Un meeting qui a joué la carte de la continuité

Après quatre mois de compétition lancée le 3 novembre dernier, l'hippodrome de Vincennes a fermé ses portes samedi dernier. Une dernière réunion réussie, à l'image de ce meeting, avec les victoires d'Hanna des Molles dans le Prix des Centaures (Gr.1) et d'Horsy Dream dans le Prix de Sélection - Face Time Bourbon (Gr.1). Il est désormais l'heure des bilans. Moment primordial de la saison au trot, le meeting de Vincennes produit une multitudes de chiffres. Avant de nous intéresser dans notre prochaine édition à ses singularités et aux acteurs qui ont marqué cette édition 2022/2023, analysons les tendances qui se confirment.

Le meeting d'hiver a livré son verdict. Intense et riche, il a livré son lot de confirmations, de surprises, de révélations et de déceptions. Le temps est venu du bilan objectif, après le compte-rendu chiffré rendu par LeTrot. Dans son immense majorité, ce meeting d'hiver, sans être un copier-coller de ses prédécesseurs, a confirmé des tendances, parfois encourageantes, parfois un peu moins. D'abord, il faut parler de son enveloppe. En augmentation de 5,5 % sur le précédent exercice, pour atteindre 40.844.000 €, elle permet de voir la dotation moyenne par épreuve progresser du même ordre, à +5,15 % sachant le nombre de courses identique à 2021/2022 (soit 745 courses).
Un périmètre identique
Disputé du jeudi 3 novembre au samedi 4 mars, le meeting d'hiver de Vincennes a proposé 90 réunions, soit le même nombre qu'en 2021/2022, qui faisait suite à une baisse de 4 journées par rapport à 2020/2021. Le nombre de courses disputées est strictement identique, pour 745 courses, à l'exercice précédent.

Une participation "copier-coller" avec 12,5 partants/course
Le maintien du nombre de courses a été accompagné dans le même temps de celui du nombre des partants. Après une baisse continue lors de plusieurs meetings [on est passé de 10.109 partants et une moyenne de 13,16 partants en 2017/2018 à 9.680 partants pour une moyenne de 12,44 en 2020/2021]), le contingent des participants réels est comparable au précédent meeting. On affiche cette année 9.312 partants contre 9.335 il y a un an. Le nombre moyen de partants par course est de facto le même à 12,50 (contre 12,53). Un score encourageant qui confirme que la tendance baissière précédente est stoppée. Le nombre de courses à 14 partants et plus a légèrement progressé (310 contre 306), un indicateur non négligeable dans le déploiement des offres de paris.

Un impact de la grippe équine après le Prix d'Amérique
Le nombre de partants aurait pu encore être supérieur sans l'épisode de grippe équine selon LeTrot, chiffres à l'appui. Le point de rupture est associé au Prix d'Amérique (le 29 janvier). Avant la Legend Race, la participation moyenne était en avance avec 13,15 chevaux contre 12,88 l'an passé.

Un rebond du nombre de chevaux en meeting
À noter que le nombre de partants déclarés a été supérieur à l'an dernier (9.539 chevaux contre 9.506). C'est en fait l'augmentation du nombre de non-partants (227 non partants contre 171), boosté par la grippe équine qui a ajusté à la baisse le nombre de partants réels. Parmi les autres signaux positifs, le nombre de chevaux différents présentés est passé de 3.127 à 3.282 alors que le nombre d'éliminés est en hausse de 668 à 929.


L'attelé au rebond, le monté en légère érosion
En ce qui concerne l'étude par spécialité, le trot attelé continue sa légère progression. Il affiche cette fois 13,07 partants par course, aidé par les données des générations des 5 ans (13,44 partants/course) et des 6 ans et plus (13,82). Des résultats en adéquation avec ceux de l'an passé. Les pelotons des 2 ans sont l'exception. Ils sont toujours les moins étoffés et font moins bien que l'an dernier (10,83 contre 11,35).
Le trot monté passe sous la barre des 11 partants par course, avec un effectif moyen de 10,94. Il était de 11,13 en 2021/2022. La baisse touche essentiellement les jeunes génération puisque les 5 ans et les les 6 ans et plus affichent des pelotons plus importants.

Une concentration des effectifs qui se confirme et se mesure
Si le nombre de chevaux différents vus au moins une fois en piste cet hiver a légèrement augmenté, celui des entraîneurs poursuit sa baisse. De 706 en 2020/2021, on est passé à 688 l'an dernier pour baisser encore et afficher 675 lors du présent meeting. Voilà la donnée qui confirme la concentration des effectifs et la raréfaction des "petits" entraîneurs du paysage de Vincennes. La moyenne de chevaux par professionnel est passé en deux ans de 4,47 à 4,86. Et sur les 675 entraîneurs, 240 n'ont été représentés que par un seul cheval. Ils étaient 275 en 2021/2022 et 278, un an auparavant.

DES ACTEURS QUI RÉPÈTENT

Dans la logique d'un meeting de la continuité, que de plus normal que de retrouver les mêmes noms en tête de différents classements. Pour la sixième année consécutive, Jean-Michel Bazire termine numéro 1 du tableau des entraîneurs au nombre de victoires avec 49 victoires. S'il s'agit de son score le plus bas (il avait notamment établi un record en 2019/2020 avec 83 succès), en terme de gains, le Sarthois fait mieux que l'an passé avec 2.689.890 € contre 2.590.290 €. Il a conservé un léger avantage sur Laurent Abrivard, dont l'écurie a encore été très en vue, portée par Hanna des Molles (Village Mystic), triple gagnante de Groupe 1. Après deux années à 43 succès, l'homme de Bouloire a ajouté un point, mais avec surtout des allocations glanées qui atteignent 2.122.920 €, une première au-dessus de la barre du double million pour sa part.
Du côté des propriétaires, Philippe Allaire reste en haut de la hiérarchie, malgré une seconde partie plus discrète, en raison d'un virus, même si Koctel du Dain (Boccador de Simm) a épinglé le Critérium des Jeunes - Prix Comte Pierre de Montesson. Le professionnel de Bouttemont a réussi la grande performance de placer deux de ses élèves, Italiano Vero (Ready Cash) et Hohneck (Royal Dream) à l'arrivée du Prix d'Amérique Legend Race.
Chez les éleveurs, le trio de l'an passé (SCEA des Bissons, Christian Bigeon et Jean-Philippe Dubois) n'est devancé cette fois que par Michel Aladenise, porté par le triomphe d'Hooker Berry (Booster Winner).