Le portrait-type du vainqueur du Prix de France
Le casting et la grille de départ du Prix de France Speed Race (Gr.1) sont connus depuis jeudi. Ils seront 18 au départ dont Hooker Berry qui tente le doublé du roi après son triomphe dans le Prix d’Amérique Legend Race le 29 janvier. Qui parmi ces 18 répondent le mieux aux enseignements du palmarès récent ? Pour tenter de dégager le profil du futur vainqueur, nous nous sommes appuyés sur plusieurs critères depuis 1994, année de la réfection de la grande piste de Vincennes.
Commençons notre étude par le statut des derniers vainqueurs. Et le constat est que l'épreuve est largement dominée par les favoris qui laissent peu d'espace aux outsiders. Vivid Wise As (Yankee Glide) était à le candidat le plus attendu l'an dernier. Il a succédé à Délia du Pommereux (Niky), lauréate de 2021 qui faisait afficher le rapport gagnant le plus élevé des récentes édition, à 14/1. Elle battait alors le grand favori Face Time Bourbon (Ready Cash), parti à... 2/10.
Il reste que
Délia du Pommereux était la troisième concurrente la plus jouée au départ, après
Face Time Bourbon et
Davidson du Pont (Pacha du Pont).
Un an plus tôt,
Davidson du Pont réussissait le même exploit en reléguant
Face Time Bourbon également sur la deuxième marche du podium mais, cette fois, avec le statut de léger favori à 13/10 contre 14/10 à son rival.
En 2019,
Readly Express (Ready Cash) endossait avec succès le rôle de favori à 12/10. L'année précédente,
Bélina Josselyn (Love You) s'impose avec le statut de troisième favorite (à 6,5/1) pour battre les deux qui lui sont préférés au betting :
Bold Eagle (Ready Cash) et
Propulsion (Muscle Hill).
Pour retrouver un premier vainqueur avec le statut d'outsider, il faut en fait remonter à 2014, année du succès du suédois
Noras Bean (Super Arnie), à la cote de 22/1.
ÂGE : 7 ANS
La moyenne d’âge du vainqueur des vainqueurs du Prix de France Speed Race depuis 1994 est de 7,3 ans.
Il n’y a que quatre chevaux âgés de 7 ans au départ de l'édition 2023 :
Go On Boy (Password),
Gu d’Héripré (Coktail Jet),
Ampia Mede Sm (Ganymède) et
Don Fanucci Zet (Hard Livin).
C’est également l’âge qui compte le plus de vainqueurs (8) avec
Davidson du Pont (2020),
Readly Express (2019),
Bélina Josselyn (2018),
Royal Dream (2012),
Exploit Caf (2008),
Gobernador (2001),
Lovely Godiva (1997), et
Vourasie (1994).
UN PARCOURS QUI PASSE PAR LE PRIX D'AMÉRIQUE LEGEND RACE
Une participation au Prix d'Amérique Legend Race en amont du Prix de France est indispensable ou presque. Depuis 1994, seul le suédois
Noras Bean, en 2014, drivé par Björn Goop, n’avait pas participé au Prix d’Amérique avant son succès dans le Prix de France. Cette année, cela complique la tâche en théorie de
Fado du Chêne (Singalo),
Gu d’Héripré,
Beads (Archangel),
Dear Friend (Orlando Vici) - ces deux derniers ont formé le jumelé gagnant du Prix du Luxembourg disputé sur les 2.100 mètres de la grande piste -,
Imhatra Am (Muscle Hill) et
Go On Boy.
Dans la Legend Race, le gagnant du Prix de France Speed Race avait auparavant souvent joué un rôle. On dénote
sept vainqueurs et huit autres compétiteurs montés auparavant sur le podium américain. Soit un peu plus de 50 % de réussite.
Hooker Berry, sacré il y a deux semaines, et
Ampia Mede Sm sont les deux chevaux concernés, puisqu’
Italiano Véro (Ready Cash) sera au départ du Prix Ovide Moulinet (Gr.2).
SEXE : AVANTAGE AUX MÂLES
Net avantage pour les mâles aux statistiques depuis 1994 avec 21 succès contre 8. Sur les dernières années, cette tendance s’accentue, puisque seules
Bélina Josselyn et
Délia du Pommereux, encore au départ de l’édition 2023, ont réussi à s’imposer pour les femelles.
Elles ne seront que six sur la ligne de départ cette année. La pensionnaire de Sylvain Roger sera accompagnée d'
Ampia Mede Sm,
Honey Mearas,
Décoloration,
Dear Friend et
Imhatra Am.
NATIONALITÉ : AVANTAGE FRANCE MAIS...
Contestés dans les années 1990, les trotteurs français ont réussi à inverser la tendance après trois échecs consécutifs en 2003, 2004 et 2005 (
Hilda Zonett et un doublé de
Naglo). Même si
Readly Express (2019) et
Vivid Wise As (2022) ont inscrit leur nom au palmarès récent (créant une occurrence d'une sur deux pour un trotteur étranger lors des quatre dernières éditions), la France peut revendiquer au total 19 vainqueurs, et précède la Suède (7) et l’Italie (2).
Tenant du titre,
Vivid Wise As a déjà déjoué les chiffres. Peut-il encore se distinguer ?
Cokstile,
Don Fanucci Zet,
Vernissage Grif,
Ampia Mede Sm,
Honey Mearas,
Beads,
Dear Friend et
Imhatra Am portent à neuf le nombre de participants nés hors de France, soit la moitié du peloton.
Ampia Mede Sm coche plusieurs cases pour s'imposer dans le Prix de France Speed Race
FILS OU FILLE DE VAINQUEUR
Depuis 1994, trois vainqueurs de Prix de France Speed Race ont vu un de leur rejeton leur succéder.
Coktail Jet fut le premier avec le suédois
Naglo.
Ready Cash l’a imité avec là encore un cheval étranger,
Readly Express, mais aussi avec
Bold Eagle, double lauréat de ce Groupe 1.
Le champion de Jean-Etienne Dubois sera encore représenté cette année avec
Gu d’Héripré, tandis que
Ready Cash n’apparaitra, lui, qu’en ascendance plus éloignée, par l’intermédiaire de
Readly Express, auteur d’
Honey Mearas.
Grâce à
Hohneck (issu d’une mère par
Ready Cash),
Royal Dream, petit-fils de
Coktail Jet, est le troisième vainqueur du Prix de France représenté par un de ses produits en 2023.
BILAN
Aucun cheval ne coche simultanément l'ensemble des conditions listées, basées sur le palmarès de ce Prix de France Speed Race. Le pensionnaire de Philippe Allaire,
Hohneck, est sûrement celui qui s’en approche le plus. C’est un mâle de nationalité française, et fils d’un gagnant de Prix de France. Âgé de 6 ans, il a terminé cinquième du Prix d’Amérique Legend Race. Sacré le 30 janvier,
Hooker Berry a un profil intéressant (il n’est pas fils de… mais c’est tout de même la lignée paternelle de Coktail Jet), tout comme évidemment
Ampia Mede Sm, sa dauphine, qui défend la même nationalité que le tenant du titre.
Quant à
Beads il relève un défi statistique de taille en n'ayant pas pris part au Prix d'Amérique. Après avoir vaincu avec l’américaine
Moni Maker, Jean-Michel Bazire peut-il briller avec un autre concurrent qui a traversé l’Atlantique ?