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Actualité - 18.11.2020

Bertrand Le Beller : "J'ai peut-être mon cheval encore mieux qu'espéré"

Depuis déjà plusieurs mois, le Prix de Bretagne est coché sur le programme de Diable de Vauvert qui tentera de décrocher dimanche sa qualification pour le Prix d’Amérique. Rencontré dimanche à Nantes, Bertrand Le Beller, son entraîneur, répond à nos questions.

24 Heures au trot. Quand on s’apprête à présenter un cheval de son écurie dans la première épreuve qualificative au Prix d’Amérique, que ressent-on ?
Bertrand Le Beller. "On y pense, c’est sûr. Après, on ne se prend pas la tête non plus, les courses se suivent les unes après les autres. On va essayer de le présenter au mieux. Tout va bien pour l’instant."

Soit, mais le Prix de Bretagne est l’objectif annoncé depuis des mois pour Diable de Vauvert, non ?
"Oui bien sûr, cela fait un bon moment qu’on pense à cette course. Déjà l’an dernier, on l’envisageait mais le cheval a eu un problème de santé qui ne nous a pas permis de le présenter dans de bonnes conditions sur le meeting et qui a tout reculé dans son programme. Cette année, tout se goupille plutôt pas mal. Le cheval arrive très affûté par rapport à d’autres concurrents, c’est peut-être ce qui va faire la différence."


On imagine que c’était l’ambition vu son programme.
"Oui bien sûr. L’idée était d’avoir le cheval affûté dès la première épreuve qualificative pour essayer de le qualifier et, éventuellement derrière, de lever un peu le pied car il a besoin de fraîcheur. Il court très, très bien sur ses courses de rentrée. Aujourd’hui, le programme exact à venir n’est pas arrêté, ce sera en fonction du résultat de dimanche."

Pourquoi pensez-vous que si Diable de Vauvert doit décrocher sa qualification, c’est dans le Prix de Bretagne ?
"Je pense qu’elle est la plus facile des « B » dans la mesure où tous les gros morceaux font leur entrée ou n’ont couru qu’une fois ou deux fois avant. Ils ne sont donc pas ultra-affûtés et ne seront pas forcément déferrés. C’est pourquoi la qualification se tende sur cette course. Le cheval est capable en ce moment d’enchaîner des chronos qui sont quand même parlants (N.D.L.R. : en cinq courses depuis le mois, ses chronos se situent entre 1’12’’2 et 1’12’’8). On en a discuté avec Gaby (Gelormini) : l’objectif est vraiment de se qualifier, on ne va pas courir pour la gagne mais on ne s’en privera pas pour autant. Après, tout est question de parcours. Avec lui, plus longtemps il est caché, mieux c’est. Gaby le connaît par cœur maintenant, je n’ai plus besoin de me répéter sur l’aspect tactique. La majorité du temps, je n’étais pas sur place quand le cheval courait.

Donc on ne change rien, Charline (Silberman) s’en occupe très bien. On communique par téléphone pour que j’ai les impressions sur le heat. S’il y a des micro-réglages à faire en fonction de ce que me dit Gaby, on ajuste le tir."

Comment se passe une semaine qui peut s’avérer décisive comme celle-ci ?
"On ne change pas grand-chose par rapport à d’habitude. On minimise les risques quand même. On ne met plus le cheval au marcheur, on l’attelle plutôt gentiment. Le dernier gros travail a déjà été fait. Il va refaire un petit peu de vitesse mardi, de l’entretien les jours suivants et un petit dernier exercice la veille de la course, histoire de le réveiller un peu. Depuis Laval, tout va bien. J’ai même peut-être mon cheval encore mieux que ce que j’aurais espéré. Il a vraiment enchaîné. Ce qu’il y a de bien, c’est que le cheval est très affûté et que j’arrive à le maintenir dans cet état sans problème. Je ne cherche pas du tout à l’améliorer, cela ne servirait strictement à rien. Cela fait plusieurs mois que je ne fais que de l’entretien."

Qu’est-ce que représenterait pour vous de décrocher la qualification pour le Prix d’Amérique ?
"Dans la carrière d’un entraîneur, avoir un cheval au départ d’un Prix d’Amérique, c’est énorme. On n’a pas tous la possibilité et la joie de connaître un moment pareil. J’espère que l’on va le vivre. Je pense qu’en plus si j’arrive à le maintenir dans cet état de forme jusqu’au jour J, il a le droit d’être là, d’être cinquième ou sixième, même si je ne veux pas faire de plan sur la comète. Plus ça roule, plus lui est capable de faire la différence car il va quand même mettre son coup de reins. Il a eu une période où il n’était plus trop lutteur, où il avait un peu de mal en fin de montée, ce qui faisait dire que ce n’était pas un « grimpeur ». Mais aujourd’hui il est arrivé à maturité. Il n’y a qu’à voir ce qu’il a fait à Maure-de-Bretagne où il faut passer trois fois la « grimpette » tout en trottant en 1’12’’ et fractions. Le cheval est au top, il a un mental de folie."


C’est potentiellement une grande semaine ?
"Je ne me prends pas la tête. Même si notre attention est beaucoup concentrée sur « Diable » forcément, il n’y a pas que lui dont il faut s’occuper au sein de l’écurie. Mais forcément, on sera déçus si cela devait mal se goupiller mais il n’y aura pas mort d’homme."

On a beaucoup travaillé pour ça, je sens le cheval vraiment bien, alors oui on y va avec des ambitions.
Bertrand Le Beller

©Aprh

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