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Actualité - 06.12.2022

Joyner Sport, dépositaire d’une double aptitude

En un bel éclectisme, Joyner Sport 1’12’’ a.-m. est passé, sans transition, d’un accessit de Groupe I, attelé, en Italie, dans le prestigieux Gran Premio Orsi Mangelli, sur le parcours des 1.600 mètres, autostart, de l’hippodrome de Turin, à un succès de Groupe II, monté, sur les 2.175 mètres de la grande piste de Vincennes ; dans la perspective, évidemment, du prochain championnat des 3 ans sous la selle, le bien nommé Prix de Vincennes, au programme du troisième dimanche de décembre. Son origine prédispose l’élève de Christian Masson et du Haras de l’Etoile à cette exigeante polyvalence, ne serait-ce qu’à travers son père, le jeune et déjà renommé Dollar Macker.

Dollar Macker 1’11’’ m. (Saxo de Vandel) est le seul étalon du Haras de Bouttemont, sur plus d’une dizaine recensés, à ne pas avoir Ready Cash dans son pedigree. De la sorte, il est un complément idéal au sang de ce dernier et deux de ses trois meilleurs produits illustrant ses deux premières générations, Ici C’Est Paris 1’11’’ m. (Saint-Léger des Trotteurs, placé des Prix d’Essai, de Vincennes, des Centaures et du Président de la République) et Joyner Sport, sont, précisément, par des filles de Ready Cash 1’10’’. Son autre étoile Indigo du Poret 1'12'' m. revendique pour sa part une mère marqué du sang de Goetmals Wood 1'11'', par l'intermédiaire du peu présent Mood West 1'16'' m.
Dollar Macker-Ready Cash : l’envers d’un fameux croisement

Philippe Allaire a été le mentor de Dollar Macker et il a parfaitement su tirer parti de sa précoce disponibilité, dans les deux spécialités. En vingt-deux sorties, de 2 à 4 ans, le fils de Saxo de Vandel 1’11’’ comptabilisera neuf victoires et dix places, pour plus de 730.000 euros de gains. Attelé, il a gagné les Prix Paul Karle (Groupe 2) et Pierre Plazen (Groupe 2), mais s’est aussi classé deuxième du Critérium des Jeunes (Groupe 1), battu par Django Riff, ou encore troisième des Prix Albert Viel (Groupe 1), derrière Django Riff et Dawana, et de l’Etoile (Groupe 1), devancé par son aîné, Boléro Love, et par son contemporain, Django Riff. Monté, il a débuté victorieusement dans le Prix des Elites (Groupe 1), où il ne fit qu’une bouchée de Bellissima France, qui venait de s’octroyer le Prix de Normandie et allait s’adjuger le Prix de Cornulier, avant de résister, six mois plus tard, à un certain Bilibili, à l’arrivée du Prix des Centaures (Groupe 1) ; dans l’intervalle, il remportera également le Prix Camille de Wazières (Groupe 2) et se classera deuxième de Dragon du Fresne dans le Prix de Vincennes (Groupe 1).
Essentiellement vite, Dollar Macker a signé ses principaux succès sur le tracé court de Vincennes. En prolongement, Joyner Sport apparaît lui-même comme un vrai cheval de vitesse.

Une mère… disqualifiée cinq sur cinq !

Via Saxo de Vandel 1’11’’, Dollar Macker représente la lignée mâle de l’étalon majeur, Coktail Jet 1’10’’. Il en est d’autant plus destiné à briller avec les filles de Ready Cash. C’est là la réplique, à l’envers, du fameux croisement ayant procuré Bold Eagle, Face Time Bourbon et tutti quanti.
Elevée dans le Sud-Ouest, par Robert Sémeillon, Carla du Padoueng, la mère de Joyner Sport, devait avoir, comme l’on dit, du carafon – à l’instar de certaines femelles de Ready Cash, mais l’élevage est là, ensuite, pour les voir prendre leur revanche –, car elle a couru à cinq reprises, à 4 ans – alors qu’elle s’était qualifiée à 2 ans –, pour autant de disqualifications. Joyner Sport est son premier produit, avant deux femelles, Liverpool Sport, par Uzo Josselyn, et Maracana Sport, par Falcao de Laurma. Carla du Padoueng est la sœur utérine d’Azur du Padoueng 1’14’’ (Diamant Gédé), utile hongre, aux cinq succès régionaux et aux 70.000 euros de gains.


Joyner Sport lors d'une de ses passes d'armes avec Just A Gigolo à l'attelé

Un premier Groupe
En vingt-trois sorties, depuis l’été de ses 2 ans, Joyner Sport n’en était, dans le Prix Raoul Ballière, qu’à sa troisième tentative sous la selle. La première s’était soldée par une place de deuxième dans le Prix d’Essai (Groupe 1, 2.700 mètres), au mois de juin, tout près de Jelyson. Quant à la seconde, elle s’était achevée par une disqualification dans le Saint-Léger des Trotteurs (Groupe 1, 2.450 mètres), au mois d’octobre, alors que le premier accessit lui était assuré, derrière son camarade d’entraînement, J’Aime le Foot. Du côté de ses prestations à l’attelage, on notera que ses trois succès ont été enregistrés à 2 ans, notamment dans le Prix Roger Massue (Critérium des 2 Ans), à Graignes. Il n’avait pas gagné, précisément, depuis ce rendez-vous normand, à la mi-novembre 2021, tout en se comportant toujours bien, avec régularité, face aux meilleurs. Ce Prix Raoul Ballière lui permet donc, à la fois, de renouer avec la victoire et, plus encore, de s’offrir la première course de Groupe de sa carrière.


Goddess, l’autre matrone du Bois-Josselyn

Avec Niloda Josselyn, la deuxième mère, on remonte en Normandie. Cette fille d’Arnaqueur 1’13’’ ne put se qualifier et participe, du reste, d’une fratrie plutôt modeste, dont émerge Plo Josselyn 1’15’’ (Himo Josselyn), gagnant de six courses et de 67.450 euros. Cloda Josselyn, leur mère, ne se distingua pas elle-même en compétition, mais elle était la sœur d’Elio Josselyn 1’14’’ (Armbro Goal), douze fois victorieux, pour plus de 180.000 euros de gains, en monnaie transformée, en prélude à une carrière d’étalon.
Cloda Josselyn avait sa naissance pour elle, puisqu’elle était issue du mémorable "tombeur" d’Ourasi, dans le March of Dimes Trot, Sugarcane Hanover 1’11’’, et d’une trois quarts sœur du champion international d’Yvan Bernard, Nodesso 1’13’’ (Quioco), qui défit Noble Atout dans une édition du Critérium des 4 Ans (Groupe 1), s’adjugeant également le Grand Prix de Bavière (Groupe 1), ainsi qu’une demi-douzaine de Groupes 2. C’est là la descendance de Goddess (1972-Seddouk), l’autre matrone du Haras du Bois-Josselyn, qui, si elle n’a pas rivalisé, dans la durée, avec son alter ego, Quézira, n’en a pas moins marqué son époque et a été la première à révéler l’élevage maison au plus haut niveau. Derrière Goddess, il y a la grande souche des "Pile", riche en trotteurs de premier plan, tant attelés que montés, ce dont se réclame toujours, aujourd’hui, Joyner Sport.

Joyner Sport battu de très peu par Jelyson dans le Prix d'Essai en juin dernier

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