et 204.530 euros), semi-classique, Alto Pierji 1’16’’m. (une victoire et 62.580 euros), semi-classique, Vinci Pierji 1’12’’m. (quinze victoires et 417.080 euros), Silver Pierji 1’12’’ (neuf victoires et 282.387 euros), Tosca Pierji 1’16’’ (deux victoires et 52.800 euros), semi-classique, et son chef-d’œuvre, peut-être, Ecu Pierji 1’11’’ (sept victoires et 569.750 euros), classique, gagnant et placé de Critérium [voir photo en bas de page]. De Rumilia descendent aussi la semi-classique Aquarelle de Fael 1’14’’m. (cinq victoires et 178.950 euros) et sa fille, l’actuelle classique Grâce de Fael 1’12’’m. (huit victoires et 260.600 euros), deuxième du Prix de Vincennes et troisième du Prix du Président de la République.

Jézabel d’Ouches boucle la boucle !

Boss du Méleuc a une autre grande jument montée dans son ascendance en Jézabel d’Ouches 1’16’’ (1975-Caprior), sa troisième mère. Sous la houlette de Jean-Pierre Dubois et sous la monte de son fils, Jean-Philippe, alors tout jeune, Jézabel d’Ouches gagna le Prix du Pontavice de Heussey et, dans la foulée, se classa deuxième du Prix de Cornulier, seulement devancée par le « Rouzaud » Kaprius, puis du Prix du Calvados. Douée également attelée, elle y fut deuxième du Prix d’Eté, ainsi que troisième du Critérium des 5 Ans et du Prix de l’Etoile. Jean-Philippe Dubois se souvient bien de celle qui fut sa partenaire en plusieurs occasions : « Mon père l’avait achetée. C’était une jument avec beaucoup de taille, faite pour aller montée. Elle avait davantage de tenue que de vitesse. Poulinière, elle n’a pas été très efficace en production directe, bien que présentée à des étalons de renom (N.D.L.R. : Fakir du Vivier, Pershing, Jiosco, avec lequel elle a tout de même donné le hongre aux douze succès et aux 160.000 euros de gains Extrême 1’15’’), mais on la retrouve aujourd’hui comme troisième mère de Boss du Méleuc ou encore de Nijinski Blue (N.D.L.R. : un lauréat du Critérium Continental, élevé par Véronique Dubois, la sœur de Jean-Philippe, et Michel Donio) ». Pour conclure, on notera que Jézabel d’Ouches est issue d’une sœur de Haut Médoc LB 1’22’’m., lauréat du « Cornulier », en 1957, dans lequel il avait pour dauphine… Idumée, la mère de Gamélia. La boucle, en quelque sorte, est bouclée !

Jézabel d'Ouches était une jument avec beaucoup de taille, faite pour aller montée.
Jean-Philippe Dubois

©APRH

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