Depuis lundi 28 novembre, Vincennes est à l'affiche chaque jour. L'hippodrome parisien proposera 21 réunions quotidiennes jusqu'au dimanche 18 décembre. En décembre, ce sont 27 rendez-vous sur l'hippodrome du plateau de Gravelle qui seront proposés. Des données qui sont strictement identiques à celle du précédent meeting. Ces densité calendaire et continuité de l'offre sont uniques au monde. Quels sont les secrets de la grande machinerie parisienne en plein meeting d'hiver, alors que son activité est à son summum ? Son responsable, Julius Le Tutour, nous ouvre les portes de la salle des machines.
Chef des hippodromes parisiens de LeTROT, soit de Vincennes et d'Enghien, depuis le 1er juillet 2021, Julius Le Tutour vit des journées particulièrement chargées à cette époque de l'année, meeting d'hiver oblige. Mais la séquence que l'on traverse actuellement a ceci de particulier que Vincennes ne ferme jamais ses portes pendant 21 jours consécutifs. Dans un long entretien, il nous parle de l'envers du décor d'un hippodrome unique au monde.
Meeting d'hiver en chiffres
90 réunions du 3 novembre au 4 mars 2023 - 90 réunions - 745 courses - 40,844 M€ d'allocations
24H au Trot.- Comment abordez-vous cette période qui s’ouvre, la plus concentrée pour vous et vos équipes ?
Julius Le Tutour.- On est à fond. Il s’agit bien de trois semaines consécutives sans interruption qui sont uniques dans un calendrier de courses. On souhaite dans ces moments là que les conditions climatiques soient avec nous. Pour l’instant, elles le sont. On attend un petit peu de froid en fin de semaine mais cela n’a rien de perturbant.
Vous avez la charge des hippodromes de Vincennes et d’Enghien avec les mêmes équipes. Comment sont-elles structurées ?
On est sur un effectif de 41 personnes, réparties sur différents pôles : écuries, pistes, bâtiments et parties administratives. Chaque équipe a un planning et il ne faut qu’il n’y ait jamais de manque. Le planning se prépare un mois à l’avance, est validé par la direction et tout cela s’inscrit bien sûr dans les obligations légales de nos activités. On a par exemple un nombre d’heures de repos à respecter pour chacun. Certaines fois, c’est compliqué avec des réunions qui s’enchaînent avec des horaires serrés. Il faut aussi ajouter des paramètres extérieurs comme c’est actuellement le cas avec la Coupe du Monde de football.
Dans ce cas, il faut être capable de modifier rapidement les plannings comme pour le week-end qui arrive. La réunion de samedi devrait se finir à 19 heures et celle du lendemain dimanche devrait commencer à 11h15 en raison du match de l’Equipe de France dans son huitième de finale.
Quelle organisation dans les écuries de Vincennes ?
On décide d’exécuter le travail de préparation pour la partie écuries le lendemain matin d’une réunion de manière à laisser partir tous les socioprofessionnels tranquillement, à ne pas avoir de tracteurs dans les allées qui pourraient perturber les chevaux. Comme dans une écurie de courses, on a donc une équipe du matin qui commence très tôt pour pouvoir accueillir les arrivants les plus matinaux.
Parlez-nous du travail de la piste, la scène du spectacle.
On la travaille après chaque réunion, donc tard quelquefois, pour l’ouvrir ou la refermer en cas de pluie. Dans les cas les plus extrêmes, on peut aussi la saler la veille voire quarante huit heures en amont d’une vague de froid. On ne laisse jamais une piste avec des traces. Elle doit toujours avoir une planimétrie parfaite.
De manière encore plus précise, que font vos équipes pour l'entretien de la piste ?
Il s’agit d’abord d’un important travail de nivellement. Tous les matins, on sort la niveleuse, voire les deux, et on retravaille toute la planimétrie de la piste. Il ne faut surtout pas laisser la piste bouger notamment avec l’humidité ou les précipitations. C’est obligatoirement un travail quotidien car on court en ce moment tous les jours et on ne peut pas la laisser "gondoler" à droite ou à gauche. Le chef de piste et toutes ses équipes font un super travail. On ne travaille pas au laser. C’est toujours l’humain, en fonction de ce qu’il voit et ressent, qui décide de relever plus ou d’appuyer plus dans son travail de nivellement. C’est un choix assumé qui fonctionne.
Quel volume de mâchefer ajoutez-vous lors d’un meeting d’hiver ?
Avec des conditions clémentes comme l’an dernier, on est aux alentours de 1.000 à 1.200 tonnes. Si on a des conditions compliquées avec de la neige par exemple, on peut aller jusqu’à 1.500 à 2.000 tonnes sans problème.
Quels sont les paramètres les plus compliqués à gérer ?
La neige et le gel sont les conditions les plus difficiles dans notre travail. Pour le gel, la question qu’on se pose est toujours de savoir si l’intervention mécanique suffit à suppléer le salage ou faut-il aller jusqu’au salage ? C’est notamment le cas quand on est à -2° ou -4°. En fait, il faut utiliser la combinaison des deux de la meilleure manière. Mon chef de piste doit regarder nos infos météo quinze à vingt fois par jour et moi je les consulte trois à quatre fois sans problème.
La piste est actuellement plébiscitée par tous les professionnels. Vous font-il des retours ?
On a réussi à redonner à Vincennes ce qu’il doit être, c'est-à-dire l’outil magique que tout le monde attend. Vincennes doit être la meilleure piste au monde. Elle ne peut être la deuxième, la troisième ou la dixième. Il y a une passion et un amour de la piste partagés par tout le personnel. Mon travail est de veiller à ce que cela dure.
Ce que j’apprécie des socioprofessionnels, c’est qu’ils sont capables de nous dire bravo mais aussi, dès qu’il y a quelque chose qui ne va pas, de nous en faire part. Ils n’attendent pas le crash pour s’exprimer. Avec leurs sulkys ou dans le cadre du monté, ils ressentent des choses qu’on ne vit pas de la même manière en voiture ou en tracteur. Et c’est comme cela qu’on arrive à faire du super travail.
Vincennes se doit d'être la meilleure piste du monde.
Julius Le Tutour
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