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Actualité - 16.02.2023

L'Afasec fait de l'emploi la priorité des prochaines années

L'Afasec travaille sur l'avenir. Plus que jamais dans un contexte de formation et d'emploi sous haute tension. Après les sujets de la formation et de l'accompagnement des employeurs et apprenants, c'est l'emploi qui devient le pilier central de la stratégie de la structure chargée de la formation, des oeuvres sociales et plus globalement de l'attractivité de toute la filière hippique sous l'angle de ses métiers et de ses dimensions humaines. L'emploi est le cœur du réacteur d'un projet stratégique pluriannuel baptisé "Osons construire l'Afasec de 2027". Ses grandes lignes ont été présentées à la presse ce mardi par Guillaume Herrnberger, directeur emploi et formation des courses hippiques, en charge de l'Afasec, et Elise David, directrice de l'emploi à l'Afasec.

Le constat est connu et implacable. Plus de 500 postes sont actuellement à pourvoir dans les écuries de courses et haras. Il suffit de croiser des entraîneurs ou de fréquenter les réseaux sociaux pour se rendre compte de l'ampleur des offres. Ce sont les volets formation et attractivité des emplois qui sont à la peine. "Le marché de l'emploi est sous tension" n'a cessé de rappeler ces derniers mois Guillaume Herrnberger, le patron de l'emploi et de la formation des courses hippiques qui chapeaute l'Afasec (Association de formation et d’action sociale des écuries de course). La présentation ce mardi du plan stratégique 2023-2027 de l'Afasec apporte des réponses avec des actions, des valeurs et des mots. On entendra les expressions "révéler l'humain", "capital humain" et les mots clés "bienveillance", "exigence", "curiosité" et "innovation" parmi d'autres. C'est au final un projet de transformation de toute une filière, dans une logique d'adaptation aux nouvelles conditions environnementales et sociétales, auquel répond le plan stratégique de l'Afasec.

24H au trot.- Qu'est-ce qui vous a guidé pour élaborer ce que l'on peut qualifier à ce stade de vision d'avenir des courses dans le domaine de l'emploi ?
Guillaume Herrnberger (directeur emploi et formation des courses hippique, en charge de l'Afasec).- Nous nous sommes projetés vers l'avenir. Et l'objectif premier qui s'est imposé est le besoin de révéler l'humain, pour servir la croissance des courses. Plus de 500 emplois sont à pourvoir actuellement et cela représente 100 millions d'euros de valeur que nous ne créons pas chaque année.

NOUVEAUTÉS 2023 DANS L'ELEVAGE
Dès la rentrée 2023, les sites de Graignes et de Mont-de-Marsan de l'Afasec bénéficieront d'une section de Bac Pro Elevage. Il y aura également une formation pour le personnel à pied (palefrenier) pour répondre à une demande de ceux qui souhaitent uniquement s'occuper des chevaux. Guillaume Herrnberger détaille sur le sujet : "Nous travaillons à déployer un bac professionnel "élevage". C’est notre porte d’entrée dans le domaine de l’élevage. L’étape suivante sera de développer de la formation continue pour les éleveurs, comme la préparation aux ventes."

Guillaume Herrnberger.- (suite) Cela nécessite une ambitieuse transformation du secteur dans sa façon de pratiquer, d'attirer, de fidéliser et de révéler les talents. L'Afasec doit dès maintenant devenir l'organe principal des emplois dans le monde des courses hippiques et de l'élevage.

Comment allez-vous construire cette transformation ?
Dans cinq ans, l'Afasec sera l'organisation au service de l'emploi dans les courses. Nous travaillons au quotidien pour pourvoir les emplois et former les salariés de demain. Nous allons multiplier par trois le nombre d'heures des formations pour adultes et formations continues. Cela passera également par le recrutement et la fidélisation via nos actions, ainsi qu'une labellisation des entreprises. Nous aurons également une couverture plus large et plus innovante de nos enseignements.

Comment accompagnez-vous les salariés ?
En développant les logements, par exemple. Nous allons passer d'un budget de 1,5 millions à 5 millions d'euros pour les logements des salariés de courses. Il est important d'aider les parents à trouver une solution de garde pour les jeunes enfants et nous travaillons sur ce sujet car, dans les écuries de courses, les horaires sont atypiques. Nous sommes également présents pour les aider à imaginer et concrétiser leur reconversion car les possibilités sont nombreuses.

