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Actualité - 28.03.2023

Les hippodromes de Lyon, terres de courses

Alors que Parilly accueillera le mois prochain (le 12 avril) la 3ème étape du Grand National du Trot, ce qui n’était pas arrivé depuis 2017, La Soie est sous le feu des projecteurs ce jeudi avec la seule réunion Premium du jour au trot pour son (déjà) dixième rendez-vous depuis le début de l’année. La complémentarité des deux hippodromes lyonnais, qui se conjugue au trot comme au galop, avec des données techniques différentes dans chaque discipline, est une réalité et une force née de la fusion en 2010 des deux entités au sein de la Société des Courses Lyonnaises.

Parilly et La Soie. La Soie et Parilly. Dans la troisième plus grande ville de France (plus de 530 000 habitants), les hippodromes lyonnais fonctionnent en tandem depuis leur fusion en 2010. Un schéma qui n’est pas unique en région puisqu’on le retrouve aussi à Marseille. "Deux hippodromes, c’est deux fois plus de spectacle", est l’un des slogans de la Société des Courses Lyonnaises dont Jean-Claude Ravier est le président. Quand l’un est niché dans l’un des écrins de verdure les plus appréciés des habitants de la métropole lyonnaise qu’est le Parc de Parilly sur la commune de Bron, l’autre prend place dans un environnement très urbain dans le quartier commercial du Carré de Soie à Vaulx-en-Velin. Quand l’un est lié aux courses à la belle saison, l’autre est plus synonyme de courses de fin et début d’année, avec son éclairage des pistes de trot et de galop. Cette fusion a permis de créer l’une des plus importantes sociétés de courses de France, avec 69 réunions en 2023. C’était d’ailleurs l’un de ses objectifs affirmés et revendiqués.


Les 2 hippodromes de Lyon en chiffres
6 pistes
38 parcours
69 réunions = 38 à Parilly / 31 à La Soie
551 courses = 322 à Parilly / 229 à La Soie
250 courses au trot = 148 à Parilly / 102 à La Soie
259 courses en plat = 132 à Parilly / 127 à La Soie
42 courses en obstacle = 42 à Parilly

"Les deux hippodromes sont complémentaires, sachant grosso modo que de janvier à mars, c’est La Soie qui est en activité avec son éclairage, aussi bien pour le trot que la piste en PSF, avant que Parilly ne prenne le relais avec le meeting de Printemps (N.D.L.R. : il a débuté le 19 mars), souligne Jean-Claude Ravier. C’est vrai pour le trot comme le galop sur les deux hippodromes, sachant que La Soie est équipée d’une piste PSF pour le galop et d’un éclairage pour les deux disciplines. Disposer de deux hippodromes pour une société comme la nôtre née de la fusion de 2010 est un intérêt certain qui permet notamment de faire des économies d’échelle significatives car ce sont les mêmes équipes qui travaillent sur les deux sites. C’est une force d’avoir ces deux sites. Avec environ 70 réunions dans l’année, réparties également quasiment entre les deux disciplines, on entretient chaque hippodrome d’une manière plus sélective sur des périodes moins longues." L’activité des deux hippodromes lyonnais est autant au trot qu’au galop, avec un nombre de courses quasiment identique dans chacune des disciplines.
Dans une métropole de plus de 1,3 million d’habitants, compter sur deux atouts pour trouver sa place dans une offre si dense de divertissements n’est pas de trop, car c’est un effort constant auquel est soumise la Société des Courses Lyonnaises. Elle y fait face notamment avec de nombreuses animations tout au long de la saison, à commencer par le dimanche de Pâques (le 9 avril). "Faire connaître les deux hippodromes fait partie de nos principaux enjeux, rappelle le président. Et une fois qu’on les a faits connaître, il faut réussir à y faire venir du monde, surtout que nous sommes confrontés à un gros problème de récurrence sur les horaires et les jours quand on court un fois le mardi, une fois le mercredi, une fois le jeudi, à des horaires différents. On fait ainsi face à un gros problème de public à La Soie alors que les enjeux y sont plutôt bons. C’est un constat mais il est difficile de trouver une explication. Sur les deux sites, nous ne sommes pas revenus au niveau de fréquentation de 2019, soit avant la crise sanitaire, sachant que l’on a fait évoluer les choses en proposant la gratuité en semaine. L’entrée n’est payante que le dimanche où il y a des animations supplémentaires." Les enjeux PMU ont, eux, retrouvés en 2022 un niveau supérieur à 2019, à 215 403 132 €.

Une complémentarité appréciée des socioprofessionnels
Au trot, la complémentarité des deux sites est une source de satisfaction pour les socioprofessionnels régionaux. Parmi ceux-ci, Serge Peltier, qui fêtera ses 68 ans au mois de mai, est évidemment la figure emblématique des courses de trot de la région, quand bien même il a décidé depuis quelques saisons de réduire très sensiblement son activité d’entraîneur et de ne driver que dans le Centre-Est.

