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Actualité - 21.02.2023

Allocations et enjeux en hausse, effectifs en baisse en 2022

Chaque année, début février, LeTROT édite une précieuse plaquette résumant la saison écoulée, côté courses, comme côté hommes. Cette photographie permet toujours de percevoir les principales évolutions de la filière, même si 2020 et 2021 ont été des années atypiques avec la COVID. Nous avons donc mis les chiffres 2022 en perspective par rapport aux années d’avant la pandémie. L’analyse que l’on en ressort montre un recul de nos forces vives, aussi bien côté "production" qu’acteurs. Heureusement, les meilleurs chiffres financiers obtenus lors de ces derniers exercices peuvent redonner de l’espoir et participer à une relance qui semble indispensable.

Avec les différents contenus du bilan d’activité 2022 de LeTROT, chacun y trouvera des raisons de parler du contexte actuel des courses, et du trot en particulier, sous le sceau de l’optimisme pour l’avenir ou celui de réserves. Des indicateurs d’activité sont à la hausse, et non des moindres, comme ceux des allocations et des enjeux sur les courses au trot. D’autres sont à la baisse. Il s'agit ici de tout ce qui touche aux effectifs – chevaux et acteurs du trot. En voici une synthèse (retrouvez le bilan d'activité du trot 2022 par ce lien].

Le rattrapage des allocations [lire tableau 1 en page suivante]
2019 avait marqué les esprits pour son recul des allocations de courses de 10%. D’un montant annuel d’environ 250 millions distribués entre 2013 et 2018, l’enveloppe avait été amputée de 25 millions, pour satisfaire les injonctions de l’Etat, ne supportant plus que les résultats annuels des Sociétés Mères soient redevenus systématiquement déficitaires.
2020, avec deux mois sans courses (de mi-mars à mi-mars), avait encore plus détérioré la situation, la distribution des allocations ressemblant à un véritable étiage (180 millions). En 2021, grâce à une bonne gestion par la Société Mère de l’année 1 Covid, les allocations sont remontées à 224 millions d’euros, et en 2022 à 246,5 millions. Lors de ces trois exercices, le résultat financier de LeTROT a été par ailleurs positif, à chaque fois, d’une dizaine de millions d’euros. Soit une reconstitution de réserves bienvenues.

Dès lors, pour l’année 2023, a été budgétée une enveloppe de 254 millions d’euros (+ 7 millions) auxquels s’ajoute la prime inflation de 5,6 millions d’euros votée par le Comité il y a une semaine, à hauteur de 380 euros pour les propriétaires de 13 125 chevaux et de 47 euros pour leurs éleveurs.

Les enjeux sur LeTROT [tableau 2]
Ils se sont élevés à 4,64 milliards en 2022, en progression de 10,7% sur 2021. Cette augmentation a toutefois été baissière d’un trimestre à l’autre. De + 21% au trimestre 1, elle était de + 16,6% au T2, de +3,8% au T3 et de + 2,7% au T4.
Bonne nouvelle à noter en ce début d’année 2023, malgré un T1 2022 en forte augmentation, l’orientation du T1 2023 est positive à nouveau.

Le pourcentage de qualifiés et les exportations
A la fin 2022, se sont closes les épreuves de qualifications pour la génération des « I », née en 2018. Le pourcentage de sujets qualifiés a atteint un score jamais vu de 43,3%, soit 4 382 sujets admis à la compétition sur une population née cette année-là de 10 118 poulains et pouliches. C’est 5,4 points de plus que la génération née 2010 et 8,5 points de plus que la promotion 1999. Le déchet est donc moins élevé qu’il ne l’a été par le passé.
Autre élément positif : le nombre de trotteurs exportés en 2022, qui s’est élevé à 881 unités. C’est 100 sujets de plus qu’en 2019, qui constituait la dernière année référence, les années 2020 et 2021 étant à oublier.

Un écosystème stable

L’environnement du trot reste stable, tant en nombre d’hippodromes courant dans la discipline (214), qu’en nombre de réunions disputées chaque année (1.496 en 2022) et en épreuves programmées (11.019 en 2022).
La dotation moyenne offerte par course est également constante, se situant au-dessus de 22.000 euros, une référence depuis plus d’une décennie. On comprend mieux pourquoi les étrangers nous envient et aiment venir courir en France, quand ils le peuvent à la lecture du tableau ci-contre [tableau 3].
Mais, pour autant, ils ne viennent pas plus souvent disputer nos courses Européennes et Internationales. Pour les années 2018, 2019 et 2022, le nombre de partants étrangers dans ces épreuves se situe dans la même fourchette, inférieure à 2 000, soit environ 20% des concurrents. Le nombre de ces épreuves "ouvertes" n’évolue pas d’une année sur l’autre, et est fixé à 15,35%.
Autre constante : la répartition des allocations entre l’attelé (82,5% en 2022) et le monté (17,5%). En 2013, cette répartition était de 80,8/19,2. Il en est de même pour les catégories d’âge, où la répartition 2022 a été sensiblement équivalente aux exercices antérieurs avec :
- 1,55% pour les 2 ans,
- 17,1% pour les 3 ans,
- 21,45% pour les 4 ans,
- 16,2% pour les 5 ans,
- 43,7% pour les 6 ans et plus.