Une Masterclass
Guillaume Herrnberger : "Nous travaillons à un pôle d'excellence avec une masterclass pour les jeunes jockeys et drivers. Elle consiste à accompagner au mieux les talents de demain. Ils auront à leurs côtés des spécialistes comme un coach mental, un nutritionniste, un sophrologue, un formateur physique et technique et un spécialiste des médias. Lors de la première session, les jeunes ont même eu l'occasion de passer trois jours au sein de l'Insep et de découvrir les méthodes de préparation et de récupération des sportifs de haut-niveau. Thierry Thulliez, ancien top jockey, était à leurs côtés pour cette première."

La bonne dynamique des trophées du personnel
Elise David (directrice de l'emploi à l'Afasec).- : "Au galop, "les trophées du personnel" récompensent depuis plusieurs années l'ensemble des acteurs de la filière galop. Nous aimerions que cette manifestation prennent de l'ampleur et englobe également les trotteurs. L'important est de valoriser son équipe. C'est comme cela que les différents acteurs trouveront leurs places. Chaque maillon de la chaîne à son importance et certains postes ne sont toujours pas reconnus à la hauteur de leurs compétences."

Vous pouvez être plus précis dans ce domaine de la reconversion ?
Guillaume Herrnberger.- Par exemple, à Gouvieux, nous avons "Epona" qui est un atelier spécialisé dans le cuir. Pour certaines personnes qui ne sont plus aptes à monter à cheval, cette formation est une belle opportunité. L'atelier est spécialisé dans la sellerie, la confection et la réparation du matériel. Il forme même des personnes qui ne sont pas issues des courses. Nous avons récemment eu une jeune femme qui, après son passage par l'atelier, a été embauchée par une maison de maroquinerie de luxe. C'est dire la valorisation de notre formation.
Il y a également des jeunes retraités qui peuvent venir prêter main forte pour certains travaux dans l'écurie. Nous intervenons tout au long de la carrière d'un salarié.

Du côté des employeurs, quels outils proposez-vous ?
Elise David (directrice de l'emploi à l'Afasec).- L’Afasec s’engage en créant son tout nouveau service dédié à l’emploi car la crise de personnel est sans précédent. Nous allons guider les entreprises dans leurs recrutements et, pour fidéliser les talents, nous favoriserons le partage des bonnes pratiques R.H. pour retenir les salariés. Pour ce qui est du recrutement national, il y a Equi-ressources que les professionnels connaissent bien et l'IFCE.

Où en est la piste du recrutement à l'étranger ?
Elise David.- En France, nous avons sollicité un cabinet de recrutement pour aller chercher des candidats là où nous ne sommes jamais allés les chercher. Pour les travailleurs étrangers, nous lançons une offre de recrutement international [dont le prix de lancement est de 1.600 €, ndlr]. Notre but est de mettre à disposition des recruteurs des talents identifiés et qualifiés, via des réseaux structurés. Avec ce service, les employeurs seront libérés des démarches administratives fastidieuses, comme l’instruction de la demande d’autorisation de travail, ou encore de la traduction des documents. Ils auront aussi à disposition une trame de contrat de travail. Nous pouvons enrichir l'offre avec la recherche de logement, la logistique et les cours de français. Cela a un coût mais les personnes sélectionnées correspondent aux attentes de l'entraîneur. En résumé, nous fonctionnons comme un agence d'interim pour apporter les meilleures solutions, au juste prix.

Comment aller encore plus loin pour répondre à la signature de l'Afasec "Attirer et révéler les talents des courses hippiques" ?
Elise David.- À terme, nous souhaitons créer un label "Bien-être au travail" pour récompenser les écuries bienveillantes qui permettent à leurs personnels d'avoir une vision à court et moyens termes de leurs temps de travail, dans le cadre d'un salaire attractif. C'est un moyen de valoriser encore plus les écuries bienveillantes avec leurs personnels.

La Racing Job Mobile
Imaginée et lancée par l'Afasec en 2022, la Racing Job Mobile va reprendre la route dès le 14 juillet prochain avec un premier arrêt sur l'hippodrome de Durtal. 35 dates seront à son programme durant tout l'été avec 95 % de nouveaux hippodromes et cela principalement sur le grand ouest de la France. La Racing Job Mobile finalisera sa tournée estivale le 31 août à Vincennes. Durant le mois de septembre, elle prendra la direction de Mauquenchy ou encore de Strasbourg.

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