TOP 5 DES PILOTES À LA SOIE (PAR LES VICTOIRES)
Clas. - Drivers - Courses - Vict. - Places - % Podium - Gains(€)
1. Serge Peltier - 339 - 37 - 76 - 33,30% - 661 975
2. David Békaert - 181 - 35 - 45 - 44,20% - 523 555
3. Steve Stefano - 100 - 19 - 16 - 35,00% - 237 560
4. Yannick-Alain Briand - 168 - 18 - 50 - 40,50% - 383 170
5. Anthony Tintillier - 221 - 18 - 18 - 16,30% - 252 720
du 01/01/2018 au 27/03/23

TOP 5 DES PILOTES À PARILLY (PAR LES VICTOIRES)
Clas. - Drivers - Courses - Vict. - Places - % Podium - Gains(€)
1. Serge Peltier - 411 - 50 - 91 - 34,30% - 904 560
2. David Békaert - 204 - 37 - 47 - 41,20% - 583 300
3. Pierre Callier - 389 - 37 - 52 - 22,90% - 539 170
4. Anthony Tintillier - 319 - 27 - 56 - 26,00% - 453 225
5. Laurent Lamazière - 236 - 23 - 38 - 25,80% - 376 590
du 01/01/2018 au 27/03/23



On a fait évoluer les choses avec la gratuité en semaine
Jean-Claude Ravier

©StudioHenriDurand
"Ce sont deux hippodromes très complémentaires, juge-t-il, ne serait-ce que par le fait que l’un est corde à gauche (Parilly) et l’autre corde à droite (La Soie). Les deux seraient corde à droite ou corde à gauche, je dirais qu’il y en a un de trop mais cela n’est pas le cas." Et Serge Peltier de détailler les spécificités des deux pistes : "Les profils sont assez différents, avec dans les deux cas des pistes très bonnes de sol, en pouzzolane. Quel que soit le temps, on n’est jamais mal tombés car elles sont bien entretenues. Courir à La Soie nécessite d’être un bon droitier car le tournant après les tribunes est assez serré. À Parilly, la fin du dernier tournant est un peu particulière en raison du fait que l’on rejoigne la bretelle de départ, si bien qu’il y a souvent des chevaux qui se désunissent à cet endroit-là. À mon sens, il est un peu plus simple de rendre la distance à Parilly. Je pense aussi que la piste de Parilly est la plus sélective des deux".

Partants : ça se tend comme au niveau national
Alors qu’au plan national au trot en 2022 la moyenne de partants/course s’est établie à 12,66 soit la troisième année de baisse de suite, cette moyenne sur les deux hippodromes lyonnais est passée juste en-dessous de 13 partants/course, à 12,99 très exactement, alors qu’elle était de 13,85 l’année précédente et même de 14,59 en 2020. "On observe que cela se tend un peu au niveau des partants au trot, souligne Jean-Claude Ravier. C’est un problème que l’on rencontre au plan national. Pour en parler avec les entraîneurs locaux, ils gardent moins de chevaux de petite valeur pour des raisons économiques. Ça se tend même si ça reste raisonnable. On note plus de courses semi-creuses qu’avant."

La Fédération du Centre-Est au trot en chiffres
17 hippodromes
129 réunions
58 réunions Premium dont 7 avec Quinté+
1 274 chevaux à l’entraînement (Observatoire Social AFASEC 2022)
36 employeurs (Observatoire Social AFASEC 2022)
87 salariés (Observatoire Social AFASEC 2022)

Une démarche environnementale volontariste
Labellisés EquuRES, les deux hippodromes de Lyon sont passés à de l’échelon "Engagement" à l’échelon "Progression" au cours de l’année 2022 (pour rappel, il y a trois niveaux). Dans les faits, cela s’est traduit par des efforts et des améliorations, notamment dans la gestion de l’eau et des énergies. Afin de réduire l’utilisation de l’eau et donc éviter son gaspillage, une sonde hydrométrique et une station météorologique ont été installées, ce qui a permis d’ores et déjà de diminuer de 40 % la consommation. "Comme partout l’eau est un sujet important, ne cache pas le président lyonnais alors que l’année 2022 a été compliquée de ce point de vue. À Parilly, sous réserve que l’on ait un peu d’aides de la région et de la métropole de Lyon, on va gérer les eaux de pluie mais aussi le recyclage des eaux des douches, le tout en circuit fermé. L’idée est d’avoir d’importantes réserves d’eau qui nous serviraient principalement pour l’arrosage de la piste au trot, de façon à être quasi-autonome pour la gestion de cette eau pour la piste trot. Pour le moment, le projet ne concerne que Parilly car nous avons un gros problème de place à La Soie." Au cours de l’hiver, la gestion énergétiques sur les deux hippodromes a permis de réduire la consommation électrique (chauffage et éclairage) de 20 %. "Le contexte énergétique est tendu, avec un coût multiplié entre 3,5 et 4 à l’année", détaille Jean-Claude Ravier. Alors que le projet est de passer à 100 % de l’équipement des pistes de La Soie en ampoules basses consommation, la Société des Courses Lyonnaises a investi récemment dans un véhicule électrique afin de l’imiter l’impact des déplacements sur les pistes et les espaces verts. "Le label EquurES facilite un peu les relations avec la métropole (N.D.L.R. : à majorité écologiste depuis les dernières élections), confie le président lyonnais. C’est une vraie volonté que nous avions avec les équipes. Ce qu’il faut faire comprendre, c’est que ce n’est pas un label pour un label, c’est un label pour une appréciation et une appréhension globale. C’est une vraie volonté de travailler un peu différemment que nous avons depuis plusieurs années, avant que cela ne soit à la mode."

Location d’espace. : une activité en croissance
La location d’espace sur les hippodromes de Parilly et de La Soie qui est réinternalisé depuis 2019 a dépassé l’an dernier la barre symbolique des 200 journées de location (205). Une progression très sensible puisqu’on dénombrait 119 journées en 2019, avec des capacités d’accueil importantes. On le voit l’activité événementiel est devenue importante sur les deux hippodromes, ce qui est aussi une manière de faire découvrir les sites à une clientèle susceptible de revenir les jours de courses.
© Studio Henri Durand

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