Talicia a fait une très bonne jument parce qu’elle a progressé de ses 3 ans jusqu’à ses 9 ans. Je pense que sa fille est vraiment intéressante.
Rémi Boucret
La semaine a mis une nouvelle fois en avant la réussite de l'élevage de Rémi Boucret. Les « Bello » et « Bella » se sont en effet distingués à plusieurs reprises. L'occasion d'une interview avec leur éleveur qui pointe à la 3ème place du classement national à un mois et demi du terme de la saison.
24 Heures au trot. En ce mi-novembre, vous occupez la troisième place du classement des éleveurs. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Rémi Boucret. Il n’y a pas d’objectif lié au classement. Après, cela fait toujours plaisir, je ne vais pas dire le contraire. Mais il n’y a pas de but d’être dans le haut du classement. Je m’y retrouve inévitablement vu le nombre de juments que j’ai. Ça pourrait être mieux aussi peut-être. Si je me trouve dans le top 3 ou le top 5, c’est aussi parce que je suis dans le top 3 ou le top 5 au niveau de l’effectif des juments. Mais pour y arriver, il a fallu pendant des années et des années avoir la réussite qui permet d’accéder à des effectifs comme ça.
Qu’est-ce qu’une bonne année pour votre élevage à vos yeux ?
Une bonne année, ce sont des espoirs que l’on peut avoir dans des jeunes chevaux. C’est plus comme cela que je le vois. C’est d’avoir l’espoir que l’on ait dans les jeunes de vrais bons, des chevaux de Paris. C’est le plaisir d’avoir un effectif qui permette d’aller à Paris où je ne vais pas tant que cela.
Jean-Paul Marmion dit toujours que deux victoires en province rapportent autant qu’une à Paris et il préfère donc aller deux fois en province avec moins de difficultés. 2020 s’annonce comme une bonne année par rapport aux « H » qui ont bien démarré, ceux chez Jean-Paul Marmion ont tous gagné voire pour certains deux fois de suite.
C’est le cas de Halicia Bella et Hamouro Bello qui se sont imposés pour la deuxième fois le 11 novembre, journée au cours de laquelle votre élevage a enregistré une autre victoire avec Cesario Bello.
C’est sûr que cela a été une bonne journée. Je n’ai pas eu de commentaires des entraîneurs, notamment de Jean-Paul Marmion qui ne m’appelle pas après chaque victoire. Je ne l’ai pas si souvent que cela au téléphone. On a une confiance réciproque énorme. Quand je l’ai, je tends le dos d’ailleurs parce que je sais que c’est souvent pour une mauvaise nouvelle.
La victoire d’Halicia Bella, premier produit de votre excellente jument Talicia Bella, doit représenter quelque chose de particulier, non ?
C’est fantastique d’avoir la continuité de l’histoire avec la fille qui sort de l’ordinaire même si on ne peut pas déjà savoir jusqu’où elle ira. Talicia a fait une très bonne jument parce qu’elle a progressé de ses 3 ans jusqu’à ses 9 ans. Peut-être que Halicia ne sera que précoce mais elle montre de la qualité comme sa mère montrait au début. Si je me souviens bien, Talicia avait aussi gagné deux ou trois de ses premières courses (N.D.L.R. : 3 courses exactement) et la première fois qu’elle avait été battue c’était par Triode de Felllière à laquelle elle rendait 25 mètres. Je pense que sa fille est vraiment intéressante, du niveau Paris c’est quasiment sûr. Ça permet de rêver en tout cas. C’est d’autant plus plaisant que Talicia c’était mon croisement.
Pouvez-vous expliquer cela ?
Avec Talicia Bella, j’avais envie de faire un croisement franco-français. J’étais vraiment satisfait parce que j’avais réussi avec des étalons qui n’étaient pas très cotés à l’époque mais c’était deux champions, Général du Pommeau et Vivier de Montfort, le père de mère. Je trouvais intéressant de mettre Général du Pommeau car, malgré qu’il soit 100 % français dans son sang récent, il avait les qualités d’un cheval américain par le jeu de jambes qui était le sien. La mère de Talicia avait de la dureté mais pas une grande vitesse. J’étais content de faire ce croisement qui a été au-delà de mes espérances. Général du Pommeau a été difficile à juger comme reproducteur car il a été très peu fertile. Moi, j’ai eu la chance d’avoir son meilleur produit mais il ne faisait que douze produits par an et ne pouvait donc pas percer.
De combien de poulinières votre élevage est-il composé ?
J’en ai beaucoup en association avec les éleveurs où sont stationnées mes juments. Volontairement, je ne sais pas y répondre car c’est la question fréquente de mon épouse (rires). Jamais, je n’aurais pensé avoir un jour autant de poulinières, mais peut-être que je suis trop conservateur. Je suis devenu plus sélectif mais cela a mis du temps à ce que je réagisse. En même temps, ça m’a permis aussi d’avoir des produits que l’on n’aurait pas pensé aussi bons.
Avez-vous un exemple ?
La mère de Talicia Bella. Ce n’était pas une championne. Avec les critères que je me fixe aujourd’hui, je ne l’aurais pas gardée. Aujourd’hui, je suis presque obligé dans les femelles de ne garder que des produits qualifiés avec des gains. Je ne garde plus les juments non qualifiées mais c’est davantage une obligation qu’un souhait. En faisant ça, je vais rater de bons produits.
Des juments pas douées pour la compétition mais bien nées avec du modèle peuvent faire de très bonnes reproductrices. Je l’ai vécu. Je garde encore beaucoup de mes femelles, ça a toujours été ma politique. J’étais très peu sélectif au début mais j’ai été content de ne pas l’être. J’ai eu plusieurs fois des produits dont on ne s’attendait pas à ce qu’ils soient les meilleurs de leur génération au niveau de mon élevage. Je pense ainsi à une jument comme Rosaria Bella qui n’a pas fait de champions mais a eu une production très uniforme. Je l’ai gardée alors que je n’étais pas du tout convaincu qu’elle ferait une bonne mère. Mais c’est la souche de Talicia Bella, la descendance d’Arnaga de Taloney. Avec les critères d’aujourd’hui, je ne l’aurais pas gardée.
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