Entre les dotations allouées aux régions et celles des hippodromes "majeurs" (Vincennes, Enghien, Cagnes, Cabourg, Caen et Vichy), la tendance sur la dernière décennie a été plutôt en faveur de la province. Voici le dispatch 2022 entre tous ces pôles (tableau 4 en bas de page).
La stabilité s’observe aussi sur les contrats de location réalisés chaque année. Leur nombre tourne régulièrement autour de 7.000 et concerne environ 10.000 trotteurs.


Elevage, Licences, partants : urgence à inverser la tendance baissière

Si la discipline du trot n’est pas encore en manque de partants (ces derniers constituent le facteur numéro 1 pour espérer de bons enjeux), il n’empêche que la tendance est à la baisse.
En 2022, le nombre de partants s’est élevé à 139 495 unités, soit 11.820 concurrents manquant à l’appel par rapport à 2018. La baisse est de 8,4%. Par course, la moyenne est tombée à 12,66 chevaux, soit près d’un cheval manquant versus cette même année.
Cette raréfaction a pour conséquence un moindre dédoublement de courses pour jeunes chevaux (984 soit, 294 de moins qu’en 2018) et une baisse de 20 000 unités du nombre de chevaux éliminés entre 2018 et 2022.
La première cause de cette baisse est la cessation (ou la réduction) du nombre de poulinières. En une décennie, leur nombre est passé de 16.300 à 12 700, soit un manque à saillir de 3.600 poulinières. Qui dit moins de juments se traduit par une baisse des naissances. Pour la première fois depuis des lustres, on a enregistré au SIRE en 2020, année des "K", moins de 10.000 poulains/pouliches (9 880 précisément). Pour 2021, on en recense encore moins (9 280) et en 2022 un peu plus heureusement (9 476). Ce seuil des 10.000 naissances annuelles devient aujourd’hui "limite" pour alimenter le circuit "long" de nos courses au trot, avec son programme privilégiant les chevaux d’âge de 5 à 10 ans bien révolus. Pour preuve, entre 15.000 à 16.000 chevaux de tous âges ont fait le spectacle ces dernières années, alors que l’on en comptait 4.000 de plus il y a quinze ans !
Cette baisse de poulinières s’explique à la fois par le manque de renouvellement chez les éleveurs et la diminution de leurs effectifs. En une décennie, leur nombre a chuté de 10% tout comme la taille de leur élevage. Il est passé de 2,1 juments par éleveur recensé à l’IFCE en 2012 à moins de 1,9 juments maintenant.

Les effectifs des catégories socio-professionnelles dans des mouvements baissiers

Dans toutes les autres catégories socio-professionnelles, le solde est également négatif entre les entrées et les cessations d’activité.
Chez les entraîneurs, le nombre de licences délivrées a baissé de 400 unités entre 2005 et 2022. Aujourd’hui, le nombre d’entraîneurs publics plafonne à 800 professionnels (100 de moins qu’en 2005), le nombre d’Autorisations d’entraîner est aux alentours de 250 (- 150 sur la même période), le nombre d’Entraîneurs particuliers a été divisé par trois (moins de 50 licences à ce jour) et le nombre de permis d’entraîner a été divisé par 2,5 (325 licences).
Ce même phénomène touche toutes les catégories de "pilotes" également, qu’il s’agisse des drivers/jockeys (1 277 licences accordées en 2022, soit 250 de moins en dix ans), des apprentis (seulement 67 en 2022 alors qu’on en dénombrait 232 en 2013), des lads (427 l’an passé contre 709 en 2007) et des amateurs (611 contre 1.054 en 2003).
Sur ces deux dernières décennies, le nombre total de licences demandées pour driver ou monter en compétition a diminué d’un tiers, ce qui est plus que préoccupant.

En conclusion, ce déficit humain se traduisant par une baisse des effectifs chevaux est un mal à soigner d’urgence. S’il n’y pas encore péril en la demeure, il est impératif d’inverser la tendance et relancer l’attractivité des métiers du trot. Le défi est le même à relever du côté du renouvellement des parieurs.

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